Je n’ai aucune place dans le monde, alors, comme l’esprit de combativité de mon père, cette évidence s’applique à chaque élément de ma vie : je suis le seul à vouloir avoir des amis, faire l’amour, la réciprocité n’est pas envisageable. A croire que chaque relation serait une conquête, une prise faite sur un ennemi, qu’il faut arracher un consentement par force ou habileté, compromission avec le réel. Je n’ai aucune stratégie, aucun manuel de guérilla sociale pour apprendre comment me dépêtrer de cette jungle, alors je renonce, laissant s’en mêler un hasard que je prends soin de ne pas provoquer. Pour mon bonheur et mon malheur, j’adore lire, la solitude m’est une amie qui me délivre de la peine d’en chercher d’autres.
Citation extraite de “Ce qu’aimer veut dire” de Mathieu Lindon.
C’est la teuf
La solitude engendre la pauvreté, même s’il y a sans doute la bonne solitude, celle de la réflexion, celle qui offre le silence, la sérénité, la liberté . Passe encore. La seconde sonne en revanche comme l’aveu de l’homme en détresse ; solitude poisseuse, celle qui oppresse, celle qui naît de la privation de l’écoute, du soutien du regard de l’autre, celle qui fait oublier le sentiment d’aimer et d’être aimé.