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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Brick

Dès les premières minutes, on sent la marque de l’indépendant américain bien senti, et le festival de Sundance ne s’y était pas trompé en donnant au film son « prix du jury ». Non seulement c’est de l’indépendant américain, mais en plus du plutôt très bon ! La manière de filmer, le sujet, les comédiens, la musique, tout concorde, et tout est là rassemblé pour nous faire passer un très bon moment.

Nous sommes au lycée de San Clemente en Californie, et Brendan (excellent Joseph Gordon-Levitt, qui jouait dans « Mysterious skin ») est un élève du genre solitaire et acariâtre. Il reçoit un message étrange lui indiquant un rendez-vous à une cabine téléphonique de son ex petite amie, Emily. Lorsqu’il s’y rend, cette dernière l’appelle et lui fait un récit un peu hystérique, où elle cite quelques noms et évoque une « brick » en disant qu’elle s’est mise dans la merde. Puis elle raccroche brutalement, et le laisse en plan. Brendan commence alors à enquêter dans les milieux louches de son lycée. Deux jours plus tard, il finit par découvrir le corps d’Emily. Il le dissimule, et se met sérieusement à vouloir découvrir ce qui s’est passé.

Evidemment quand on compare nos pauvres vies de lycéens avec ce qui se passe dans le film, on se dit que nous avons encore un tout petit décalage. L’effet est d’ailleurs aussi saisissant que l’intrigue est résolument « adulte » avec son lot de pègre, violence, assassinat, drogue, trahison, tandis que les comédiens et comédiennes ont l’air tout droit sortis de « Sauvés par le gong ». Brendan passerait d’ailleurs parfaitement pour un « Parker Lewis » qui s’aide du nerd du coin pour résoudre sa périlleuse affaire. Ce contraste entre la forme et le fond en fait pour moi un des traits les plus saillants et percutants du film.

Ajoutons à cela que le scénario est drôlement chiadé et pervers, que malgré quelques scènes un peu maladroites et faciles (genre les conclusions à la Miss Marple où on se raconte sa version de l’histoire…), on se retrouve alpagué avec beaucoup de plaisir dans cette sombre histoire. C’est résolument original et le réalisateur s’en tire vraiment très très bien. La caméra est alerte et la musique tonitruante comme il faut, et quand il faut. En outre, les stéréotypes grands méchants cruels (le héros-méchant Pin est celui qui faisait le gosse dans « Mars Attacks ! »), grosse brutasse-mini-bulbée, gentils, intellos, romanesques, salope-nunuche ou salope-manipulatrice sont crédibles dans ce milieu lycéen à la terrible hiérarchie sociale.

Une très bonne surprise donc, et un film qui montre ce que les américains savent faire de très bien en cinéma « avec scénario ». Vraiment tout fonctionne très bien du début à la fin, et malgré quelques petites coquilles, il s’agit là d’un film qui fait présager de bonnes choses pour le réalisateur (Rian Johnson, qui était le monteur de « May » que j’avais beaucoup aimé).

L’avis des copines : Niklas, Oli.

Brick

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