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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

La Dame de Trèfle

Samedi soir, Oli avait invité quelques personnes chez lui pour célébrer son quart de siècle balbutiant. Ainsi, nous nous sommes retrouvés avec Jean, Séb, Malik, Christophe, Xavier, Raphaël, JP, JB et Guillaume, et… ah non, pas de fille !! :mrgreen: Nous avons passé une soirée très cool à tchatcher et surtout à déconner sur des musiques improbables avec des pochetrons (je ne dénoncerais pas) qui s’en sont donnés à coeur joie.

Le but étant d’aller nous déhancher aux Crazyvores, nous avons marché cahin-caha sur le boulevard Richard Renoir pour atteindre le Bataclan et sa familière file de 150 mètres. Et là, on a fait un truc que je n’aime pas du tout faire, l’un de nous connaissait un mec presque à l’entrée, et on s’est incrusté avec eux. Rhaaaaaa habituellement je serais même allé seul faire la queue, mais là je devais rester avec Séb, donc j’ai obtempéré mais on ne m’y reprendra pas, je trouve ça vraiment abusif.

A l’intérieur la fête battait son plein, et j’ai retrouvé Eric, Jeff, Fabien, Emeline et les deux François. Et puis, il ne faut pas rêver, c’est bien le Bataclan un samedi soir, autrement dit les profils de dialh, rezo-g et gayvox au grand complet qui se trémoussaient sur les fantastiques compositions des redoutables Stock, Aitken & Waterman. Cela me fait toujours bizarre de remarquer ces visages que je connais sans connaître, de gens qui doivent aussi me reconnaître sans me connaître. Et à voir toutes ces personnes, je me dis qu’il n’y a plus beaucoup de monde qui n’a pas son profil sur le web.

Bien sûr, je suis tombé sur les personnes qu’il fallait pour donner à Diego quelques gossips. J’étais sûr que je rencontrerais cette personne qui alors évoquerait mon transfuge bruxellois. Et ça n’a pas raté !

Mais cette fois, j’y ai vu un ex que je n’avais pas revu depuis plus de deux ans : Ricardo. Quand je l’ai aperçu dans la foule, je suis immédiatement allé à sa rencontre, cela me faisait super plaisir d’aller le saluer. Nous nous étions plutôt quittés en mauvais termes la dernière fois, mais ce n’est pas pour autant que je zappe les gens ou que je suis rancunier, et je sais que c’est pareil pour lui. On a donc échangé quelques mots, et comme d’habitude nous avons évoqué les deux personnes que nous avons en commun : William et Sean.

J’ai été le centre d’une curieuse ronde amoureuse avec ces trois mecs un certain été de 1998. J’avais d’abord rencontré William et Ricardo lors d’une soirée à l’Imprevu Café où nous étions au piano-bar avec Caroline et d’autres amis. Ricardo et Caro se connaissaient évidemment, ce sont deux personnes avec lesquelles on ne peut se balader dans le marais sans qu’elles saluent un type tous les 10 mètres. J’avais bien accroché sur William et c’était apparemment réciproque, même si Ricardo, il me l’avouera plus tard, avait aussitôt eu des visées sur moi. Je suis sorti avec William à l’issue de cette soirée, et ce pendant… un mois ! Mouarf. Ce dernier est certainement le type le plus froid et doué de l’incommunicabilité la plus persistante que je ai jamais connu. Mais avec ses yeux bleus comme la glace, et son attitude polaire, je lui trouvais un charme dingue. Ricardo a tout de suite flairé l’occasion, et comme il savait que William voulait se débarrasser de moi, il n’a pas hésité à user de tous ses charmes pour me conquérir.

Donc un mois après, je sortais avec Ricardo, accessoirement le meilleur ami de William (ce qui l’arrangeait bien d’être débarrassé de moi). Ricardo m’a alors présenté Sean, un de ses meilleurs potes. D’ailleurs Sean était un ex de William… hé héhé, le « monde » est petit. Alors que je sentais que ma côté auprès de Ricardo était en chute libre (humm ça devait déjà faire trois bonnes semaines !), je développais dans le même temps une inclination de plus en plus tangible pour Sean. Aussi quand j’ai senti que Ricardo allait me claquer dans les doigts, ça m’avait plutôt faire rire, mais je n’en avais rien montré et avais joué ma parfaite Sarah Bernhardt… Trahie, inconsolable, languissante et phtisique d’un amour à jamais perdu !

Et je m’étais donc mis avec le pote de mon ex, dont l’ex était aussi mon ex, et le meilleur pote de mon ex. Vous avez suivi ? Enfin, je suppose qu’il n’y a rien d’extraordinaire, c’est un peu le b-a BA des amourettes de la vingtaine à Paris. Evidemment, tout cela ne se faisait pas sans heurt, et à l’époque je vivais « Santa Barbara » tous les jours en direct dans mon téléphone.

Le plus cocasse avec Sean, c’est que c’est certainement le freakiest des petits-amis que j’ai eu. Ah oui, il décroche la palme celui-ci, sans aucun doute. Il fait partie de cette caste bien connue, et courue des salons, des mythomanes. Mais alors pas un menteur à la petite semaine, plutôt un escroc de haut-vol qui était passé maître dans l’art de la dissimulation. Déjà, je l’appelle toujours Sean alors qu’évidemment il se prénomme Fabrice. A l’époque, il disait que Fabrice et Roméo étaient ses seconds prénoms, qu’il utilisait indifféremment. Il faut dire que j’étais, et je suis toujours, extrêmement naïf avec les gens, et que je ne vois pas pourquoi on me mentirait. Aussi j’ai toujours gobé avec la plus grande candeur, les couleuvres les plus énormes. Il m’avait par exemple menti sur ses origines, mais presque rien, il disait qu’il n’était pas métisse par exemple alors qu’il était très clair de peau. Et en fait, j’ai découvert qu’il était mi-guadeloupéen et mi-espagnol. Ou alors, il m’avait dit qu’il avait un an de moins que moi, et en fait il avait six mois de plus. Ou bien qu’il avait un grand frère, alors qu’il n’en avait pas. Et puis aussi, un frère jumeau qui était mort d’une maladie grave à l’adolescence, mais c’était encore faux. Et encore tant d’affabulations dont je ne peux même pas faire le compte ici.

Il avait eu le tort de me présenter à sa cousine, que je fréquentais après notre rupture. Et c’est un jour en évoquant son cousin, qu’elle appelait toujours « Fabrice », que je lui avais demandé pourquoi elle ne l’appelait pas « Sean ». Et elle m’avait dit surprise : « Eh bien il s’appelle vraiment Fabrice, mais il aime bien cet autre prénom, et donc il l’utilise souvent. » Et de fil en aiguille, j’ai compris que ça clochait, alors j’ai raconté tout ce que je savais sur lui à sa cousine, et nous sommes tous deux tombés des nues. Tout était faux, mais pas vraiment inepte ou surréaliste, simplement décalé et légèrement acidulé.

La dernière fois que je l’ai vu, c’est Ricardo qui m’avait envoyé des photos, que William avait trouvées sur le net. Des photos d’un film de cul avec Sean dans des positions bien acrobatiques avec deux autres gars. Cela m’avait fait un de ces chocs ! Mais je suppose qu’il doit aujourd’hui raconter qu’il a été un jour comédien pour le cinéma, mais qu’il a arrêté, car c’est un milieu qui est pourri. :mrgreen:

Je suis reparti du Bataclan avec mon morceau de carte à jouer. Mais si mon autre moitié me lit, qu’elle n’hésite pas à me contacter. ;-)

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