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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Angel

J’aime beaucoup François Ozon, et j’allais voir ce film avec un certain optimisme… Au final, je suis plutôt déçu, même si ce n’est pas non plus une catastrophe. Au moins c’est une très belle oeuvre, formellement et esthétiquement, et le réalisateur s’est manifestement énormément fait plaisir. Mais là où j’attendais son grain de sel ou de sable, son second degré et sa touche personnelle, eh bien c’était finalement beaucoup trop rare pour relever le goût de ce classique mélo.

Nous sommes donc dans un film d’époque avec costumes, décors et tout le toutim du tout début du 20ème siècle. Ozon raconte avec tout le faste d’une opulente et précieuse réalisation l’histoire d’Angel, une jeune fille toujours dans ses rêves qui finit par devenir une Barbara Cartland à succès, succès populaire et pécuniaire, mais pas critique évidemment. On suit donc le conte de fée que vit Angel, qui n’est pas exactement un personnage très sympathique, mais plutôt une jeune femme outrageusement fière et confiante.

Et voilà qu’Ozon nous entraîne dans plus d’une heure des heureux dénouements de la vie d’Angel, avec en fond des décors de bonbonnières anglaises, et fastueuses robes à froufrous, soieries et velours purpurins. C’est superbe, mais on en arrive rapidement à s’en lasser, tant l’histoire ne prend pas, et tant les événements sont convenus, autant dans les dialogues (très « Raisons et Sentiments ») que dans les personnages. Il y a bien les défauts d’Angel qui augurent une chute intéressante, ou bien la frangine lesbienne qui pourrait relever un peu le tout, ou encore Charlotte Rampling toujours aussi impeccable et qu’on aimerait voir encore plus durant le film. Et les surenchères d’Ozon qui montrent parfois qu’il est dans le cliché et dans la caricature, qu’il s’en amuse, et qu’on ne doit pas tout prendre au premier degré. Le problème c’est que ces moments ne sont que des étincelles dans un océan de dentelles et de mélodrame des années 40, du coup j’en suis venu à douter d’un quelconque niveau de lecture…

Il reste alors un film long, très long, et qui ne m’a pas bien accroché, malgré ses qualités. Car les comédiens sont excellents, les moyens pour se situer dans l’ambiance et l’époque sont tonitruants, et la réalisation est à la hauteur du talent de François Ozon. Et autant j’aime les films à la « Jane Austen », autant là je n’ai trouvé aucun intérêt à raconter cette histoire de cette manière là. C’est juste beau et bien réalisé… comme « 8 femmes » l’était d’ailleurs, sauf que j’ai jubilé pour ce dernier du début à la fin.

Et pourtant, le sujet n’est pas vain, et l’histoire a de quoi capter l’attention. Angel et son caractère aussi fantasque qu’il peut être cruel, aussi attentif qu’il peut être étouffant. Malheureusement, je n’ai pas été bien sensible au parti pris pour ce film…

L’avis des copines : Vincent.

Angel

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  • Si tu n’es pas encore allé le voir,je te conseille “Par effraction” d’Anthony Minghella, avec Jude Law, Juliette Binoche et Robin Wright Penn. Surprenant et bouleversant.

  • Pas encore été voir son nouveau film, mais c’est vrai que je préfère plutôt le début de son oeuvre (ses courts, comme La petite mort ou Une robe d”été, et Sitcom, Gouttes d’eau sur pierres brûlantes…) au reste. Seul Swimming-Pool m’a fait me dire “mais, en fait, chez lui aussi il y a des longueurs, aaah, lapidez-moi à coups de vibros à paillettes, etc.”
    Mais je vais aller le voir… Sauf que je sais pas pourquoi, mais Romola Garai n’en me donne pas envie.

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