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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Aurélie Nemours : Rythme, Nombre, Couleur (Centre Georges Pompidou)

Voilà une exposition au Centre Georges Pompidou assez déroutante à certains égards, mais qui se révèle finalement une vraie expérience sensorielle. C’est déroutant car cette femme a exploré toute sa vie des voies d’expression artistique extrêmement abstraites basées sur la couleur et la forme. Du coup, on a d’abord le réflexe de chercher un sens ou une signification, et rapidement il faut y renoncer. De la même manière, visionner chaque tableau est une expérience que l’on vit (chacun pour soi) et ressent sans explication, ni blabla. On regarde, on ressent, on décode selon ses propres stimuli. On a pas besoin de passer trois heures à s’extasier ou s’interroger devant une toile, l’effet est instantané.

Et donc, l’expo se visite rapidement. Il s’agit parfois de marcher et déambuler dans une exposition dont l’organisation est plus ou moins chronologique, mais ne suit pas une règle stricte. Et d’ailleurs pour mieux échapper à un ordre établi, les différentes salles sont plus ou moins enchevêtrées, et l’on ne peut pas vraiment suivre un chemin.

A l’instar de Mondrian, et en allant plus loin que les Delaunay, mais dans une démarche similaire, Aurélie Nemours s’est affranchie du sens pour toucher à l’émotion pure. Le tire de l’exposition est donc particulièrement bienvenu. En effet, l’expérience que l’artiste nous propose, est le reflet de sa propre perception colorée et géométrique du rythme de la vie.

Donc on parcourt une expo avec des peintures qui sont des aplats de couleurs pures, des « contrastes simultanés » (c’est pour cela que je rapproche vraiment son travail des Delaunay) en damiers dont certains sont vraiment fabuleux. En terme d’exploration des couleurs comme vecteur d’émotion, cette artiste a tout compris et a réellement été au bout de son délire (structuré). Il y a notamment un triptyque bleu qui tape tellement sa mère, que ça en fait mal aux yeux ! Et on retrouve aussi du coup du suprématisme (inventé par Malévitch) dans l’utilisation des éléments géométriques de base et de la couleur. Les tableaux avec l’exploitation du point et de la ligne sont les plus flagrants dans le genre.

Je sais bien que cela peut paraître de l’esbroufe d’intello parigot, et même si elle fume un peu dans ses textes, il n’en reste pas moins que ce qu’elle a peint touche la conscience de n’importe qui. Ces toiles peuvent parfois paraître comme des études quasi-théoriques dont l’utilisation est plus efficace et probante sur d’autres supports. Aurélie Nemours a d’ailleurs participé à la décoration de beaucoup de bâtiments, et à des vitraux d’églises par exemple. Un peu comme Sonia Delaunay a inventé des motifs de tissus ou bien de vaisselle, Aurélie Nemours est pour moi le genre d’artiste dont le travail est surtout primordial dans l’art/artisanat qui marque durablement, sans que l’on s’en rende forcément compte, notre environnement quotidien.

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  • tu abuses un peu !
    je précise à tes lecteurs : “aplats de couleurs pures” = toile avec 1 couleur
    Aurélie Nemours ct une grosse faignasse , en plus radine elle s’achetait une seule couleur par mois, et encore parfois ct pour les sniffer, en plus grossse bullshiteuse

  • ouah !!! exact !!! de la pureté du début à la fin. la vielle dame a fait le tour de l’ abstraction en 50 ans, rarement un artiste a fait une oeuvre aussi percutante, pourtant je suis plus d’habitude du coté du figuratif que de l’abstrait …js

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