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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

My summer of love

Voilà une excellente surprise, certainement vue juste avant sa déprogrammation, que ce petit film de la BBC qui raconte une banale histoire d’ados. On est dans le Yorkshire, ou bien dans le trou du cul du monde, c’est l’été, les vacances, il y a Mona, une jeune fille de 16 ans à l’existence un peu précaire et prolo. Elle vit avec son frangin qui tenait un pub, mais qui vient juste de le convertir en temple à la gloire de Jésus après que ce dernier l’ait convaincu de racheter son passé de voyou. Le frère est donc bien gentil mais complètement enlisé dans sa nouvelle vocation et foncièrement impliqué dans son groupe de grenouilles de bénitiers du coin.

Elle croise un jour par hasard Tamsin, un peu son opposée puisqu’elle est une magnifique et bourgeoise jeune fille qui passe ses vacances dans la propriété de ses parents à faire du cheval. Etrangement Tamsin s’entiche de Mona et les deux jeunes filles, aux antipodes sociales, se rapprochent de plus en plus.

Le film montre bien les affres de l’adolescence, et expose en particulier ces rencontres et aventures de vacances qui bouleversent une existence, ou du moins en donnent l’impression à l’adolescent. J’ai beaucoup aimé la manière dont le scénario met en valeur les souffrances des deux filles selon des schémas bien distincts et liés à leur niveau social, Mona a perdu ses deux parents et est larguée dans ce coin de péquenots, elle se fait trombinée dans une bagnole par un looser et n’a pas vraiment de perspective, tandis que Tamsin, malgré son aisance financière, ne se remet pas vraiment de la lente agonie de sa soeur morte d’anorexie.

Elles ne tardent pas à succomber l’une à l’autre, et à la « Beautiful Thing » version goudou, le film montre avec beaucoup de sensibilité et de fraîcheur cette relation amoureuse qui s’instaure entre les deux adolescentes. Relation en forme de bulle de vacances, un moment comme suspendu dans le temps où la jeunesse expérimente et idéalise à tour de bras sans réaliser qu’il y aura une fin à cela. On rentre avec facilité dans l’univers amoureux où elles se réfugient, et même le frère cul béni ne peut lutter contre.

Si ce n’était que cela, un film qui ne fait qu’exhiber une aventure entre deux filles ados qui découvrent l’amour et leur orientation sexuelle, ce ne serait pas très original ni percutant. Mais justement ce film recèle plus que cela, notamment grâce à un retournement de situation habile et judicieux. La fin de l’été, la fin des vacances, le retour à la réalité et l’éclatement brutal de cette bulle révèlent le fin mot de l’histoire et donnent tout son intérêt au film. Et la « Foule » d’Edith Piaf pour curieusement traduire ces émois avec une rare justesse !

Dommage, il n’y a certainement pas eu assez de buzz autour de ce film. Même du côté des goudous, je n’ai rien capté.

My summer of love

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