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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

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La première impression grisante en sortant du cinéma c’est celle de vouloir résumer l’intrigue du film, et ne plus savoir par où commencer, passer de personnages en personnages tout en se disant que chacune des relations aurait pu être le sujet d’un film dédié. Cela fait un bien fou de voir un film aussi riche, aussi captivant et attachant. Jaoui et Bacri n’ont pas volé leur prix du scénario à Cannes. Et puis la première impression au tout début du film, c’est la présence de Marilou Berry. Cette fille c’est avant tout la « fille de » (Josiane Balasko), et puis comme son nom l’indique la « nièce de » (Richard Berry). On est en fait rapidement soufflé par la ressemblance avec sa mère, mais pas tant physique, plutôt dans les expressions du visage, la voix et les intonations. Toutefois, le talent de la jeune comédienne prend vite le pas sur son ascendance, et elle m’a bien impressionné, même si on se demande dans quelle mesure elle va être capable de « surmonter » ce genre de rôle.

J’ai aussi mis un certain temps à reconnaître la jeune femme fort jolie et bien roulée, qui joue le rôle de la femme de Bacri. Et c’est en me souvenant qu’une transfuge de « Premiers Baisers » avait rejoint l’équipe du film que j’ai compris que c’était elle ! Elle n’est d’ailleurs pas mauvaise dans ce rôle de belle-mère un peu trop gentille et complaisante.

Marilou Berry est Lolita, c’est une ado de 20 ans complexée par son poids et son père dont la célébrité d’écrivain et le charisme l’étouffent complètement. Comme dans tous les films de Jaoui et Bacri, on retrouve une galerie de personnages qui sont interconnectés d’une manière ou d’une autre, et dont les personnalités sont délicatement ciselées à coups de dialogues irrésistibles et de situations perturbantes. Ainsi Jean-Pierre Bacri est un écrivain de talent et un connard fini complètement égocentrique. Agnès Jaoui est la prof de chant de Lolita, et totalement fan de Bacri, elle est mariée à Laurent Grevill qui est un jeune écrivain qui tente de percer dans le milieu littéraire. On suit alors les pérégrinations de chacun des protagonistes, chacun dans leurs histoires, leurs envies, leurs frustrations, et les délicats rapports de force, d’affection et de considération qui les lient.

En quelques mots, Lolita est en admiration devant sa prof de chant, et elle veut que cette dernière l’aide à monter un groupe de chant afin d’obtenir un peu de considération de la part de son père. Jaoui, la prof de chant, est indifférente à Lolita jusqu’à ce qu’elle découvre qui est son père… Laurent Grevill, le mari de Jaoui, connaît enfin la célébrité avec un bouquin, et s’acoquine avec Bacri malgré les réticences des uns et des autres etc.

Le jeu des comédiens est parfait, il n’y a vraiment rien à dire, ils sont brillants je trouve. Et comme d’habitude avec Jaoui et Bacri, les dialogues fusent avec beaucoup d’humour et d’à propos, et surtout ils nourrissent une jolie réflexion sur ce rapport père-fille et la difficulté d’acceptation de soi dans notre société. Enfin, en plus d’une comédie de moeurs (un peu trop parisienne cependant) efficace, c’est un film qui émeut et remue en profondeur. Toutes ces qualités sont trop rares pour ne pas réjouir d’une telle oeuvre malgré quelques petits défauts mineurs.

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