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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Lost in Translation

Je suis assez circonspect sur ce film, mais je crois c’est avant tout lié au fait que je m’attendais à autre chose. Il y a certains aspects qui m’ont beaucoup plus et amusés, et d’autres qui m’ont plutôt agacés. A voir la bande-annonce, j’avais d’abord pensé que le film irait volontairement dans la caricature pour faire rire, et que les deux protagonistes se mettraient d’accord pour s’enfuir de la ville, donnant lieu à quelques scènes burlesques. En fait, je me trompais carrément.

Bill Murray est un acteur qui vient au Japon pour une semaine afin d’y tourner une pub pour un whisky. Il y fait la rencontre de Scarlett Johansson (ça y est je me souviens, c’est la gamine de « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ») qui est aussi seule et perdue que lui dans cette ville. Elle a beau accompagner son mari photographe, et tenter de visiter les environs, elle est seule et prostrée par cette ville qui ne lui apporte qu’ennui et vacuité. Lui est irrémédiablement seul et incompris, à la fois par les japonais (avec des scènes d’incompréhension assez cocasses) et aussi par sa femme, restée aux US.

Sofia Coppola excelle à filmer la solitude et l’incommunicabilité dans cette ville de néons fluo et de suractivité qu’est Tokyo. J’ai beaucoup aimé les mouvements de sa caméra et son rapport aux comédiens, ainsi que les détails des plans. Le film est aussi réussi que « Virgin Suicides » sur le plan esthétique et musical, c’est un petit bijou de sensibilité et de langueur urbaine.

Néanmoins, j’ai été rebuté par la caricature exacerbée des japonais, et un fait en particulier. En effet, les personnages ont l’air de s’étonner qu’on leur parle en japonais et que les gens ne comprennent pas l’anglais. Cela m’a étonné que Sofia Coppola ait adopté un tel traitement interculturel. Je comprends la détresse, l’angoisse et l’extrême solitude générées par l’incommunicabilité qui engonce les héros, et c’est même souvent assez drôle dans le film, mais cela a fini par m’exaspérer de voir qu’on ne sortait pas trop du cliché. Et comme elle n’a pas non plus abordé en détail les intrigues des deux personnages (seulement une ébauche de désordres familiaux et relationnels), je suis resté sur ma faim, et n’ai pas compris le fin mot de l’histoire. Donc je suis un peu frustré de ce film qui présageait beaucoup de plaisirs, et qui finalement a eu, pour moi, l’effet d’un pétard mouillé.

Lost in Translation

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  • Je suis allé voir le film en me disant que j’allais bien rire de voir un film avec Bill Muray au Japon.

    Cependant, le thème du Japon n’est que surface à pein effleuré par un usage abondant de la société japonaise caricaturée, ne servant que de fond et d’enclave aux personnages principaux.

    Cependant, la supériorité ressentie par Bob et Charlotte par rapport aux Japonais qui les entourent m’embête énormément. Est-ce là en tant qu’effet humoristique, pour traduire la pédanterie de certains américains pour tout ce quui n’est pas américain ou tout simplement en tant qu’effet de distanciation?

  • hé oui , encore une bande annonce qui vend tout autre chose et un film qui impose une image caricaturale à l’américaine d’une société qui lui est hermétique …ceci dit , concernant le point de vue à adopter pour aller ou ne pas aller voir un film , je dirai simplement de vous fier à vous même , de ne jamais suivre le point de vue des critiques aussi bien écrites qu’elles le semblent , la plupart des critiques de ciné n’ayant pas le temps ni l’envie d’aller voir les films dont ils se permettent d’écrire les comentaires …rien ne vaut que notre propre opinion

  • Depuis Kill Bill je ne suis pas allé au cinéma et ya pas mal de films que j’ai envie de voir dont celui là. Si les journées pouvaient durer 40 heures, ce serait parfait ^^

  • moi je n’ai même pas pu rester jusqu’à la fin ! ce qui m’arrive très rarement.
    j’étais à la fois agacé par la présence et le jeu de bill murray, mais aussi par les réactions de la salle, hilare, alors que je ne voyais vraiment pas ce qu’il y avait de si drôle…
    j’y suis allé à cause des critiques dithyrambiques, et je suis resté complètement à l’écart du film, peut être aussi que je n’étais pas dans le mood ce jour là pour un film qui se prête à la rêverie ?

  • Alors, ça aime “Qui A Tué Bambi” mais quand il s’agit du spleen de Sofia Coppola, ça fait la fine bouche :p!

    Je serais donc le premier ici à encenser ce film intégralement.
    Tout d’abord, je ne trouve absolument pas que les Américains soient placés comme “supérieurs” aux Japonais, ce qui est votre principale critique à tous. J’ai vu une nette séparation, une différence, mais pas de jugement dans celle-ci.
    S’il y a effet de distanciation, c’est justement pour marquer cette frontière invisible qui existe entre les personnages des deux nationalités, incapables de se comprendre réellement.

    Et ceci, après tout n’est qu’un élément de plus pour montrer à quel point ils sont perdus, et pas seulement dans un pays étranger, mais dans leurs vies respectives et l’existence en général. Ils ne comprennent pas vraiment plus leurs proches, leur famille, ni même eux-mêmes par moments.

    Et ils se recontrent. Et s’attachent l’un à l’autre. Quelque chose de magique se passe. Un flottement. Une rencontre éphémère.
    Les acteurs, excellents, parviennent à rendre palpable leur détresse intérieure qu’ils cachent aux autres derrière une ironie rôdée, mais qu’ils décident de partager pour une fois.

    Et le film les suit et montre, tout en finesse, comment deux êtres qui n’ont rien ont commun parviennent à créer un peu de vie dans un monde qu’ils ne comprennent pas.

  • Totalement d’accord avec JP. Ce film est avant tout un film d’ambiance. S’il l’on y va avec à priori, forcément, on sera déçu. Par contre, si on se laisse envouter par le film, alors… :D

  • Je l’ai trouvé assez énorme. Cette jeune femme délaissée qui survit dans un univers superficiel et cet homme qui vit au coeur de l’absurde en pleine mélancolie.
    Pour le regard sur le japon, je l’ai pris comme si, c’était le regard du personnage sur un pays qu’il ne connaît pas et qu’il ne comprends pas ce qui peut avoir l’effet de donner une représentation de l’ensemble totalement surréaliste. Bref, ça ne m’a pas dérangé.

  • j’avais un rhume carabiné et je n’avais pas envie d’aller au ciné. Et puis et puis, je me suis laissée embarquer totalement par la langueur et les (rares) mots du personnage de Bill Muray.

    Quels talents !
    ça donne envie d’écrire dès qu’on est dans le métro sur son petit carnet fétiche.

  • Au delà du gênant rapport aux japonais,dont on peut toujours arguer qu’il s’agit de second degré etc etc,il est une craractéristique indéniable,indiscutable de ce film : il est lourd. Chacun des traits importants qu’il veut faire passer est répété plusieurs fois (le type a DEUX fois la meme conversation avec sa femme au téléphone, on le voit DEUX fois confronté aux problèmes de taille, Charlotte part DEUX fois se recueillir pour ben qu’on comprenne comment qu’elle est paumée etc etc). Redites, redondances plombent le film et guident la compréhension du spectateur. Autoritaire, la Coppola nous oblige à comprendre son film d’une manière et d’une seule. Alors voir ensuite des critiques parler de nuances, d’entre deux etc ………..euh ?
    (bon maintenant, dire comme philfromparis que les critiques vont pas voir les films….mouais et les hommes politiques sont tous pourris et les martiens sont parmis nous,aussi,en plus de ca.C’est dire si ca craint).

  • J’ai aimé l’ambiance du film même si c’est un peu lent au début, et puis après on s’y fait ! Le décor et la photographie du film est excellente, avec une musique assez planante (air) et d’autre musique un peu plus kitch ! Mais par contre j’aimerai bien savoir ce que chuchote Bill MURAY à l’oreille de Scarlett JOHANSON ??? Vous savez vous ?

  • Grand film sous-estimé. Beaucoup ont du mal a digerer l’idée la plus simple basé sur un semblant de couple vivant une courte idylle dans un monde qui les dépasse. Oubliez les films a gros budget ou avec des mega coups de theatre avec 15000 rebondissements… pour apprecier la plus simple des fables.

    Personne ne sait ce qu’ils se chuchottent à la fin du film, beaucoup prétendront savoir et vous pondront une ébauche de dialogue de ce qui aurait pu être dit à ce moment, mais il n’y a aucun moyen de le savoir. L’ambiance sonore étouffe expressement le chuchotement et les levres de Bill ne sont pas assez visible pour que meme quelqu’un qui peut lire sur les levres puisse analyser le message. Les seuls qui savent sont Bill, Scarlet et Sofia Coppola.

  • j’ai vu le film samedi… et je l’ai trouver magnifique…un peu mou mais le rapport entre les acteurs leur décalage et cet amour ni vu ni avoué qui nait… enfin je les trouvers magnifique et a chacun ces gouts

  • bonjour, je suis fan de ce film et je suis un peu agacé de voir que qqn (hiragi) puisse voir les “rires” des personnages envers les japonais comme un sentiment de supériorité… Tout simplement cette jeune fille paumée et cet acteur sur la fin -qui sont là involontairement- font une sorte de point sur leur situation, sont parachutés dans un pays dont ils n’ont pas les codes…
    pas de la moquerie, au contraire, ces blagues, etc., ne sont que de l’auto-dérision signifiant “nous n’avons rien à faire ici, avec ces personnes, nous sommes là par hazard!”.

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