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Le Miami Ballet Theater au Théâtre du Châtelet (Les Étés de la Danse)

Le Miami City Ballet au Théâtre du Châtelet (Les Étés de la Danse)

Le Miami City Ballet est une compagnie de danse américaine réputée, et ils ont offert un spectacle assez similaire à celui auquel j’avais eu la chance d’assister il y a quelques années au même endroit par l’American Ballet Theater. D’ailleurs j’ai réservé ce spectacle principalement pour me délecter à nouveau d’un In The Upper Room en live. Donc de la même manière, trois pièces se sont succédées avec trois typologies bien distinctes, du plus classique au plus moderne. D’abord, ce fut Square Dance de George Balanchine sur une musique de Vivaldi, ensuite le même George Balanchine mais avec un The Four Temperaments mis en notes par Paul Hindemith, et enfin mon fétiche In the Upper Room par mon adoré compositeur Philip Glass et magnifiquement chorégraphié grâce à Twyla Tharp.

On retrouve vraiment certaines caractéristiques de l’American Ballet Theater, c’est à dire que j’ai trouvé qu’ils étaient très athlétiques et de vrais “performers”, mais que ce n’était pas non plus la grâce et la prestance d’un ballet classique européen plus traditionnel. Malgré tout en comparaison à l’American Ballet Theater, ils sont un peu moins baraqués et plus fins, et un peu plus conformes aux standards du ballet classique. En toute logique, j’ai eu une opinion très positive mais qui est monté crescendo avec les oeuvres présentées.

La première, Square Dance, est très classique sur le fond et la forme, avec une musique de Vivaldi très (trop ?) easy-listening et une chorégraphie de Balanchine aussi magnifique que dans les canons du genre classique. On était vraiment dans les tutus, pointes et ballerines, mais c’était plutôt plaisant et bien senti. C’est la pièce en revanche qui paraissait la plus faible parce que ce type d’exercice est fatal à des danseurs un peu patauds, qui y vont en force, ou surtout quand la synchronisation globale pêche un peu… Et c’était le cas, donc on n’est pas forcément convaincu par l’excellence de la troupe en ce domaine, même si le tout était exécuté correctement.

Toujours Balanchine pour la seconde pièce, The Four Temperaments de Hindemith, qui est beaucoup plus moderne dans la musique et dans la chorégraphie. On a aussi des costumes qui restent classiques mais dans une dominante bicolore qui rime bien avec la musique aux relents jazzy ou qui ferait penser à certains musicals américain (du Bernstein notamment). L’orchestration était bonne pour cette musique rythmée et syncopée avec quelques dissonances modernistes plutôt bienvenues et agréablement soulignées par la danse. J’ai trouvé aussi que les danseurs prenaient leur marque et semblaient plus à l’aise avec une expression plus contemporaine et une déstructuration (gentille) des codes de la danse classique. Il y avait encore quelques manques de synchronisation, mais moins dommageables pour ce type de chorégraphie.

Enfin, ultime oeuvre présentée : In the Upper Room de Philip Glass pour la musique et Twyla Tharp pour la chorégraphie. J’ai déjà largement évoqué cette oeuvre qui est vraiment quelque chose de majeur dans mon petit univers personnel, donc je ne pouvais décemment pas le manquer. C’est drôle car on y retrouve un peu des qualités et défauts que j’évoquais plus avant. Du coup, j’ai trouvé la chorégraphie bien en phase avec le savoir-faire et le côté “athlète” de la compagnie, mais ils ne sont pas aussi “bons” que l’American Ballet Theater sur cet aspect purement “performance” et “waouh”. En revanche, il y a un petit plus pour une certaine grâce et légèreté, là où j’ai le souvenir avec les new-yorkais d’un spectacle beaucoup plus froid et mécanique (mais alors impeccable de chez impeccable). Je fais dans le détail mais globalement ils étaient excellents et j’étais totalement pris par l’émotion.

Cette pièce a un pouvoir extraordinaire sur le public, il fallait sentir tout les gens à bout de souffle alors que les danseurs effectuent une performance physique assez incroyable. Et le ballet se termine dans un paroxysme qui donne les larmes aux yeux, avec un public qui n’a pas tardé à se lever, et à applaudir comme jamais je ne l’avais expérimenté dans ce théâtre. Donc un Miami City Ballet qui a carrément assuré, et que je vais retourner voir jeudi prochain !! (Eh oui qui sait dans combien de temps, il me sera donné de revoir ce ballet !!!) Ces 38 minutes de danse me donnent un plaisir assez indicible, et j’assume mon assuétude !!

Pour voir et écouter ce dont je parle, en voilà une version intégrale magnifique.

Le Miami Ballet Theater au Théâtre du Châtelet (Les Étés de la Danse)

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