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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Conjonction transcendantale

Je sortais du RER...Je sortais du RER un peu à l’ouest, pas très bien dans mes baskets, un peu déprimé, un peu déphasé. J’allais rejoindre M. avec un couple de potes pour aller dîner quartier Montorgueil. Je me mets un peu de musique dans les esgourdes, histoire de m’aérer un peu les synapses. Je prends la sortie Place Carrée, je file sur la droite en sortant, croise le type qui essaie tous les soirs de fourguer les journaux du jour, grimpe l’escalier mécanique Saint-Eustache pour m’extraire des sous-sols infernaux des Halles, et m’expurger de cette langueur.

Escalier sortie porte Saint-Eustache...Ô bonheur, en passant devant le forum des Images, je croise exactement la personne qu’il me fallait rencontrer : Ornella. C’est très bête, car Ornella est la soeur de mon meilleur pote Diego, et je ne la connais pas tant que cela. Mais j’ai beaucoup de considération et d’affection pour elle, je la trouve tellement belle, fraîche, intelligente et fine, et toujours avec ce sourire qui éclaire son visage et son optimisme à toute épreuve. Enfin bref, ce fut une illumination dans la brume de ma neurasthénie passagère. Nous avons échangé quelques mots, quelques nouvelles et puis j’ai continué mon ascension pour rejoindre la nuit parisienne, l’âme un peu plus éthérée.

Je rechausse mes écouteurs, et là, autre révélation : Luz Casal qui décide de s’y mettre.
Lo nuestro se acabo
Y te arrepentiras, de haberlo puesto fin
A un ano de amor
Si ahora tu te vas
Pronto descubriras
Que los dias son eternos y vacios sin mi

Mon coeur chavire… je continue à monter avec chaque parole qui s’imprime en moi.
Y de noche, y de noche
Por no sentirte solo
Recordaras, nuestros dias felices
Recordaras, el sabor de mis besos
Y entenderas, en un solo momento
Que significa
Un ano de amor

Saint-Eustache la nuit...Je sors enfin du forum, la nuit est noire, le fond de l’air est doux, malgré un vent puissant qui a poussé les nuages et laisse apparaître une toile d’ébène percée de pointes d’épingle au-dessus de Saint-Eustache. L’église est magnifiquement illuminée, et la musique renforce encore mon émotion à la vision nocturne de cette merveille. Je tourne mon visage sur la gauche, et là, je vois un ensemble qui me stoppe dans ma progression.
Te has parado a pensar
Lo que sucedera
Todo lo que perdemos
Y lo que sufriras

Colonne Médicis et Bourse du Commerce...La colonne Médicis pointe son paratonnerre vers le ciel, au-dessus un mince croissant de lune souligne le panorama céleste, et encore au-dessus l’étoile du Berger éclaire de mille feux ce décor surréaliste. Putain que c’est beau.

Alors le sourire me revient, le moral aussi, et je repars d’un pas plus guilleret vers mon rendez-vous. Deux personnes me croisent en regardant bizarrement l’olibrius que je suis avec son sourire niais greffé en plein milieu de la tronche. Et pourtant je n’ai rien vu de concret, rien de significatif, ou plutôt même des trucs qui auraient pu contribuer à nourrir mon spleen. Mais la conjonction de ces éléments hétéroclites a par hasard provoqué un apaisement salutaire à mon âme en berne.

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