J’ai vraiment lu avec avidité ce bouquin de François Reynaert pour son titre qui m’avait tellement aiguillonné (ainsi que la plupart de mes co-voyageurs du RER, métro et Tram). Mais évidemment, un titre et une couverture bien choisis ne suffisent pas à pondre un bouquin passionnant. Dans ce cas, j’en viens à me demander à quel point il n’a pas eu l’idée du titre en parallèle à son récit, car je trouve la relation entre les deux bien mince.
On comprend bien qu’en racontant une histoire centré sur un personnage homo, avec une palanquée de personnages hétéros qui gravitent et surtout dérivent, l’auteur distillent avec ironie les problèmes que les hétéros, nos amis, peuvent aussi expérimenter. Mais à part ça, je suis vraiment resté sur ma faim.
Le bouquin est divisé en trois parties qui sont en fait trois sortes d’aventures du héros, Basile (journaliste). Ce dernier rencontre un mec, fait son coming-out, dépatouille l’embrouillamini des relations de son meilleur pote hétéro Guillaume et se débat dans ses turpitudes internes face à sa propre relation amoureuse balbutiante avec Victor.
Le tout est fort bien écrit, avec des jeux de mots croustillants et bien senti, une jolie écriture avec du relief et de la vigueur. Et puis on ne s’ennuie pas dans ces saynètes emboîtées les unes dans les autres, et sujettes à tous les délires. On sent la plume bien aiguisée, à la fois fine et ironique, de François Reynaert qui fait preuve d’un humour queer qui fait mouche, tandis qu’il éborgne sans vergogne ses bêtes noires (les pédés de droite notamment).
Si c’est bien écrit, je regrette par contre d’avoir gardé l’impression, pendant tout le livre, de ne lire que des chroniques de magazine mises bout à bout. Je trouve que ce bouquin manque d’unité, de fluidité et d’un véritable fil qui en ferait un roman homogène. Quand on sait que l’auteur est journaliste au NouvelObs, et un fabuleux chroniqueur, du coup cela n’étonne plus guère. Néanmoins, cette manière d’écrire correspond beaucoup mieux à un genre de billet d’humeur plutôt qu’à un récit littéraire. En effet, parfois dans le bouquin, on sent que le « bon mot » est à tout prix amené, mais ne sert pas toujours l’intrigue. Autrement dit, le bouquin manque pour moi d’un véritable esprit de « roman ». L’auteur reste un bon journaliste, mais c’est tout (et ce n’est déjà pas mal, on est d’accord). Au bout d’un moment, on arrive à se désintéresser de l’histoire, puisque c’est plus la forme qui accroche.
Si j’ai bien compris, tu te fais aiguilloner par la plupart de tes co-voyageurs du RER, métro et Tram … :langue:
mais y a pas eu d’article le 17 août ? Que se passe-t’il ?
Il n’y a pas un bouquin de Reynaert qui ne m’ait déçu, pas un. Ah si, y en a un que j’adore tellement il est niais, en plus Reynaert en a apparemment honte, c’est dire. C’est un opus sur les années 80, tout ça, tout ça. Bon, je te le sors de son carton dès que je rentre…