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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

A mon coeur défendant (Thibaut de St Pol)

J’avais lu le second roman de Thibaut de St Pol, Pavillon noir, et je n’avais pas été emballé malgré quelques qualités. En tout cas, j’étais assez curieux pour lire ce roman-ci. Je ne peux pas dire que j’ai adoré, mais j’ai trouvé que le roman était vraiment mieux ficelé, et bénéficiait surtout d’une histoire très prenante et originale. En revanche, c’est dommage qu’avec une idée de base aussi fantastique, on a l’impression que l’auteur se contente du minimum syndical en terme de prose et d’écriture.

Car cette histoire, je me demande même si Hollywood ne l’achèterait pas pour en faire un film !! Il y a vraiment tout ce qu’on trouve dans un de ces romans amerloques, mais sans le page-turner qui aurait pourtant pu inscrire le roman dans une veine assez efficace. L’histoire est en fait triple, puisque nous suivons en parallèle trois narrateurs. Le personnage principal c’est d’abord Madeleine en 1940 qui fuit l’occupation. Elle est une employée assez insignifiante du Ministère des Affaires Etrangères, à qui l’on confie l’incroyable tâche de protéger et transporter l’original du Traité de Versailles (justement parce qu’elle n’attirera pas l’attention). En effet, Hitler a pour objectif premier en s’emparant de la Capitale de récupérer et détruire ce témoignage de l’humiliation des allemands. Madeleine n’écoute que son courage, et on va suivre son périple dans cette France vaincue et sans dessus dessous.

En alternance avec ces chapitres, nous avons deux autres protagonistes. Heinrich est à la recherche de Madeleine, cet officier allemand de la Wehrmacht doit récupérer le traité, et il traque la jeune fille sans merci. Il s’agit de son journal que nous lisons, et ce même journal a été lu par son petit-fils, Théo, de nos jours, qui est le troisième narrateur. Ce dernier cherche à savoir ce qu’a été la vie de son grand-père, et qui est cette mystérieuse jeune fille que le journal évoque. Il va jusque dans le sud de la France pour le découvrir…

Evidemment, les trois récits se répondent, et cette fascinante course-poursuite dans la France occupée est propice à des scènes d’action très efficaces dans un cadre original. En outre, cela permet aussi une approche assez traditionnelle du thriller ou du roman de suspense, puisque c’est une époque dans moyens de communication ou de transport ultra-modernes. J’ai beaucoup aimé ce mélange de ton et de rythme, entre récit historique, péripéties à la blockbuster de base, et la petite histoire d’amour qui va bien.

En somme, comme je le disais précédemment, lorsque j’ai commencé le bouquin j’ai jubilé sur l’inventivité de l’histoire et de sa mise en place, mais j’ai aussi rapidement déchanté. Et là c’est le côté négatif de mon opinion sur ce livre. En effet, la narration n’est pas toujours à la hauteur de l’histoire, ou du moins de ce que j’en attendais, alors que je voulais des détails, des anecdotes, une action soutenue et haletante, je n’ai eu que des jolis passages très factuels et descriptifs. Il y avait là matière à en délayer des centaines de pages, avec n personnages et épisodes intermédiaires, mais au lieu de cela c’est un livre très (trop) court et qui laisse sur sa faim. Même le retournement final (le fameux twist de nos séries made in USA) est décevant car il arrive trop vite, alors qu’on s’attache à peine à Madeleine, et son amour de la France qui lui fait tenir le coup pour sa mission périlleuse.

Mais bon, je ne boude pas mon plaisir, et je reconnais avoir passé quelques bonnes pages, et avoir cru que ce roman récolterait tous les suffrages. Ce n’est pas encore ça, mais au moins je suis intimement persuadé qu’il y a de quoi faire un film génial à partir de ce scenario, certes plutôt convenu mais qui possède un ton vraiment original et sympathique.

A mon coeur défendant (Thibaut de St Pol)

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  • Je l’ai lu au début de mois et j’ai bien aimé, même si comme toi j’avais été déçu par le twist final. Au-delà de l’histoire, ce roman reste très plaisant à lire, par sa construction et par les thèmes abordés.

    Je n’y avais pas pensé sur le moment, mais je te rejoins totalement sur le fait que ce roman se prêterait parfaitement à une adaptation cinématographique.

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