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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Présences 2004

Nabiloo m’avait parlé de ce festival qui se tient tous les ans à la maison de Radio France, et qui offre des concerts de musique contemporaine gratuits tous les jours. Hier, Nab ne pouvait s’y rendre, mais Cédrick et moi étions bien branchés, donc on s’est donné rendez-vous pour chopper les billets.

Je ne connais pas grand-chose en musique contemporaine, mais j’aime quelques trucs (Philip Glass, Pierre Henry ou Messiaen que j’écoute avec plaisir), et surtout je suis très curieux de ce genre d’oeuvres que j’ai peu l’occasion (et c’est un euphémisme) d’écouter en concert live. Et là, c’est du space de chez space pour moi puisqu’il s’agissait de compositeurs nordiques dont les oeuvres requerraient un accordéoniste, le tout sous l’égide d’un compositeur français, apparemment une star de la musique contemporaine (aïe, je n’en avais jamais entendu parler) : Philippe Hersant.

Nous fûmes donc immergés dans ce monde musical moderne pendant presque deux heures, avec une impression finale très positive, même si je n’ai pas tout aimé. En tout cas, cela m’a procuré un sentiment de découverte très stimulant et motivant pour continuer à m’intéresser à ces olibrius. L’accordéon en tant qu’instrument soliste m’a vraiment troublé, au début j’en rigolais presque dans ma barbe, et finalement j’ai trouvé que les compositeurs en avaient vraiment utilisé un registre résolument nouveau et intéressant. Il n’en reste pas moins que le blondinet suédois, Frode Haltli, même s’il est un talentueux accordéoniste, m’a bien fait rire avec ses expressions d’extase et de tensions émotionnelles qui le submergeaient alors qu’il faisait littéralement l’amour avec son instrument.

On a eu droit à deux solos (un auteur islandais et un autre finlandais) auxquels je n’ai vraiment pas accroché, des litanies, sorte de logorrhées musicales à base de hennissements ou de meuglements humanoïdes qu’il arrivait à miraculeusement tirer de son piano à bretelles, tandis qu’il était parfois parcouru d’un spasme qui réanimait son accordéon l’espace d’un électrochoc (“NFS, chimie, iono et scan crâne !”). Donc, pour tout dire, je n’ai pas bien compris ce qui m’arrivait…

J’ai été fortement impressionné par une pièce d’une norvégienne (« l’enfant terrible de la musique contemporaine norvégienne » titrait le programme, arf) : Maja Solveig Kjelstrup RATKJE (née en 1973). Il s’agit d’une oeuvre où l’on retrouvait notre suédois pianoteur et un quatuor à cordes connus (arghh) : le quatuor Renoir. Et là, je n’ai pas été distrait une seconde. En effet, elle instille une vivacité incroyable dans sa musique, et j’ai été pris dans le tourbillon provoqué par les instruments, et au coeur de cette énergie, l’accordéon apparaissait alors comme une voix dans la tourmente. Il s’agissait finalement de l’élément humain de l’ensemble, presque la note organique d’une composition minérale. Vraiment j’ai été bluffé par ce morceau.

Et puis la fin était consacrée à Philippe Hersant, avec deux oeuvres, la première avec le quatuor Renoir, et pour la seconde il s’agissait de nouveau du quatuor avec le blondinet suédois, un mignon clarinettiste, et une vieille pianiste. Le type de musique contemporaine est là beaucoup plus conforme et « classique », moins tonitruante et dissonante. Cette dernière oeuvre est très riche de par l’utilisation de tant d’instruments, mais se perd parfois dans des brouillards où je me suis lassé. Toutefois, il instaure à un moment un dialogue absolument génial entre chaque musicien, et cela crée une unité bluffante entre des sonorités très différentes.

Presences 2004 - Radio France

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