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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Un témoin honorable

Alors si vous voulez lire encore un excellent écrivain 10/18 dans la collection « Grands Détectives », n’hésitez pas c’est Magdalen Nabb. Elle a écrit toute une série de romans policiers qui tourne autour d’un carabinier florentin : l’adjudant Guarnaccia. C’est le traducteur du roman qui me l’a filé, en subodorant que cela me plairait (à force, je crois qu’il connaît bien mes goûts, il a aussi excellemment traduit le non moins excellent Girl).

L’intrigue du bouquin est très bien ficelée et intrigante à souhait… un transsexuel est retrouvé découpé en morceaux, et l’enquête est confiée à Guarnaccia qui est un officier un peu bourru et pas du tout préparé à affronter ce milieu, mais un fin limier qui a prouvé sa valeur dans de précédentes affaires. Et dieu sait qu’investir le milieu de la prostitution trans n’est pas une sinécure pour un père de famille italien moyen, avec ses préjugés malgré son caractère humaniste. Il découvre alors les affres de cette prostitution et le caractère particulièrement sordides que revêt celle-ci. Tout le monde détestait celle qui s’est faite découper, elle était jalousée à cause de sa beauté et de sa fortune (acquise le long du trottoir) mais aussi par son caractère imbuvable et mauvais. Tout semble désigner une de celles qui faisaient le tapin avec, mais l’adjudant sent que cette évidence est truffée d’incohérences.

L’intérêt du bouquin réside vraiment dans la fragilité de ce héros, qui garde son caractère un peu rogue mais qui finit par comprendre la douleur et la détresse qui sont infligées tous les jours à ces femmes que l’on ne considère même plus comme des citoyens à part entière dans nos sociétés. Ce qui m’a vraiment plu, c’est aussi la manière dont l’auteur évoque les rapports de Guarnaccia avec sa famille. Les quelques anecdotes qui scandent le récit, et notamment une émouvante relation père-fils, permettent d’appréhender avec plus d’acuité le héros et lui donne une épaisseur psychologique vraiment déterminante. L’auteur décrit avec beaucoup de finesse la façon dont l’enquête influence la vie quotidienne du flic et réciproquement. Je sais bien qu’il y a bien un côté « Julie Lescaut » là-dedans, mais avec le côté péjoratif en moins (et j’imagine moins Guarnaccia fan de Madrange).

Un témoin honorable - Magdalen Nabb

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  • Waow ! J’dois être aussi pourpre que la front cover (passque j’le prends un peu pour moi, forcément…) Bon, t’as gagné! J’te mets de côté le prochain (j’ai pas encore reçu les épreuves, y doit être programmé pour l’automne) qui s’passe au coeur d’un palazzo florentin… avec des aristos et toute une galerie de personnages (dont des “gens comme nous”) pas piqués des vers… bref, de quoi se régaler… ;-)

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