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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

American Splendor

Ce film n’est pas évident au premier abord, j’ai un peu été surpris par le mélange entre fiction et réalité. Et puis j’ai compris que c’était le propre reflet de la vie de ce personnage, puisqu’il a écrit des BD en mettant en scène sa propre existence.

« American Splendor » c’est le titre d’un magazine de BD d’un certain Harvey Pekar. Ce dernier ne réalisait que les textes, et était illustré par des dessinateurs très connus de l’époque et de ce style, tel que Robert Crumb. En fait, je connaissais ces BD car j’en avais vu une ou deux fois dans Psikopat, mais je n’avais retenu que le nom du dessinateur (Crumb justement). Or ce Harvey Pekar est dessiné exactement comme il est (pas beau du tout), il raconte ses déboires dans tous les domaines et exhale son mal de vivre dans toutes ses bulles. Il a conservé son emploi de documentaliste en hôpital toute sa vie, et a en même temps sorti ses BD et tenté d’en faire la promotion. Il est non seulement dans ses BD mais sa femme et ses amis, collègues de boulot aussi.

Le film raconte son histoire, il est à la fois interprété par des comédiens incroyables (dont celui qui joue Harvey est fabuleux) et aussi par les gens eux-mêmes qui interviennent de temps en temps à la façon d’un documentaire (mais en beaucoup plus drôle). Le ton du film est extraordinaire, car on a vraiment l’impression d’être dans la BD, et la mise scène apporte encore plus cette grisante impression. Le film est drôle par son humour noir et son décalage avec le côté aseptisé américain de base (le mec est crade, il veut tirer sa crampe et galère, il est misanthrope, il râle tout le temps), mais pas seulement ça car la mise en abîme avec le vrai personnage (Harvey Pekar himself !) remet les choses à leur place.

Il y a vraiment des scènes très drôles (notamment la rencontre avec sa femme), d’autres plutôt émouvantes et prenantes (son cancer qu’il raconte dans une de ses meilleures BD, la relation paternelle avec la fille d’un autre dessinateur), et aussi des moments inclassables de mélanges entre les acteurs et les personnages réels. J’ai aussi beaucoup aimé les passages de Pekar au David Letterman Show (véritable institution américaine), et la manière dont il a géré son image pendant ses passages. Il savait bien qu’on se foutait de sa gueule, et qu’il n’était là que pour sa promo, et la manière dont il fait un esclandre lors de sa dernière émission est excellente.

Ce film est une oeuvre complètement conforme à son personnage, une gigantesque saga dépressive mais finalement pleine de petits riens qui font un bonheur relatif dans lequel il se sent bien. Et en prime, une définition du « nerd », la meilleure que j’ai jamais vu !

American Splendor

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