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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

The Taste of tea

Il faudrait qu’on m’explique, pourquoi un titre en anglais ?

Ce film est une petite merveille aussi singulière qu’originale, et un véritable OVNI nippon. En effet, on est habitué à des films plus conformes à une morale japonaise où les familles sont tristes et l’imagination est bridée, où les japonais font figure d’austères confucianistes tout juste bon à bosser comme des abeilles, à se bourrer la gueule au saké, avec des femmes soumises et des enfants asservis.

Or cela m’avait toujours troublé car le Japon est aussi le pays des mangas et des animes, un pays où la création va bon train et où les histoires les plus folles et inventives ont donné naissance à des dessins animés bouleversants. Il y a bien eut un esprit assez fantasque pour créer Totoro (mon idole !!). Eh bien ce film nous met exactement dans cet univers, et nous montre ce genre de famille. On n’est pas non plus dans un univers complètement fantoche ou fantaisiste, les normes japonaises sont toujours là, mais on découvre enfin des japonais « normaux » et excentriques !

Le film tourne autour d’une famille toute classique : un couple, deux enfants et le grand-père paternel. Le père est un professionnel de l’hypnose tandis que la femme dessine des mangas. Elle est aidée et conseillée par son beau-père qui s’y connaît aussi. D’ailleurs, son beau-frère est un auteur de manga réputé, et un autre beau-frère (en visite chez eux) est lui ingénieur du son. Bref, une famille d’artistes un peu originale et saltimbanque, mais dans laquelle le père reste un peu bourru, la mère responsable de sa maison et les enfants obéissants.

Les deux enfants d’ailleurs sont deux personnages extrêmement attachants. En fait le film expose les pensées des uns et des autres, et parfois cela donne de drôles d’effets spéciaux pour figurer ce qui se passe dans leurs trombines. La petite soeur a un problème car elle est constamment surveillée par un modèle agrandi d’elle-même « invisible ». Le grand frère lui passe d’un chagrin d’amour à un nouveau coup de foudre pour une charmante joueuse de Go. Et on sent que leur famille et leur éducation leur confèrent cette désinhibition qui les rend si inattendus et parfois insolites.

Il est difficile de raconter l’intrigue réelle du film, car il se passe énormément de choses. Chaque protagoniste et membre de cette famille d’exception a droit à sa petite histoire narrée en bonne et due forme. Le tout forme un portrait charmant et drôle, pétillant et délirant, parfois poétique et surréaliste.

Oh oui, il faut vraiment voir ce film et passer de la farce de l’enregistrement du single du beau-frère et du grand-père avec la choré qui va bien, à des scènes à l’émotion authentique. Ce film est un patchwork de sensations, couleurs, sentiments, photos de famille, rêves, fantasmes, un kaléidoscope dans lequel on met son oeil et on n’arrête pas de tourner et tourner le mécanisme.

The Taste of tea

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