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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Père et Fils

Voilà une comédie française bien de chez nous qui m’a laissé pantois alors que je ne m’y attendais pas le moins du monde. J’avais bien vu les affiches « fake » couvertes de sortes de dédicaces qui louaient le film, mais c’est surtout ma maman qui m’a dit qu’il fallait que je le vois, et que ça allait me plaire. Comme je fais confiance à ma mÔman, j’y suis allé.

C’est une comédie qui flirte avec légèreté et alacrité avec la comédie familiale du type « La bûche » et avec la comédie dramatique où l’intensité émotionnelle atteint parfois une belle virtuosité. C’est avant tout quatre comédiens extraordinaires et tous égaux dans l’excellence de leur jeu et de l’identification à leur personnage. Et pour faire jouer ces remarquables comédiens, je suppose que Michel Boujenah n’y est pas étranger, ce qui est notable pour un premier film en tant que réalisateur. Le scénario est classique, un père (Noiret) qui voit ses trois enfants de moins en moins, décide de simuler une opération imminente pour les obliger à se rendre ensemble en voyage au Canada. Dans les enfants, l’un est un brillant chef d’entreprise peu scrupuleux (Berling), fâché avec un de ses frères plus sensible et humain (Putzulu), tandis que le troisième est le petit dernier (Elbé) un peu looser, fumeur de teuchi et gaffeur de première. Les trois enfants tombent dans le panneau et acceptent d’accompagner leur père dans ce voyage initiatique. C’est l’occasion de régler ses différents, de retrouver son sentiment familial et surtout de mettre à l’épreuve les émotions, les relations et les valeurs de chacun. La fine équipe rejoint une guérisseuse et sa fille dont la rencontre catalyse bien des réactions…

On découvre alors une galerie de personnages qui tantôt émeut et souvent fait rire. Et là c’est la patte de Boujenah qui réalise avec brio des saynètes cocasses et toujours pleines de tendresse. Néanmoins, le film n’est jamais gras ou purement comique et ni pathétique non plus lorsqu’il se range dans un registre plus émotionnel. Au contraire, on est saisi par l’authenticité des sentiments, orchestrée par des comédiens qui savent distiller l’émotion au plus juste, ne rendant le film jamais mièvre mais simplement fort et vrai. C’est une mixture si rare et tellement subtile à obtenir qu’il est vraiment important de le noter. Enfin ce film fait la part belle à l’amour filial et fraternel qui est un sujet assez nouveau je trouve (enfin pour ce qui a trait à ma culture ciné). Les manifestations de l’attachement réciproque du père aux fils et des fils entre eux sont traitées avec beaucoup de pudeur, et sont aussi l’occasion de quiproquos et autres drôleries qui donne un rythme très tonique et captivant au film.

Jusqu’au dénouement, je suis resté pris dans les intrigues et la découverte progressive de tous les protagonistes avec autant de candeur et d’envie. C’est vraiment un bon petit film sans prétention, mais avec une sincérité qui touche directement le coeur du spectateur.

Pere et fils

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  • Je sors de la salle de ciné, merci Matoo d’en avoir fait la pub! Ca faisait longtemps que je n’avais pas ri comme ça, bonne thérapie du soir :-) Le public rit aux larmes à plusieurs reprises, des commentaires très bons qu’on peut entendre ensuite à la sortie. Dommage que les Halles ne le passent plus à partir de mercredi (alors que la salle était pleine…).

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