MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Mort de Bunny Munro (Nick Cave)

Je ne connaissais que Nick Cave le chanteur, et j’ai appris là à aimer l’auteur. On y retrouve de surcroît une veine artistique très proche de son univers musical. C’est donc dark à souhait voire carrément tragisociocomiqueàsetireruneballe, et surtout pour ce bouquin saturé d’une sexualité débridée et (bien) glauque sur les bords.

Bunny Munro est un pauvre gars complètement obsédé par le cul (des femmes), et qui gagne sa vie en tant que représentant en portes à portes dans les cosmétiques. Dans les premières pages, sa femme dépressive se suicide alors que leur fils, Bunny Junior, est dans la pièce à côté et attend sagement. Bunny perd les pédales et, ne sachant bien comment gérer la situation, emmène Bunny Jr avec lui dans ses tournées commerciales. Pendant que le père bande à la vue de la moindre chatte (ce sont les termes les plus policés utilisés), le gamin reste dans la voiture, et… attend. Son seul lien avec la réalité qui l’entoure réside dans son encyclopédie, sorte de manuel où ils trouvent toutes les réponses à ses questionnements les plus existentiels.

Le titre même du bouquin nous informe sur l’issue du roman et le funeste trajet de Bunny Munro… Donc on commence sur la mère bordeline qui se suicide, on sait qu’on va arriver à la mort du père, véritable salopard, coureur, alcoolo et beauf, et on a ce petit bonhomme attendrissant et tout en décalage au milieu. Bref, c’est glauque et on tombe encore plus bas dans la fange, dans une misère sociale assez terrible, où, comme souvent, arrive à surgir quelques miracles et beaucoup d’ironie. Et en filigrane, on a les hormones en ébullition de Bunny avec un Nick Cave qui multiplie les images et les métaphores priapiques dans registre fort inventif et plutôt comique, même si foncièrement dégueu.

J’ai trouvé que c’était bien écrit, le style de l’auteur est globalement incisif, mais avec une certaine simplicité et crudité qui rendent la narration assez réaliste et authentique (malgré un récit qui ferait passer Cosette pour une privilégiée). Evidemment cela finit par être assez marrant, sinon on se tirerait direct une balle, car Bunny fait vraiment n’importe quoi dans son boulot comme dans sa vie, et aussi très émouvant. En effet, la relation père-fils est centrale et vraiment belle, au-delà même de l’adversité et de la cruauté des évènements.

Je rapproche un peu le bouquin d’un Sarah (même si c’est un coup marketing…) ou d’un Rafael, derniers jours… J’ai vraiment trouvé ça pas mal au final.

Mort de Bunny Munro (Nick Cave)

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