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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Drôle de bazar

C’est le troisième bouquin de Jospeh Connolly que je lis, et finalement je suis plutôt déçu par celui-ci et par l’auteur. Il s’agissait pour moi de vérifier ce que j’avais pressenti lors de la lecture du second opus. En fait, j’ai découvert cet auteur il y a trois ans pour « Vacances anglaises », qui est plus connu à présent en France vu qu’il a inspiré à Michel Blanc son « Embrassez qui vous voudrez ». Le film m’avait déjà alors relativement déçu en comparaison de la truculence du bouquin, mais surtout je m’étais terriblement fait au caractère « so british » des personnages, et je n’ai pas réussi à transposer cela dans un environnement gaulois. Il y a quelque chose dans le flegme britannique et dans une notion de trashitude qui ne passe pas du tout à mon avis de notre côté de la manche. J’avais aimé ce bouquin donc, même si la fin m’avait un peu lassé avec des retournements de situation de moins en moins crédibles et surtout de plus en plus rudimentaires. Mais rien que pour cette galerie de personnages mise dans des situations si excentriques et abracadabrantes, ça valait la peine d’être découvert. Aussi l’année suivante, j’ai lu la suite, « N’oublie pas mes petits souliers », qui reprend les mêmes protagonistes et leur fait subir de nouvelles humiliations et vicissitudes. Et là, ça m’a plus ou moins rapidement saoulé, c’était vraiment la même trame, et je ne trouvais pas beaucoup d’originalité à ce qui était narré.

« Drôle de bazar » est décevant en cela même, la trame et le mode de narration sont absolument identiques aux deux autres. En conséquence, je n’ai pas encore été dépaysé et même tellement versé dans son style et ses ficelles de roman, que j’ai facilement prévu les revirements de l’histoire et autres situations vaudevillesques. Je me suis dit qu’il ne devait vraiment rédiger que des bouquins de ce style et avec cette plume. De ce genre il peut en effet en écrire un par an, il ne change qu’imperceptiblement les lieux, personnages et interactions et hop.

Mais sinon, le livre conserve les qualités intrinsèques aux autres, c’est-à-dire que c’est plutôt plaisant à lire, bien rythmé et pas mal ficelé même si cela finit de manière tellement extravagante, qu’on se dit qu’il pourrait faire faire à ses personnages à peu près n’importe quoi pour retomber sur ses pattes. Et les thèmes restent vraiment analogues, la femme bourgeoise adultérine et castratrice (elle pète littéralement la gueule de son mari), le mari faible et veule, le fils obsédé, la fille qui essaie de se faire sauter pour se tirer de chez ses parents. Et avec cette famille, on fait interagir une autre famille aussi déstructurée, qui se compose d’un père (ami du mari, et amant de la femme de la première famille, mais qui finit par sauter la fille debout dans le salon) à la ruine, une mère complètement aliénée avec sa mère à elle qui ne l’est pas moins, un fils (petit-ami de la fille de la première famille mais avec qui il ne peut pas bander) qui se fait chopper par un de ses collègues de bureau etc. Et bien sûr, ajoutons à cela des quiproquos, une conjoncture un peu chaotique, et tous les faux-semblants feignent de voler en éclats, avec ce sempiternel masque de flegme britannique pareillement à un vernis intact sur le plus vermoulu des parquets victoriens.

Donc, je ne crois pas que je renouvellerai l’expérience de lire cet auteur !

Drole de bazar - Joseph Connolly

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  • Je n’ai jamais lu ce Joseph Connolly, donc je ne peux pas trop m’avancer. Mais je ne vois pas en quoi c’est un problème que les revirements de l’histoire soient prévisibles. Quand on relit un livre qu’on aime particulièrement, les revirements, on les connaît tous, non?

  • Pour ma part, c’est le seul roman de Connolly que j’ai lu, et effectivement, je n’en voyais pas la fin. Je me suis forcé pour le terminer… Dans le genre farfelu et truculent (et beaucoup plus pédé!), je conseille plutôt “un mariage à la mode” de Joe keenan. C’est vraiement, vraiment drôle (chose très rare chez moi : des éclats d erire pendant la lecture!)

  • Oh oui tu as raison, j’ai adoré ce roman !!! Et la suite tu connais ? C’est “le retour d’Elsa Champion”, on y retrouve les mêmes personnages et c’est autant pétant de rire !! :langue:

  • Oui, je l’ai lu aussi, mais à mon grand regret le traducteur avait changé, et je trouve qu’on y perdait beaucoup en rythme par rapport au premier. Toujours est-il que c’était malgré tout très drôle.

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