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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Solal

Une fois n’est pas coutume, j’ai lu un classique contemporain qu’on m’a offert récemment. Mais surtout, je croyais ne pas connaître ce bouquin même si « Albert Cohen » était un nom familier, jusqu’à ce que je réalise, après trois pages, que non seulement je l’avais déjà lu mais drôlement aimé, et qu’il se tenait en bonne place dans ma bibliothèque.

« Solal » est une fresque familiale, une sorte de saga éponyme qui narre la vie de ce garçon, qui ressemble beaucoup à Albert Cohen mais pas exactement, qui tel un Eugène de Rastignac (personnage phare du « Père Goriot » de Balzac) gravit peu à peu les échelons et sa quête sociale tout en ne perdant pas ses racines, et en particulier un fervent attachement au judaïsme. Mais plus que Rastignac, c’est aussi du côté de Julien Sorel (« le Rouge et le Noir » de Stendhal) que l’on peut rapprocher le personnage de Solal mais aussi de sa vie sentimentale avec une certaine proximité entre Mathilde et Aude.

Il s’agit surtout d’un roman à la kyrielle de personnages et de héros secondaires qui truffent le roman de saynètes délicieuses et exotiques. Les « Valeureux », que sont ces oncles et cousins trop « feujes » de Solal, seront toujours là pour lui rappeler les joies et les désavantages de ces liens familiaux ténus. Mangeclous, le faux avocat, est mon préféré dans la bande, il manigance toujours des coups énormes, et se mets dans les pires affaires tout en rebondissant toujours mystérieusement pour s’en sortir.

Et ce qui est avant tout délectable dans ce bouquin, c’est la langue, l’incroyable richesse du style de l’auteur et de ce phrasé fabuleux, qui ensorcelle dès les premières pages. C’est drôle car on sent bien que c’est à la fois le type de bouquin dont on pourrait faire des thèses en littérature et l’étudier des heures en classe, mais en fin de compte, c’est un livre qui peut se lire avec le coeur et les tripes, sans artifice ni décryptage.

Albert Cohen - Solal

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  • Ce n’est certes pas une littérature “facile”, mais je trouve que c’est tout sauf barbant !!! Il a fallu que je m’accroche mais le jeu en vaut la chandelle, vraiment ! :book:

  • Je n’ai lu que Belle du Seigneur, mais j’en garde un souvenir très fort. Je crois l’avoir lu sur trois jours de temps, en m’y plongeant dès que je pouvais. C’est un style assez particulier, mais magnifique. Et les longueurs renforcent sa beauté ^^

  • Je suis content de voir qu’il y a encore des jeunes qui lisent (ptdr).
    Puisque je tiens un specimen, j’en profite pour poser une question qui me taraude depuis longtemps. Connais-tu un auteur qui ressemblerait à feu San-Antonio (pets à son ame) mais en gay ? Si j’avais ca, je serais le plus heureux des hommes gays qui aiment San-Antonio.

    Je vous rappelle par ailleur notre super promo sur le boudin noir. Nous le vendons au metre cette semaine.

  • “c’est un livre qui peut se lire avec le cœur et les tripes, sans artifice ni décryptage.”

    – C’est souvent à ça qu’on reconnaît un grand romancier.

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