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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Les fables du milieu

Ce livre de Sheila Heti est un recueil de nouvelles. Vu l’épaisseur du bouquin, j’ai cru qu’il y en avait très peu, mais en fait pas du tout. Il s’agit d’une kyrielle de nouvelles qui font deux ou trois pages et qui, concaténées, donnent un petit ouvrage de 130 pages. Et cela forme un ensemble très particulier, en effet l’auteur y narre des histoires singulières et déroutantes avec des personnages hors du commun dans des situations aussi baroques.

Très vite, on a l’impression qu’elle a simplement décrit ses rêves. Ce sont des saynètes tellement absurdes et parfois absconses mais pleines de symboles et de figures quasi-allégoriques qui font penser à des personnages et des situations directement piochés d’un rêve. Le titre du roman « fables du milieu » vient appuyer cette impression de recueil de contes de fée, avec cette dimension imaginaire et surréaliste et en plus un petit côté moraliste. En effet, la plupart du temps les fables mettent en scène des protagonistes mis à mal dans une situation où ils sont éprouvés par les coups du destin, et où leurs réactions sont finalement jaugées. J’avais l’impression de lire du Vian ou même plutôt du Federico García Lorca avec une mise en scène enlevée de personnages incongrus et dont la narration alterne avec virtuosité entre fantasme et réalité.

Il s’agit de très courtes nouvelles, de quelques pages tout au plus, et Sheila Heti maîtrise la technique en construisant une intrigue dans laquelle on est plongé en quelques lignes. Ces bribes de délires fantasmagoriques font sourire ou mettent mal-à-l’aise selon les thèmes abordés, qui évoquent soit des situations cocasses (une femme qui habite dans une chaussure) ou bien des peines de coeur ou encore un certain tourment (comme cette sirène qui se meurt dans son bocal ou bien le beignet abandonné).

J’ai préféré de toutes ces histoires lues, celle de ce mec qui est fou amoureux d’une guenon, et qui se méfie car elle part voir ses parents, et il a peur qu’elle le quitte et ne revienne jamais. Il y a aussi cette histoire cruelle du pauvre petit beignet qui est tombé par terre, personne ne l’a vu et il est en train de mourir à petit feu de déshydratation. Trop dur.

Les fables du milieu - Sheila Heti

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  • Une femme qui vit dans une chaussure? Tu te souviens peut-être des contes de ma mère l’oie (le lien est long j’espère qu’il passe:)
    http://babysong.co.kr/There%20was%20an%20old%20woman%20who%20lived%20in%20a%20shoe..htm
    En fait Heti s’inspire des personnages de comptes de contines et d’histoires pour enfants, et les projette dans le monde moderne au point de parfois s’éloigner du mythe.
    (Petit conseil de lecture si je puis me permettre: Donna Tart, The Little Friend, titre français: Le Petit Copain)

  • Rien que parceque ces histoires sont concaténées, faut que je lise ce bouquin.
    Un des tout premiers bouquin que j’ai lu s’apelait “histoire à raconter aux parents” . (Si quelqu’un m’en trouve un exemplaire je l’embrasse avec la langue) Je ne sais même pas si c’était un livre pour enfants…peut-être pas…On pouvait y lire plein d’histoires courtes assez …bizarres, comme celle du petit garçon qui voulait être enceinte et qui portait sous son pull une boite avec un dinosaure en plastique dedans…ou d’une petite fille qui faisait pousser des parents dans des bocaux parcequ’elle n’en avait jamais eu et qu’elle voulait savoir ce que ça faisait. C’était passionnant.

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