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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Du pilori au pinacle, et vice-versa

Hier, j’ai donc passé la soirée chez Séb avec une bande de loulous que je connaissais déjà, et que j’apprécie de plus en plus. En plus du Diego migrateur, il y avait Antoine, Charlotte et Sylvia.

Sébastien a un sens de l’hospitalité absolument délicieux, et hier ce délectable garçon nous avait concocté deux plats succulents : un poulet au cacahouètes et un au lait de coco. Putain que c’était bon, et j’en ai même repris une fois ! :love: On était peu de gens réunis et du coup, c’était très intimiste et convivial comme ambiance. Ca a grave parlé cul… (ça vous étonne ?) et Diego et Séb en ont profité pour échanger quelques tuyaux sur les trucs X hétéros du moment (pfff). Antoine a eu les mains aussi baladeuses et masseuses qu’à son habitude. Je crois que le toucher est un sens qu’il ne néglige pas comme nous le faisons trop. On ne dirait pas, mais il communique ! ;-)

Je suis rentré avec ma compagne du 11e, Sylvia, avec qui j’ai pris le métro comme les fois dernières. De fil en aiguille, nous avons discuté de ce point commun d’être des gens de banlieue assez lointaine. Il y a ce curieux phénomène de constater que les villes de banlieue de la grande couronne sont finalement assez étanches à l’influence parisienne, et que pas mal de nos connaissances de collèges ou lycées, travaillent et habitent aujourd’hui toujours dans le même patelin que celui où nos parents vivent. Je connais, en effet, des gens de Cergy qui ne quittent pas la région pour sortir et faire du shopping, vu que tout est disponible sur place, et qui se sont mariés avec des gens qu’ils connaissent plus ou moins depuis l’adolescence (ou alors il n’est pas rare de réaliser qu’on est un copain d’un copain d’un…). Et comme cela, on obtient une population relativement endogame, alors que l’on pourrait penser que la proximité de Paris et la mobilité des franciliens créeraient plus de mélanges.

Et puis en discutant de « ce qu’on était devenu » depuis ces époques lointaines, nous avons évoqué les relations sociales entre ados. Ce que je veux dire et que vous avez forcément tous connu, c’est ces drôles de manières que l’on a de se regrouper quand on est mômes, de former des bandes, de placer certaines personnes au pinacle et d’en clouer d’autres au pilori. Le physique joue alors une part importante, puis viennent aussi le charisme, l’humour et globalement la confiance en soi.

Je me souviens bien de ces figures d’antan, ces leaders branchés de l’époque, jeunes mignonnettes ou hobereaux, véritables starlettes des cours de récréation qui régnaient sur leur « cour » avec sévérité et sérieux. Et puis toute cette organisation féodale dotée de toute l’injustice d’un système absolutiste où le bon vouloir du monarque pouvait faire et défaire les privilèges. Mais parfois, on voyait des lignées se défaire, et des dynasties se succéder à partir d’un conquérant plus malin, plus habile ou simplement plus beau que ses prédécesseurs. Alors nous assistions à la grandeur et la chute de ces « grands » qui redevenaient « petits » en quelques jours, et qui souvent étaient mis à l’index. Enfin parfois, j’ai vu des retournements politiques qui pouvaient aussi mener à la sécession ou au schisme pur et simple.

Et je regardais tout cela de mon perchoir, en hallucinant sur ces gens qui n’étaient que le jeu des forces du destin (j’ai écrit ces théories sur une vingtaine de copies doubles, il faut absolument que je scanne ça). Evidemment, ce jugement hautain était le seul moyen que j’avais trouvé pour m’extraire de ce milieu que je n’aurais jamais pu pénétrer. Je n’étais pas beau, et surtout on m’insultait depuis toujours : pédé ! Ah, souffrance de l’enfance de l’homo si classique. Tellement, que lorsque je raconte cela les gens ne s’en émeuvent même pas. « Ah oui, c’est vrai, je me souviens j’avais aussi dans ma classe, un mec qu’on arrêtait pas de traiter de pédé ! » Il faut raconter ce que j’avais alors dans la tête et le coeur pour que les gens comprennent ce que ça faisait vraiment.

Mais bon, aujourd’hui certes, ça va mieux ! :mrgreen: Et je considère que ces épreuves ont aussi permis un certain développement de ma personnalité et de mon caractère, développement que je ne renie pas du tout. Alors que ces anciens leaders sont parfois de pauvres mecs et nanas qui ne comprennent rien à la vie, qui ont échoué dans leurs études car ils n’en avaient pas « besoin », qui sont des beaufs sans intérêt. Et certaines personnes sont simplement sorties de leurs chrysalides. ;-)

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