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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Depuis qu’Otar est parti…

Pour une fois que les critiques presse et du public sont également dithyrambiques, je me suis dit que je devais allez voir ce nouveau film franco-belge. En effet, c’était mérité, ce film est un petit bijou de comédie dramatique familiale.

Nous sommes en Géorgie (ex république d’URSS, c’est un état indépendant depuis 1991, frontalier avec la Turquie, l’Arménie, la Russie et l’Azerbaïdjan), dans une famille francophile où trois femmes de trois générations (la grand-mère, la mère et la fille) vivent seules. L’homme de la famille Otar, le fils de la grand-mère (donc le frère de la mère et oncle de la fille), a quitté le pays pour aller travailler en France et y obtenir un meilleur statut. Il tient informé sa famille par des coups de fil et surtout des lettres. La grand-mère est à l’affût du moindre signe de son fils, aidée dans la rédaction de ses lettres et en général par sa petite-fille, tandis que sa fille est plus acariâtre et peste allégrement sur la vie qu’elles mènent et sur son frère.

Un jour, la fille et sa mère apprenne qu’Otar est tombé d’un échafaudage où il travaillait et qu’il est mort. Epouvantées, elles se refusent à en parler à la grand-mère et décident de lui faire croire qu’il est toujours vivant. La fille lui écrit donc des lettres qu’elle invente en imitant l’écriture de son oncle, tandis qu’elle et sa mère se serrent la ceinture pour faire croire que rien n’a changé. Finalement la grand-mère ne tenant plus de n’avoir pas de nouvelles plus amples de son fils, décide de partir à Paris avec sa fille et petite-fille pour revoir Otar…

Ce film est une merveille de sensibilité et d’émotion à fleur de peau. L’histoire est vraiment bien menée et crédible, et les 3 actrices sont hallucinantes de sincérité et d’authenticité. C’est parfois drôle, souvent émouvant et bien sur dramatique sur le thème de fond, qui est celui de la perte d’un être et de la survie dans un milieu hostile. J’ai vraiment été pris de bout en bout, et n’ai pas perdu une miette de cette histoire d’amour familiale qui joue des non-dits pour se préserver, et qui rebondit pour mieux mettre en exergue l’affection que chacune des protagonistes se portent.

Ce n’est pas du tout un film intello, mais c’est une oeuvre résolument indépendante et qui fait fi de toutes ficelles du cinéma « fast-food » pour émouvoir son audience. Outre cela, c’est le premier film de la réalisatrice, et il faut saluer un tel coup de maître.

Depuis quOtar est parti

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