Fish-fucking

(Le titre du post est osé, mais ça m’a bien fait marrer alors je l’ai mis. Et puis merde c’est mon blog, je fais ce que je veux, je vous emmerde. :mrgreen: Garoo©)

Hier soir, je suis retourné voir Némo, car M. ne l’avait pas vu et puis ça me faisait plaisir de le revoir. J’ai autant ri et apprécié le film, même si, évidemment, il y avait le sentiment de surprise et de découverte en moins. On m’avait dit qu’il devait y avoir un court-métrage très marrant avant, mais bizarrement les deux fois aux Halles, on nous a zappé cet amuse-bouche (c’est pô juste).

Une chose m’a drôlement surpris dans les publicités avant le film. Ils ont diffusé le spot Auchan avec le sale môme qui chiale sa race dans un hypermarché car il a déchiré le sac où nageait son poisson. Mr. Sandman, bring me a dream. Make him the cutest that I’ve ever seen. Et le mec de la poissonnerie Auchan vole à son secours, en récupérant le piti poisson rouge en le mettant dans un sac plastique avec de l’eau de source dérobé dans un rayon par un de ses collègues. Give him two lips like roses and clover. Then tell him that his lonesome nights are over. Ils lui rajoutent même des pitites herbes et des pitis cailloux pour le consoler. Sandman, I’m so alone. Don’t have nobody to call my own. Please turn on your magic beam. Mr. Sandman, bring me a dream. Le petit garçon repart tout heureux et réconforté, tandis que les poissonniers reprennent leur job de smicard et se remettent à débiter de la poiscaille et faire des sushi de Némo (mais ça on le montre pas, c’est pas la Vie Auchan).

Cette pub a au moins un an et demi, et elle fait partie d’une série qu’on ne voit plus depuis longtemps… Je me demande donc si le choix délibéré de cette réclame là est lié au sujet du film. Si c’est le cas, c’est tout de même incroyable, et bizarrement on ne l’avait pas eu la première fois que je suis allé voir le film. Je me dis que vu l’impact de Némo sur les enfants en ce moment (il parait qu’on s’arrache les poissons-clowns… avant de vraiment les libérer dans les chiottes d’ici un mois), il n’est pas étonnant que certains markéteux y aient vu un excellent moyen de recycler ce film publicitaire. En effet, le sujet était particulièrement adapté pour bien marquer au fer rouge les esprits malléables et spongieux de nos chères têtes blondes (enfin quand je dis « blondes » c’est une expression…lol).

C’est drôle parce que ils ont tout de même réussi à nous faire associer « Mister Sandman » à un hypermarché. Je me souviens d’ailleurs, dans un même registre, avoir choqué mes parents quand gamin j’ai fait montre de références un peu singulières. On était en voiture avec mon frère et mes parents, on entend un air d’opéra en zappant à la radio. Il s’agissait de l’Air de la Nuit dans la Flutte Enchantée, et moi de m’exclamer tout fier : « Oh c’est Taureau ailé, j’adore cette chanson. », au grand dam de mon père. Ce dernier avait d’ailleurs, ensuite, entrepris un petit rattrapage culturel devant ce qu’il considérait comme une carence de sa part. Quelques années plus tard, un petit cousin s’émerveillait devant la musique de la pub AGF dont il ignorait que c’était, en fait, le Boléro de Ravel.

Ce qui me rassure, c’est que j’ai fini par rétablir la parenté de ces oeuvres et que je ne suis pas resté figé sur une référence erronée. Donc c’est potentiellement la même chose pour tout le monde, même si je sais que c’est une assertion utopique (je suis peut-être le seul mec à avoir un papa ouvrier qui a trouvé important et sérieux que je ne confonde pas Mozart et une marque de riz).