MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Da Vinci code

Je l’ai donc lu ce best seller des best seller de Dan Brown, je voulais vraiment savoir ce qui avait séduit tant de monde en dehors d’une efficace campagne marketing et d’une jolie campagne virale. Et je comprends ce qui peut plaire dans ce livre, mais je comprends aussi pourquoi il n’aura du succès qu’en terme de ventes et qu’il est voué à devenir un carton hollywoodien mais rien d’autre. En effet, ce n’est pas tant un bouquin qu’un scénario « Ready-made », un peu comme les romans classiques de suspense amerloques dont les droit sont immédiatement achetés pour la télé ou le ciné.

Donc c’est aussi une qualité, ce livre, le Da Vinci code, est facile à lire. Il s’adresse vraiment à tout le monde, et dès les premières pages le film mental commence. Le texte est exactement calibré pour le cinéma, et la structure même du récit est d’une convention assez affligeante. Mais ça fonctionne et c’est agréable, l’intrigue est haletante, les personnages sont drôles et attachants, le thème du roman fait mouche puisqu’il s’agit d’ésotérisme, d’archéologie, de symbologie et le tout dans le plus bel écrin qui soit : le Louvre. Une intrigue millénaire dont les protagonistes sont Newton, Boticelli, Léonardo da Vinci et Victor Hugo. Oui, ça interpelle forcément.

Jacques Saunière, le conservateur du Louvre, est retrouvé assassiné pas très loin de la Joconde. Il a le temps de laisser un message pour Robert Langdon, un brillant chercheur en symbologie, et Sophie Neveu, une cryptographe de la PJ. Ces derniers vont alors partir dans une quête dont l’issue est une découverte à la fois historique, philosophique, théologique qui bouleverserait notre vision du monde. De symboles en symboles, de décryptages en décryptages, et tout en échappant aux méchants (dont l’Opus Dei) qui veulent les tuer, ils vont peu à peu comprendre à quel point ils n’ont pas été choisis au hasard.

Eh bien, tout cela fonctionne bien, car le rythme est soutenu (l’intrigue se déroule en 24 heures) et les explications historico-ésotériques sont charmantes et basées sur des faits réelles. En lisant ce bouquin, deux extrêmes me sont naturellement venus en mémoire. Très instinctivement, j’ai pensé à « Indiana Jones et la dernière Croisade » car on y retrouve les mêmes typologies de personnages et le soucis de l’action, avec ce côté exotique et grisant de la chasse au trésor et du passage secret caché dans la pierre. Evidemment, le Da Vinci code est plus élaboré que cela, et plus « sérieux » dans le fond. J’ai aussi pensé au « Pendule de Foucault » d’Umberto Ecco, mais qui, à mon avis, est carrément d’un autre niveau. De la même manière, il évoque les sociétés secrètes et les Templiers, mais avec un talent littéraire incommensurable et un déluge de références culturelles à couper le souffle (j’avais tout le temps de nez dans l’encyclopédie). Et là manifestement, Da Vinci code est bien en dessous du niveau.

D’un autre côté, il faut prendre ce bouquin pour ce qu’il est : un chouette divertissement qu’on peut attendre de voir au cinéma lorsque le film sera réalisé. Et dans cette discipline, il est très agréable à lire et à découvrir. Ce que je préfère dans ce bouquin, à part le pape mis au pilori, c’est que c’est une ode à la femme et un bouquin à la veine résolument féministe. Malgré quelques maladresses ou moments qui ne me plaisent pas dans la narration (pfff la fin… mouaif), je comprends que ce bouquin puisse plaire à beaucoup de gens qui ne lisent pas d’habitude (je connais au moins trois personnes dans mon entourage dont c’est le cas) . Et rien que pour ça, c’est cool ! :book:

Indiana Jones et la Dernière Croisade Da Vinci code - Dan Brown Le pendule de Foucault - Umberto Ecco

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  • Franchement Umberto Eco ca a une autre allure que notre cher Dan Brown non?
    Mais le truc le plus drole avec ce bouquin c les hordes de touristes et de begniouioui qui ont pris pour argent comptant tout ce qui y est décrit!! alors que c un roman!!
    Enfin bref moi c livre je l’ai bien aimé pour la distraction qu’il m’a procuré mais certainement pas pour sa qualité d’ecriture ( à la moitié du bouquin on pourrait presqu’ecrire à la place de l’auteur!)

    Pourrons ptete en faire un bon film pourquoi pas mais je ne pense pas qu’il puisse avoir la force du nom de la rose! enfin on ira le voir quand meme !! :salut:

  • Le bouquin essuya d’abord un flop total aux USA : son actuel succès est un pari typiquement européen, forcé à l’édition avec un budget promotionnel qui rendrait n’importe quel “Club des 5” best-seller ferrovière. Lire pour lire n’est une conclusion saine ni pour la littérature, ni pour le lecteur ! Mais si l’exigence de l’honnêteté littéraire plie le genou, alors exigeons au moins l’honnêteté du principe !

  • En fait, le bouquin a fait un carton énorme aux USA. Et a même suscité une tonne d’autres livres pour décortiquer les assertions de Brown et les réfuter. Notamment les catholiques, qui se sentent attaqués dans le livre.
    Le livre est divertissant, si assez conventionnel dans l’intrigue. Il y a un côté séduisant à l’accumulation d’énigmes à résoudre: un peu comme un video game où on n’a pas besoin de jouer soi-même. Mais l’énorme succès du livre aux Etats-Unis repose surtout sur le fait que Dan Brown surfe sur la mentalité conspirationniste. Les Américains adorent les conspirations! ;-)
    Le gros problème du livre, c’est qu’il présente comme factuelles des affirmations totalement erronées. En ce sens, il se présente comme “sérieux” alors qu’en fait c’est de l’affabulation. Mais, dans ses interviews, Dan Brown insiste que toutes ses théories sont vraies, alors qu’elles sont purement fantaisistes… La horde de touristes américains, eux, y croient, et cherchent le Graal!

  • PS: je persiste, le bonquin (copieusement boudé aux USA à son lancement)n’a eu de “succès” outre-Atlantique que par un effet boomrang, après que l’Europe (laboratoire “culturelle”) a crédité son potentiel commercial. La polémique qui a suivi est à classer au rayon “show”, à défaut d’intérêt littéraire…

  • Rah la la.. Le Pendule de Foucault avec notamment le terrible casse-tête du mot de passe informatique… Quelle plaisir…:langue:
    Enfin!

    Même un texte facile à lire peut tout de même être bien monté! Or, ici, les surprises sont décortiquées les unes après les autres des chapitres avant de nous donner la solution (le meilleur exemple: le coup de l’allergie aux cacahuète dont Sophie parle très tôt sans aucun intérêt… Bon, ben un type va avoir les symptômes! Et paf quand ça arrive Brown fait durer le suspens en nous expliquant la mort des pages plus loin :book: Comme s’il destinait ce bouquin à une catégorie pas très futée…

    Autre chose irritante: ca manière de tout répéter (deux ou trois fois l’histoire des Templiers, une bonne 20aine de fois l’origine de Saint Graal, etc, etc…) Ca en devient soulant!

    Et pis cette page 444… à s’en taper la tête contre les murs!

    Dommage de négliger la forme (et surtout les lecteurs!) avec un fond aussi flou entre invention et réalité…

  • Le Matoo, t’as beau avoir 9 vies, faut pas les gaspiller avec de la daube. Il y a un chef d’oeuvre que tout le monde n’a pas encore lu : “Harlem Quartet” de James Baldwin. C’est du sang, des larmes, du sexe, de l’amour, N York, Paris, 25 ans d’histoire des USA….
    Les mecs font envie et la musique tue, je ne dirai rien de la langue…
    Si tu ne l’as pas sous la main, Virgin ferme à Minuit…

  • J’hésitais à lire ce roman … Si c’est si facile d’accès et distrayant … Après tout pourquoi pas ? … On ne peut pas lire de la haute voltige tout le temps ! C’est fatigant pour le neurone ;) … Un peu de lecture pour le plaisir ne fait pas de mal :) :gene:

  • c’est une merde mal écrite, et pourtant quel postulat de départ, quels décors, et quelles idées mal exloitées ! Bah…c’est un excellebt sujet pour un mauvais écrivain (ceux qui ont lu Scarlett, la suite d’autant en emporte le vent en 900 pages savent de quoi je parle, on a tous les ingrédients, TOUS, et la sauce ne prend pas.) MOU DU CUL et ce n’est pas tom Hanks qui sauvera le film.

  • Alice> C’est Tony qui fait une fixette sur l’autopromotion de Brown !! Arf. Moi je n’ai pas été “choqué”, cela se fait parfois d’intégrer des romans précédents de cette manière. Mais c’est vrai que de sa part, on peut imaginer une manoeuvre plus… “mercatique” ! :petard:

    VOilà la page : https://blog.matoo.net/images/page444.jpg

    Je veux bien croire que ce ne soit pas un chef d’oeuvre, mais perso je n’ai pas non plus trouvé que c’était une sombre merde.

  • SUR LA LECTURE : réflexion à partir de Da Vinci CODE de Dan BROWN

    Lecture … et zapping
    Il faut parfois une exposition un peu longue avant d’entrer dans l’intrigue d’un livre. Un début un peu lent, pourtant, peut être aussi source de plaisir, en savourant la promesse d’une histoire qui s’ébauche, en permettant d’imaginer soi-même la suite, en plantant un décor qui, progressivement, va prendre corps sous nos yeux et nous aider à entrer dans un autre monde.
    Il faut aujourd’hui que tout aille au plus vite. Fini le plaisir des préliminaires, on doit passer à « l’acte » tout de suite. On suit ainsi le mouvement impulsé par la télévision : des plans rapides qui se télescopent et s’efforcent de renouveler l’attention à chaque instant, de peur que le spectateur ne change de chaîne. Pas un instant de repos ou de rêverie ; «la chaîne enchaîne», voilà le mot d’ordre.
    A cet égard, l’immense succès de Da Vinci Code (1) est un phénomène parfaitement cohérent. On ne peut reprocher à l’auteur son manque de rigueur historique, pas plus qu’on n’en veut à Victor Hugo d’avoir pris des libertés avec l’histoire dans Notre-Dame de Paris. C’est justement là le privilège de l’écrivain.
    En revanche, Da Vinci Code signe bien le triomphe absolu du cinéma américain et du jeu électronique dans la littérature. On n’y prend plus le temps de lire, on est contraint de dévorer. Nous voilà embarqués dans une aventure haletante impossible à quitter. Tout est fait pour qu’on ne puisse pas zapper : chapitres très courts, rebondissements multiples et imprévisibles, aucune psychologie des personnages. Ces derniers sont des figurines qui s’agitent dans un univers sans la moindre épaisseur. Chacun de leurs mouvements semble télécommandé par un lecteur acharné, agrippé à ses manettes, abattant l’ennemi sans état d’âme … D’ailleurs, ici les humains n’ont pas d’âme.
    La lecture, au bout du compte, est aussi une question d’âme.
    Voilà, sans doute, un point à méditer.
    —————————————————————
    (1) Da Vinci Code, Dan Brown, Traduction de Daniel Roche, Ed. Lattès, mars 2004, ISBN : 2709624931

  • Tony> Aaaah ok je comprends mieux ton ire ! Mais figure toi que c’est réellement le bouquin d’avant !! Ils le sortent simplement en France après parce que celui-ci a bien marché, et que c’est donc une pratique commune (de sortir ensuite les moindres merdes que l’auteur a pu sortir quand il a avait faim).

    JY> Je suis assez d’accord avec ce que tu rapportes là. Ca n’empêche que ce soit un bouquin agréable à lire… un synopsis de blockbuster certes, mais un truc qui passe bien dans le métro. :petard:

  • un truc d’avant, sorti après le truc d’après sorti avant… Rah la la, moi je dis vive la france! vingte sur vingte l’édition en france! :mur:

    juste un mot sur les rebondissements multiples et imprévisibles. Brown démonte tout seul ses effets et je le répète pour un lecteur qui a plus de temps et d’attention qu’un lecteur de métro (:langue:), les chapitres 84 à 104 ne surprennent pas! :dodo:

  • Tony> pour avoir lu Angels & Demons, c’est bien le livre d’AVANT, la premiere aventure de Robert Langdon en fait… Qui est, quand tu le lis APRES Da Vinci Code (comme je l’ai fait) ni plus ni moins que le brouillon de Da Vinci: memes intrigues, memes trucs, sociétés secrètes et compagnies… Mais on apprends de jolies choses, notamment les ambigrammes…

  • Matoo…T’es sûr qu’il vaut mieux que les gens lisent de la merde (oooopppss….)plutôt que de pas lire?…J’me d’mande…:roll:

  • :help:Est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer la fin de Da Vinci Code. Je n’ai pas compris ce qu’il a trouvé entre les deux sommets de pyramides.

  • Code de Vinci a au moins la qualite de remettre en question des affirmations volontairement et abusivement tronquees de l eglise qui a fabrique en premier des faux pour affirmer son assise dogmatique sur le monde.La crainte que le monde ne s apercoive que la chretiente n est qu un pastiche du culte de mithra avec le mixage rate du dieu unique puisque comme le disait si bien michel servet un dieu en 3 est comme le cerbere a 3 tetes le chien gardien de l enfer pour cela les cathos l ont brule en ephigie et les protestants l ont brule en vrai.la gabegie et l obscenite ce n est pas Dan Brown qui a le merite de nous forcer a reflechir et a cesser d etre des robots.la puissance de l eglise est bien reelle et des personnes travaillent dans l ombre:voir le tolle et la menace de ne pas verser une subvention pour le jazz a vienne a cause d une affiche ou il y avait un diblotin et l eglise derriere….vive l intelligence la rationnalite la libre pensee la liberte en somme.

  • Le Da Vinci Code, est un livre qui ne mérite aboslument pas son succès.
    On dirait que les gens découvrent le plaisir d’une bonne lecture, avec ce livre. Mais il suffit de parcourir les bibliothèques pour trouver des bijoux dont personne ne parle. Seulement, pour cela, il faut avoir un peu d’individualité dans ses lectures et ne pas courir acheter le dernier “X”, “Y” ou “Harry Potter” pour avoir l’impression de partager des émotions avec le reste de la planète.

  • Jimo > On peut aussi faire preuve de curiosité, mettre de côté ses a priori et vouloir se pencher sur ce qui passionne le reste de la planète sans pour autant faire preuve… Suffit de se faire prêter le livre ou de l’emprunter en bibliothèque, justement ^^

  • L’engagement des membres de l’Opus Dei- hommes et femmes au sein de l’organisation est un quasi sacerdoce avec des règles strictes, sanctionné par un véritable contrat: ils s’engagent à prier tous les jours, à recevoir une formation, à faire de leur travail un service de Dieu et à participer à la tâche d’évangélisation de l’Eglise. est on pas loin de la secte ?

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