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iD au Théâtre de Chaillot par le Cirque Eloize

iD au Théâtre de Chaillot par le Cirque Eloize

J’avais découvert le Cirque Eloize au Théâtre du Rond-Point avec le spectacle Rain. J’avais été enchanté des performances athlétiques de ces artistes de cirque, mais un petit peu déçu quant à la facette “Rain” parce que j’imaginais la pluie un peu plus présente qu’elle n’était. Là nous retrouvons les mêmes protagonistes mais pour un spectacle complètement différent.

Au théâtre de Chaillot, il s’agissait du spectacle “iD” basé principalement sur le thème de la ville. On y voyait un décor et des thématiques purement citadines, une musique aux accents hip-hop et une très impressionnante appropriation de l’espace urbain par le cirque. Du coup on flirte avec la représentation hip-hop et Yamakasi pour la chorégraphie, tandis que l’ensemble est portée par une grâce aussi inattendue qu’infinie.

Pour ainsi dire, je n’ai jamais vu de spectacle aussi beau et impressionnant. Il s’agissait de la performance la plus complète et parfaite qui soit. Les numéros étaient spectaculaires, visuellement bluffant avec des effets lumineux 3D qui faisaient de ces jeunes athlètes des X-Men dans la ville, et la musique participait largement à l’énergie stupéfiante qui s’en dégage tout du long. Le public d’ailleurs n’était pas en manque, et les enfants de 7 à 77 ans étaient debout à applaudir à tout rompre. On retrouve des influences chorégraphiques très modernes et surtout adolescentes donc, mais aussi des clins d’oeil à des oeuvres classiques (comme quelques bribes de “West Side Styory”), et l’incursion d’objets de la ville comme la corde à sauter, le trampoline (les sauts de murets et escalade de mobiliers urbains) ou le vélo. Evidemment par le Cirque Eloize, tout cela devient maîtrise sublime et danse surréaliste, les filles et les garçons paraissent facilement effectuer des figures du domaine de l’impossible et du rêve.

Le temps passe tellement vite, on ne voudrait que jamais ne s’arrête ce moment de jubilation, de tonus extrême, de drôlerie et d’émotion, de la rencontre improbable entre les arts du cirque, la poésie et une urbanité préconçue comme tellement aride et inhospitalière. La voilà au contraire rendue propice à tous les espoirs, et la trame sur laquelle s’impriment les désirs et la fougue de la jeunesse. La ville a été domptée et domestiquée, et malgré ses airs de Métropolis, elle nous montre aussi l’émergence d’une poésie et d’une vie intense, comme une fleur au milieu des décombres. La chorégraphie est à ce titre particulièrement sagace et affûtée, avec un fil ininterrompu de numéros et de circulation de personnes, de flux lumineux, d’un décor mobile et mouvant, et d’une troupe qui ne fait qu’un avec ces artifices et artéfacts.

On a donc un spectacle brillant et étincelant, qui mêle beauté, puissance, efficacité, originalité… J’ai évidemment adoré ça, et j’y retourne la semaine prochaine au Grand Rex. Il y a bien quelques numéros un peu plus faiblards ou avec quelques couacs, mais c’est complètement gommé par la qualité dingue de l’ensemble. Autant Rain m’avait plu avec quelques réticences, autant iD ne m’a laissé que des souvenirs d’émerveillement et d’une agréable régression. On se prend vraiment à rêver comme des mômes à ces super-héros qui volent d’un bâtiment à l’autre, et qui avec un vélo font des choses que l’imagination la plus folle aurait du mal à élaborer. Absolument fabuleux !

iD au Théâtre de Chaillot par le Cirque Eloize

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