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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Crustacés et coquillages

C’est drôle, ce film m’a fait le même effet que « Pourquoi pas moi ? » dans le genre de film, à la thématique homo, plutôt léger et branque. Et pourtant le scénario est plus fin et un peu plus épicé, mais il a aussi de sérieux relents de téléfilm produit par TF1 qui le relègue à un niveau moindre.

Je reste donc partagé… D’un côté j’ai adoré les différentes intrigues, les personnages et surtout le couple formé par Bruni-Tedeschi et Melki. D’un autre côté, les adolescents ne jouent pas très bien et on se demande bien où l’on veut nous emmener. Quand on a compris (rapidement), on sait exactement comment ça va finir, et ça finit en effet exactement comme ça. Ah… c’est tout ? Eh bien oui.

Un des mérites du film est aussi à double-tranchant : le traitement de l’homosexualité. J’ai d’abord été franchement enchanté car l’intrigue repose sur une série de quiproquos vraiment drôles et originaux pour une production française. Gilbert Melki et Valéria Bruni-Tedeschi sont mariés et ont un fils, Charly, qui reçoit un ami sur leur lieu de vacances (qui est aussi celui de l’enfance de Gilbert Melki). Cet ami est homo et est plus ou moins amoureux de Charly qui est parfaitement hétéro. Valéria Bruni-Tedeschi a une intuition soudaine que son fils est homo, elle le prend avec une décontraction un peu surprenante, tandis que Melki ne la prend pas vraiment au sérieux. Au final, c’est Melki qui redécouvre son homosexualité latente dans les bras d’un de ses amants d’adolescence (Jean-Marc Barr).

Valéria Bruni-Tedeschi et Gilbert Melki s’en sortent plutôt bien et sont très attachants dans leurs rôles de parents tolérants et complètement à l’ouest pour la femme, un peu plus « inquiet » pour le père. J’ai un peu plus de mal avec le jeu du fils et de son copain… même si le copain a un physique tout à fait correct. Jusque là l’homosexualité est évoquée avec une rare justesse, émotion et clairvoyance. Ensuite, quand on voit les lieux de drague et tutti quanti, pourquoi pas… c’est un cliché, mais on ne peut pas le renier dans des lieux pareils (pinèdes, calanques et rochers en tout genre…).

Par contre, j’ai vraiment été dérangé par le jeu affecté que Gilbert Melki et Jean-Marc Barr adoptent dès qu’ils sont ensemble. Juste avant, ce sont deux hommes tout à fait « straight-acting », mais dès qu’ils sont en couple, ils prennent un air pincé, prennent des manières pour s’exprimer et bouger. Ce n’est pas énorme mais c’est palpable, et c’est un peu bizarre. D’autant plus que leur scène d’amour et de « retrouvailles » se résume par quelques images d’une fin de nuit agitée où Gilbert Melki ôte ses menottes d’un haut de lit en ferrailles. Sans spécialement vouloir donner une bonne ou mauvaise image des pratiques sexuelles homos, j’ai trouvé que cela sonnait faux, en décalage avec la rencontre romanesque et tellement cliché sur le coup.

Donc mon opinion est mi-figue mi-raisin, c’est une chouette comédie de vacances bien déjantée, mais qui n’a pas vraiment relevé le défi d’aller plus loin malgré quelques petites touches d’irrévérence et d’anti-conformisme bien sympathiques.

Crustacés et Coquillages

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  • franchement c’est traité de facon completement superrficielle plusieurs themes qui auraient merités mieux. Tout est archi stéréotypé, la fille qui se barre au portugal, le fils ado a la cool, le copain ado pd plus femme que ma mere, la mere quadra qui se la joue cool, et le pere dont le role est le plus pathetique du film. bref vous l aurez compris je n ai pas adherer du tout.

  • Bon, alors, évidemment, je l’ai pas encore vu, mais j’aime bien le côté décalé de Ducastel et Martineau… Je me demande s’il ne faut pas prendre le film au 888e degré en ce qui concerne les stéréotypes : le côté léger est à mon avis leur marque de fabrique (cf. “Jeanne et le garç…” “drôle de Félix”)..??:blah:

  • Je suis d’accord avec Margondin… c’est beaucoup moins anecdotique que ce qu’on peut penser au premier abord. Cf. “Jeanne…” et “Ma vraie vie à Rouen” surtout.

  • Remarque, avant de “tourner folle”, Gilbert Melki ne fait pas dans la sobriété lors du premier intermède musical avec sa femme! Mais c’est vrai que la féminisation des 2 protagonistes n’était pas nécéssaire même si, comme tu le dis, ça reste dans quelques chose de suggéré mais de palpable!

    Moi, j’ai plutôt aimer! Et même si c’est léger, je trouve justemment que ça amplifie ce côté “ambiance de vacance”, au lieu d’avoir de multiples intrigues compliquées et parallèles à l’américaine! :pompom:

  • Euh… J’ai bien aimé ce film… Je l’ai même vu deux fois. Et je trouve quand même un certain à Charly (bon ok, ils auraient pu lui mettre un maillot de bain un peu plus sexy lol)

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