C’est marrant, j’ai une sorte d’avis bicéphale pour ce film (rien que ça !)… l’un plutôt intello qui trouve pas mal de qualités à ce film français original et déroutant, l’autre plus prosaïque peut-être qui a souffert de certaines longueurs et d’un maniérisme un peu agaçant qui a lésé un scénario pourtant bien ficelé.
Mais bon, déjà le titre je le trouve à chier, et puis la bande-annonce était désopilante à souhait avec l’utilisation décalée de ce patronyme, qui évoque immédiatement un petit faon qui a perdu sa maman. Mais si on passe cela, on comprend mieux le lien, puisque c’est un chirurgien (admirablement interprété par Laurent Lucas) d’un hôpital où une toute jeune infirmière a quelques malaises, et qu’il surnomme ironiquement « Bambi » car elle ne tient pas sur ses jambes. Le scénario est flippant à souhait et l’intrigue provoque une montée d’angoisse exponentielle. Laurent Lucas, en effet, dérobe des produits anesthésiants pour violer des malades inconscientes dans la plus grande impunité. La jeune infirmière découvre son implication avant de devenir une proie potentielle pour ce médecin fou et inquiétant au possible.
Le film distille une ambiance préoccupante et une atmosphère pesante qui concurrence les meilleurs thrillers avec beaucoup d’efficacité. La tension est constante et nourrie par un scénario qui échafaude une histoire palpitante, et on se perd dans un dédale où le rêve, le fantasme et la réalité nous font perdre pied.
Mais dans le fond, le film était truffé de passages beaucoup trop longs qui ont grevé le plaisir initial. J’ai vraiment trouvé l’intrigue excellente avec du suspense, du mystère et de l’angoisse, mais le côté intello m’a complètement rebuté. Et alors, le jeu des comédiens devient lourd, moins crédible et affecté. C’est dommage, car j’avais rarement vu un film avec un aussi bon sens du thriller.
Alors là, je suis d’accord et pas d’accord. D’accord que c’est un film qui parvient à créer une atmosphère inquiétante (mais qui lorgne quand même vachement sur Lynch!) et que les acteurs, Laurent Lucas en tête, sont excellents. Pas d’accord par contre sur le scénario qui n’a strictement rien à voir avec l’oppression que l’on peut ressentir, qui repose sur une intrigue insignifiante genre “Le méchant docteur VS la gentille infirmière, qui va gagner?” et parasitée d’idées inégales (le coup du collier que l’on devinerait limite avant même de voir le film tellement c’est téléphoné / l’usage du “jeu du rêve”, procédé astucieux mais hélas mal utilisé), qui finalement l’emportent, question attention du spectateur, sur les infinies longueurs et autres travellings pompeux et répétitifs dans ces couloirs blancs de mystère à la “Chair de Poule”.
Putain, et je voulais y croire au début! :(
perso je trouve qu’il y a une “grosse” grosse erreur de casting en la personne de Catherine Jacob et la note comique qu’elle essaye d’apporter est hors de propos et a tendance à transformer le bel objet en téléfilm de m6. Mais sinon Matoo, tu as raison c’est diablement efficace. Et le titre est tout pourri!
J’ai vu ce truc. En octobre, en avant première au festival du premier film de Reims. Je crois que si j’avais pas été bloqué par le fait que j’étais au milieu de la rangée, je me serais sauvé. Mince, je n’en pouvais plus de ces clichés et de ces couloirs. En fait, j’avais le sentiment de regarder un mauvais téléfilm. Que de situations téléphonées ! Oups, ce n’est que mon avis à moi que j’ai. Une grande copine, organisatrice du festival, m’a regardé avec des yeux grands comme ça quand je lui ai dite ce que j’en pensais de son bambi. L’air vraiment de penser : je t’aime bien mais fauit vraiment que tu connectes tes deux neurones.
:langue:…autant le savoir un jour: le titre est en référence aux Sex Pistols (“Who killed Bambi?”). Pas pareil.