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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Retrouvailles impromptues

Il faisait vraiment beau hier après-midi, lors de l’enterrement où je m’étais rendu avec C. Le curé a bien assuré, avec une cérémonie assez brève et plutôt oecuménique. Moi qui suis un athée/agnostique de base, j’aprécie les gens d’églises de banlieue chaude qui sont assez à la page et réalistes pour s’adresser aux gens de manière plus universelle. Ainsi, le curé a encouragé à une communion en étant tout à fait conscient que beaucoup des personnes présentes n’étaient peut-être pas pratiquantes voire d’autres confessions. D’où je me suis senti plutôt à l’aise dans mon costard corbeau avec mon teint marmoréen et mes origines pluriradicellaires, moi le portugais-allemand-algérien-français catholique-protestant-juif-musulman. :roll:

Nous sommes arrivés quelques minutes après le début de la cérémonie, nous nous sommes donc installés discrètement dans le fond. J’ai reconnu mon ami J. de dos, avec son amie A. et leurs amis que je connais depuis quelques années. J’ai eu plaisir à constater que nous étions nombreux à venir apporter notre réconfort à J., eux connaissaient encore plus son père d’ailleurs.

J’ai connu J. à l’IUT de Génie Electrique avec ma copine C. d’ailleurs. Nous sommes restés en contact depuis lors, chacun avec ses groupes d’amis que l’on essayait de mixer de temps à autre. Début 1999, J. me parla d’un truc qui vraiment lui tenait à coeur. J’étais son super pote homo de l’IUT, et je n’avais jamais rencontré son super pote homo d’enfance. Mouaaarf ! Evidemment, la rencontre eut lieu le week-end d’après et ce fut vraiment le coup de foudre avec Nicolas. Je pense que jamais je n’étais tombé amoureux comme ça, et c’était incroyablement réciproque. Tout était génial, nos ami(e)s se fréquentaient avec plaisir, tout le monde nous disait à quel point on allait bien ensemble et le sex était… l’apothéose (ça veut dire que c’était bien en fait !!)

Il m’a largué avec pertes et fracas quelques mois après. Manque de maturité, manque de sentiments, séparation difficile (il était parti faire son service militaire), difficulté de rester fidèle etc. Enfin bref, je me suis fait tèje et j’ai eu mal, mais bizarrement lui aussi. Nous sommes restés très superficiellement en contact par la suite. Et puis on s’est revu de temps à autre notamment à des événements liés à J. et à chaque fois nos regards étaient lourds de sens.

La dernière fois qu’on s’est vu par hasard, c’est parce qu’il accompagnait J. à un week-end en normandie où j’étais présent. Chose extraordinaire, Nico était parti sur un coup de tête et J. n’avait pas de place pour lui sous sa tente. Je lui ai donc humblement proposé de partager ma couche. Arf. On a baisé pendant des heures et des heures. La nuit, le jour. Les autres nous ont vraiment pris pour des sauvages. J’entendais déjà les sarcasmes et les stéréotypes sur les homos défiler à l’horizon… Enfin, on a simplement compris Nico et moi, que c’était toujours aussi passionnel entre nous. Nous nous sommes quittés bons amis, à vrai dire Nico était avec un mec depuis un an (mec que j’avais eu l’occaz de rencontrer en soirée) !!

Depuis J. m’a appris que Nico n’habite pas très loin de chez moi avec son homme (le même).

Revenons à nos moutons ! Je sors donc de l’église un peu en avance car je n’ai pas voulu passer devant le cercueil avec les autres. Je suis resté un peu en oblique à moitié dans la travée centrale à regarder un vitrail, j’étais nimbé de lumière et complètement perdu dans mes pensées, totalement plongé dans la musique (du Mahler je crois) qui résonnait dans tout le transept. Et soudainement, je l’ai vu.

Putain… putain de chiotte !! Il est toujours aussi beau et sexy. J’avais un peu honte d’avoir de telles pensées en un tel lieu et moment mais bon… Il me regardait avec un petit sourire mais vraiment triste, je le savais assez lié au père de J., qu’il connaissait depuis plus d’une dizaine d’années. Je suis sorti aussitôt de l’église, rouge comme une pivoine, histoire de reprendre consistance au soleil.

Il est venu me retrouver quelques secondes plus tard, avec un franc sourire et m’a pris dans ses bras en me disant à quel point il était heureux de me voir, et était content que je sois venu pour J. Nous avons échangé quelques banalités avec lui, C., J. et leurs amis. Encore une fois, on ne se quittait pas des yeux, et nos sourires se répondaient avec beaucoup d’espièglerie. Les gens que je n’avais pas vu depuis quelques années demandaient de mes nouvelles, tandis que le copain de Nico me matait (de l’espagnol “matar”) d’un air suspicieux. Je suis allé dire bonjour à ce dernier, qui s’est finalement décrispé.

C. devait retourner au boulot donc nous nous sommes discrètement éclipsés. Je n’ai pas cherché à dire à Nico qu’on se reverrait bientôt ou je ne sais quoi. Nous verrons bien !

Il n’y a aucun risque avec Nico, car c’est de l’histoire ancienne, et nous sommes tous les deux entre de bonnes mains. Mais ça m’a fait du bien ce coup de coeur. Cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps !! Et puis… je viens de recevoir un sms de sa part… (en pleine rédaction du post) Putain, putain, putain !!! Qu’est-ce qu’il est sexy !

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