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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Doris Darling au théâtre du Petit Saint Martin

Doris Darling au théâtre du Petit Saint Martin

Alors là c’est unanime, tout le monde adooooore cette pièce. Bon mais moi, je dois avouer que je n’ai pas trouvé que c’était si génial que cela. Je ne vais pas non plus dire que c’était mauvais, non. Mais encore une fois, et je le dis tellement que je devrais sans doute en tirer quelques enseignements pour la suite, je crois que j’ai du mal avec les pièces qui jouent ainsi avec le style “boulevard”. Et là ce qui m’a dérangé, c’est que je n’ai pas trouvé que le texte seyait forcément avec cette manière de jouer.

La pièce est montée comme un vrai show et je dois admettre que c’est bien souvent jubilatoire et très punchy, avec un rythme endiablée et une belle bande de comédiens. Ils sont menés par l’héroïne, la fameuse Doris Darling, qui est une journaliste langue de pute qui oeuvre dans les canards à scandale. Elle potine à tour de bras et se fait beaucoup d’ennemis, mais elle intrigue surtout pour essayer de trouver un job à la télé !! Elle a pour souffre-douleur une jeune et candide assistante et fréquente toute une clique plus ou moins fréquentable justement.

Marianne Sergent est fabuleuse, et je l’aime beaucoup dans ce rôle où sa truculence et son charisme apportent énormément de qualités au personnage et à la pièce. La mise en scène est très mobile et psychédélique, avec un décor tout à fait en cohérence qui joue sur les codes discos. Les autres comédiens sont un peu en-dessous de l’héroïne, mais il faut dire que leurs rôles sont un peu plus caricaturaux et moins nuancés. Mais bon il s’agit d’incarner une journaliste bitch et des personnages qui trouveraient une place dans un épisode d’AbFab, donc ce n’est pas non plus une prouesse de théâtre à laquelle on s’attend (et ce n’est pas grave).

Là où le bât blesse pour moi, et je ne peux vraiment pas en faire le reproche aux comédiens, c’est carrément dans la direction artistique générale, et les partis-pris de mise en scène. Comme je l’ai souvent dit précédemment, j’ai beaucoup de mal avec des pièces dont le texte ne me paraît pas relever du boulevard français classique, et donc je souffre quand on le joue avec cette lourdeur et fausseté affectée qui confinent à la bouffonnerie pure et simple.

C’est ce qui m’est arrivé avec ce spectacle, alors que Marianne Sergent débarque et commence à déclamer avec un air de Maillant des années 80… Et encore pour elle, je trouve que cela fonctionne de manière assez cohérente avec son personnage (malgré tout ça m’a troublé dans les premiers instants). Mais on va de Charybde en Scylla, et la fin est en ce sens pathétique pour moi, avec des twists et retournements de situation gâchés par des attitudes surjouées à l’extrême et un côté théâtre de boulevard qui ne m’a pas plu. En fait, j’ai bien accroché avec le texte et l’intrigue, et jouée plus posément je suis certain que la pièce y aurait gagné à bien des égards.

Tant mieux pour eux, ça marche très bien et le public a l’air conquis. J’aurais bien aimé que ça fonctionne aussi pour moi… Tant pis !

Doris Darling au théâtre du Petit Saint Martin

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  • Moi j’ai bien aimé. Je comprends les reproches que tu fais, notamment sur les personnages secondaires, mais dans l’ensemble, pour une pièce “de boulevard” (=lower your expectations), ça se tient pas mal, sans temps mort. Pas aussi hilarant que je ne l’avais imaginé, cependant. ;)

  • Nan mais ce n’était pas hilarant … mais je ne peux pas dire que j’ai passé une mauvaise soirée non plus. Cela étant et puisque tu me poses la question (hein ? Tu n’as pas posé la question ???), l’accent sud-américain, c’est juste impossible !
    Marianne Sergent, en revanche, fait son show (comme tu l’as fort justement dit) et elle en fait des caisses comme dans tout bon boulevard !

  • Moi j’ai beaucoup aimé… Enfin plus la première partie que la deuxième en fait et c’est vrai que j’ai trouvé la fin assez pathétique. Malgré tout, rien que pour quelques répliques bien senties et Marianne Sergent qui a tout à fait la gueule de l’emploi, la pièce m’a plu.
    Je suis donc globalement d’accord avec toi mais un peu plus enthousiaste quand même ;-)

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