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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Love (et ses petits désastres)

C’est en lisant le billet « positif » de Patrick que je me suis décidé à aller voir ce film, dont je n’avais d’ailleurs pas du tout entendu parler. Eh bien, bien m’en a pris car j’ai passé un moment très agréable et hilare. Je suis vraiment content de ne pas être passé à côté d’une comédie romantique d’une telle facture : à la fois cocasse, bien sentie, romanticônne mais aussi résolument gay ! Le pied quoi (pour une midinette comme moi) !!

Je me demande pourquoi est-ce que je n’en ai pas plus entendu parler autour de moi, car c’est bien la première fois qu’une comédie de ce genre propose une histoire qui donne une importance à 50% à une fille hétéro et 50% à son coloc homo, et pas ce dernier en classique faire-valoir et personnage trop secondaire. Non là, nous avons une belle équité, et surtout un scénario qui flirte évidemment allègrement avec les clichés, mais tout en étant crédible et bien documenté (Quelques copines ont du, à coup sûr, participer à l’écriture !). Et puis dès que je dis à mes potes homos que c’est un film d’Alek Keshishian, on me répond « Aaaaaaaaaah géniââââââl le mec qui a réalisé In bed with Madonna !!!! » (Oui Ana, toi aussi tu m’as dit ça, mouaaaarf !). Néanmoins, ça n’a rien à voir avec la choucroute !

Brittany Murphy est « Jacks », elle est assistante rédac pour Vogue à Londres, terriblement bobo londonienne, et en gros un croisement entre « le diable s’habille en Prada » et Carrie Bradshaw. C’est une fille à pédé de première, elle se dit avoir un gaydar infaillible, et passe son temps à essayer de caser son meilleur ami et colocataire avec des types qu’elle rencontre dans son milieu. Evidemment c’est toujours un fiasco, et Peter (Matthew Rhys) essaie le plus possible d’éviter ces coups arrangés. Jacks prend l’assistant d’un grand photographe, Paolo (Santiago Cabrera, le peintre précog de « Heroes »), pour son petit-ami alors qu’il est hétéro. S’en suit un classique quiproquo, et des péripéties qui amèneront leur lot de cocasseries, calembours et bluettes amoureuses.

Le film a un scénario très classique et cousu de fil blanc, mais il est ostensiblement construit comme cela pour mieux déroger à la règle. L’auteur arrive à insuffler beaucoup d’originalité et de fraicheur grâce à la fibre anglaise qui permet beaucoup plus d’excentricités, mais aussi un humour plus corrosif, et puis cette incursion de l’homosexualité qui a une importance vraiment pas négligeable. Ensuite, il présente son film lui-même comme s’il s’agissait d’un scénario d’une classique bluette à la « Notting Hill » ou bien « Breakfast at Tiffany’s » dont les références sont constantes (on lit de temps en temps à l’écran des indications scéniques comme s’il s’agissait d’un véritable scripte).

Brittany Murphy est vraiment une fille que je trouve d’une beauté troublante depuis « 8 mile », et là elle assure étonnamment bien dans ce registre comique, avec en plus quelques scènes où elle joue les Audrey Hepburn, ce qui lui va particulièrement bien. Et puis, cette comédie se signale surtout par son humour décapant à certains moments, grâce à des caricatures du milieu de la mode et de l’art contemporain bien acides et burlesques, à des dialogues bien écrits et qui font mouche, et aussi des personnages secondaires bien campés. Evidemment ça reste très bobo, mais la meilleure copine « poète » à fond eurotrash (et sa mère idem…) ou bien le pote galeriste pédé sont de très bons atouts. Il y a aussi quelques moments phares qui m’ont vraiment fait rire comme lorsque la copine lit son poème lors du vernissage d’une expo (TERRIBLE !), ou bien parce que le coloc homo va voir une psy. Et la psy c’est Dawn French (ce qui redonne un touche gay-friendly supplémentaire) !!!! Cette dernière lui explique sa théorie sur le couple en parlant de « pets », c’est délirant et totalement jouissif.

Ce n’est pas le film de l’année, mais en cette période de vache maigre cinématographique, ce n’est pas à rater. Et surtout dans ce genre tellement casse-gueule de la comédie romantique, il s’agit d’une oeuvre au charme stupéfiant, et qui distrait sans être débile ou mièvre. J’ai vraiment sincèrement bien ri, et on accroche très rapidement à tous ces personnages. (Pensez à emmener votre FAP avec vous.)

L’avis des copines : Mathieu, Patrick.

Love (et ses petits désastres)

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  • Rien à faire un dimanche?!! Lire le matooblog et regarder les critiques ciné!
    J’avais pas envie de reflechir cet AM, ce film est idéal, j’ai bcp ri aussi sur les clichés!

    merci Matoo! :redface:

  • Un peu moins enthousiaste que toi sur le film globalement, mais grand éclat de rire dès que j’ai vu apparaître Dawn! Les gens dans la salle ont dû me prendre pour un taré…

  • Merci à Patrick d’avoir écrit sur Love, ce qui a permis à Mattoo d’aller le voir et d’en faire autant, ce qui m’a permis à moi :
    1) de découvrir encore un blog de qualité (celui de Patrick)
    2) de voir un film sympa pour un 8 mai, surlendemain de 6 mai…

    C’est en effet ce que j’appelle un peu vite “un film sympa” : rien d’inoubliable, certes : et alors ? Du bon cinéma anglais, des références marrantes, des clins d’oeil, bref, pourquoi bouder son plaisir.

    Bises,

    Bruno.

  • J’ai aussi bien aimé cette comédie qui ne se prend pas trop au sérieux et qui sait mettre en avant plusieurs clichés sans trop en rajouter. Un film léger qui fait beaucoup de clins d’oeil aux autres films du même genre, on aime ça!;-)

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