MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Inexorable autodafé

Je suis un amoureux des livres, les livres pour leur contenu bien sûr, mais aussi pour l’objet en lui-même. J’adore offrir des bouquins, et en particulier certains bouquins qui sont des piliers pour moi. Piliers de ma réflexion, de mes rires, de mes soupirs, de mon irraison et de ma sensibilité, bref qui nourrissent une bonne partie de ce qui remue mes méninges.

Depuis le temps que les bouquins existent, on en a perdu des tas par fragilité des écrits (parchemins et autres documents difficiles à conserver), par décision politique (comme des autodafés) et puis aussi par disséminations et pertes. On a tendance à croire qu’aujourd’hui on accumule un savoir considérable, et que cette connaissance collective est ad vitam pérenne.

Ado, j’avais beaucoup aimé un film dont j’avais alors acheté et dévoré le bouquin. Et puis, j’avais prêté ce bouquin, et puis finalement perdu au gré des prêts et rangements expéditifs de ma mère. L’année dernière j’avais fait une fixette là-dessus et je voulais vraiment le relire. Et là, j’avais été un peu surpris en le cherchant sur des sites de vente en ligne, en trouvant ceci : « Livre épuisé. Non réédité. ». Et bien voilà, un livre mineur d’un auteur mineur écrit en 1989, qui ne sera plus lu, et qui tombera certainement dans un oubli total (si ce n’est déjà fait). Ca me fait bizarre de penser que personne en France ne lira plus cet ouvrage, qui est pourtant vraiment bien. Mais du coup, je l’avais trouvé en version originale, et je me l’étais procuré ainsi. Je connaissais tellement la VF que je l’ai lu de manière aussi fluide en anglais. En fait, je me remémorais à chaque passage, les adaptations exactes du traducteur.

J’ai aussi dans mon esprit quelques livres qui sont mes oeuvres fétiches. Ce sont vraiment des bouquins qui ont compté, et dont j’ai même parfois la sensation qu’ils aient infléchis le cours de mon existence (tout ça !). Parmi ces ouvrages, il y a notamment « L’agneau carnivore » d’Agustin Gomez Arcos. J’ai aussi découvert qu’il n’était plus disponible en poche, mais seulement dans la maison d’édition originelle. Je me dis que c’est le chemin vers une désuétude annoncée. Après tout, c’est peut-être normal qu’un bouquin suive aussi un cycle de vente classique, et puis on ne pourrait pas tenir longtemps avec la production annuelle mondiale qui est exponentielle. Mais là, sur le coup, c’est vraiment un bouquin que je considère comme un petit chef d’oeuvre en la matière, alors ça me troue le cul qu’on ne puisse plus le trouver nulle part en librairie.

Les publications voisines

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  • essaye ça…
    http://www.livre-rare-book.com/Matieres/jd/5103b.html

    Réf : 20667 en vente à : kht-webrairie – Kabottine SPRL – Ecrire – Vincennes, France – 01 58 64 03 12
    COLLECTIF
    Enquêtes et témoignages Paris Ed. Reader’s Digest 1992 1 vol., in 8°, cartonnage illustrée éd., 539 pp Ouvrage en bon état. 4 titres composent cet ouvrage de la collection du Reader’s Digest Ouvrage en bon état comprennant 4 titres : 1) Plus grands que l’amour de Dominique Lapierre 2) Transantarctica de Jean Louis Etienne 3) Le fer et la soie de Mark Salzman 4) Meurtre par innocence de Joel Kaplan, Georges Papajohn et Eric Zorn – Prix : 11,43 €

  • j’ai un exemplaire de “L’Agneau Carnivore” édition 1989 !
    au plus offrant ! :ok:
    j’ai aussi un exemplaire de “Mais Qui Est Linda” édition poche 1990.

  • J’ai écrit une histoire, un roman. Un livre quoi, un vrai, sur du papier avec une vraie couverture cartonnée, une illustration, un titre, mon nom. Avec à l’arrière un petit résumé puis ma photo. Publié par une vraie maison d’édition du Québec.
    C’était il y a un an. Cette maison vient de me faire parvenir un rapport des ventes et un chèque. J’en ai vendu deux cents exemplaires. Petite maison d’édition sans grand budget, auteur inconnu…petit pays.
    Mes amis sont un peu catastrophés pour moi. Mais, moi, je suis tout étonné que deux cents personnes, des inconnus l’aient acheté et l’aient lu. Et depuis une semaine je n’arrête pas de me demander qui ils sont. Je ne le saurai jamais évidemment. Mais dans ce public j’espère qu’il y avait le lecteur idéal, celui pour lequel il a été écrit. Un jeune homme qui lit, qui prend le temps, qui comprend ce que j’ai voulu dire et qui, sa lecture terminée, garde un peu des personnages dans sa tête, comme s’ils avaient vraiment existé.
    Après avoir lu les commentaires que vous faites sur ce blog, pour le prochain roman mon lecteur idéal ressemblera un peu à vous

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