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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Vite, vite, lent

Gekko Hopman, il faut retenir le nom de cet auteur et lire ce bouquin que je viens de finir. J’ai adoré ce livre ! Vraiment il possède tout ce que j’aime dans un bon roman : des intrigues emboîtées et emberlificotées qui mêlent histoires d’amour, d’attirance, souvenirs refoulés, vengeances, vendettas, personnages hauts en couleur, une verve succulente, quelques tournures et images irrésistibles, un vocabulaire précis (un peu précieux parfois mais j’aime bien) et nuancé, quelques macchabées pour épicer un peu le récit et nous entraîner dans une affaire policière, sociale, ethno, psycho… indéfinissable ! Et pour couronner le tout des protagonistes un peu, voire beaucoup, pédés sur les bords ! Ce n’est pas un bouquin qui traite directement d’homosexualité, mais on sent que l’auteur maîtrise le sujet, et ça fait plaisir de lire des relations simplement assumées et racontées avec autant de fraîcheur et d’authenticité.

« Vite, vite, lent » c’est le rythme du tango, ce rythme sexuel et envoûtant, c’est aussi celui de cet ouvrage qui remue les sangs et les sens. A la base, il y a Ludovic qui a trente ans, qui est venu, il y a quelques années, s’enterrer à Fin-de-Terre-lès-Marais, un village paumé, en tant que pharmacien. Il mate les apprentis du garagiste en train de se tripoter et tripe aussi un peu de son côté. Il repousse du mieux qu’il peut les avances du fils du Maire, Alexandre, 15 ans, qui va jusqu’à s’exhiber nu pour l’asticoter. Ludovic est une personnalité extrêmement secrète et mystérieuse… On ne sait pas pourquoi il est là, mais on sent une raison, on sent un sens caché à sa présence et à la haine qu’il nourrit pour un village et des habitants qu’il ne connaît pas vraiment. Du coup, il les assomme d’anti-dépresseurs et use de son influence d’apothicaire et de ses molécules omnipotentes pour les amener vers une assuétude vénéneuse. Quelques souvenirs et flash-back nous découvrent peu à peu la complexité de la personnalité du pharmacien, ses blessures et des plans brumeux.

Mais voilà, des cadavres commencent à fleurir à Fin-de-Terre-lès-Marais, et Ludovic n’en est pas responsable. Alors d’autres intrigues se mêlent à la sienne, cela aurait été trop simple sinon, vous savez ce genre d’intrigues qui se nourrissent des secrets et des fautes inavouées et refoulées qu’on ne trouve que dans ces contrées reculées. Et le récit n’en devient que plus palpitant et haletant. Drames après drames, le mystère s’épaissit et les langues se délient, les personnalités se révèlent pour finalement nous laisser pantois.

Et quelle écriture ! Un style enlevé et d’une grande qualité, une écriture fluide et ensorceleuse qui sert un récit inventif et original. Au début, on pourrait croire à un simple roman policier, puis enrichi bien vite d’une passionnante peinture de moeurs, et puis des personnalités à la psychologie subtile qui donnent une tournure toute autre à ce roman initiatique. Le côté pédé m’a plu dans la façon dont j’ai pu plus facilement m’identifier aux personnages, mais surtout dans la manière dont l’homosexualité est abordée, qui est très proche de ce que je ressens.

Vite, vite, lent - Gekko Hopman

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