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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Salvador Dalí

Salvador Dalí (rétrospective) au Centre Georges Pompidou

Dalí est mort en 1989, mais il est encore aujourd’hui une de ces superstars de l’Art. Ses oeuvres traversent le siècle dernier et font un pont assez extraordinaire entre la découverte même de l’Art Moderne et une conception tout à fait contemporaine de l’Art d’aujourd’hui. Salvador Dalí est connu par à peu près tout le monde, quel que soit la culture générale ou le milieu social, et il est présent par ses innombrables reproductions sur bien des murs… Il est l’incarnation même du Surréalisme, et cette exposition est une occasion parfaite pour se rendre compte de l’immensité du bonhomme.

On bénéficie là encore d’une scénographie et d’un parcours pédagogique assez exceptionnel, et c’est sans compter un nombre et une variété d’oeuvres qui permettent d’appréhender avec un grand plaisir l’étendu des talents de l’artiste catalan. J’ai juste regretté de ne pas avoir vu assez de sculptures de Dalí. Je me souvenais en avoir apprécié un certain nombre à son musée de Montmartre, mais là quasiment pas. En revanche en termes de peintures, c’est le nec plus ultra. Et le parcours nous fait circuler dans toutes ses thématiques plus ou moins loufoques, décalées, provocatrices, mais aussi merveilleuses, fantasmagoriques, sexuelles ou psychanalitiquement signifiantes.

Nul besoin de vanter une exposition qui fait le (trop-)plein depuis ses premières heures d’ouverture, mais j’ai été surpris de voir autant de familles accompagnées d’enfants assez jeunes. On les voit ensuite un peu gênés devant les représentations explicites ou métaphoriques de sexe, de viol, de parricide, matricide, masturbation et autres joyeusetés. D’autant plus que les explications sont assez honnêtes et claires et parfois un peu embarrassantes. Je voyais cette gamine de douze ans qui scotchait devant cette sculpture de 1938 représentant un téléphone dont le combiné est un homard. Et la mère de sourire et de dire “Alors ça te plait ? C’est joli hein ?”. Et de lire tout haut “Téléphone aphrodisiaque… Ah oui mais pourquoi… ? Ah oui d’accord, oui le homard… Ah oui… Bon on y va ? Allez viens, VIENS JE TE DIS !!!!!” Arf.

J’ai surtout aimé découvrir quelques éléments que je connaissais moins comme sa participation aux films de Buñuel (dont on voit quelques extraits, notamment Un chien andalou) ou aux oeuvres de Federico García Lorca que j’aime tout particulièrement. Et il y avait aussi pas mal d’extraits de vidéo de performances diverses et variées qui représentaient bien le personnage public que j’ai connu gamin. Entre mise en scène de soi, de ses oeuvres, sa provocation légendaire et son rapport à l’argent bien particulier, on ressent bien vers la fin de l’expo la complexité de l’artiste et une personnalité qui s’assombrit quelque peu avec l’âge.

C’est toujours un bonheur de voir en vrai quelques tableaux célébrissimes du maître, avec ses illusions, faux-semblants et double-perspective, et d’en découvrir d’autres de petits formats qui fourmillent de détails et racontent des histoires fascinantes (et souvent terribles). L’exposition est sans conteste magnifique et vraiment réussie !!

Salvador Dalí (rétrospective) au Centre Georges Pompidou

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