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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Good night and good luck

J’avais été tellement impressionné par les capacités de Clooney en réalisateur dans « Confessions d’un homme dangereux » (on ne rit pas sur le ridicule de mes critiques de l’époque !! Huhu.), que je devais forcément aller voir celui-ci. Outre cela, le sujet du maccarthisme, et de la manière dont les médias, en la personne de Edward R. Murrow (présentateur sur CBS), ont contribué à libérer les USA du joug de ce sénateur paranoïaque et tyrannique.

Il s’agit d’un film superbe dans la forme, vraiment accompli dans tous les détails de sa réalisation, avec un sujet intéressant et captivant, mais aussi quelques faiblesses dans le fond… Le parti pris du noir et blanc et l’atmosphère des années cinquante donne un style génial à la photo, à la fois très esthétique et authentique. En outre, Clooney manie la caméra avec une main de maître, ce n’est pas un petit comédien qui s’essaie à la réalisation, mais bel et bien un type qui sait exactement quel effet il veut produire. Ainsi, nous sommes rapidement et simplement immergés dans cette sombre période de chasse aux sorcières, et nous intégrons la CBS pour suivre comment un journaliste, Edward R. Murrow (extraordinaire David Strathairn), et son équipe vont réussir à prendre MacCarthy à son propre piège. Mais là où le bât blesse, c’est que finalement l’on n’apprend pas grand-chose de plus sur cette période, et qu’un documentaire aurait peut-être mieux fait l’affaire. De plus, les personnages sont tout juste effleurés, et du coup on se demande bien où il veut en venir avec certaines intrigues secondaires.

Il reste une suite d’émissions reproduites, et de longues scènes de dialogues et de discours, qu’il n’est pas toujours aisé de suivre (les sous-titres n’en finissent plus évidemment). Malgré tout, j’ai beaucoup aimé le film, et j’y ai été extrêmement sensible, pour la simple et bonne raison que Clooney s’engage dans son oeuvre. En effet, il s’agit d’un manifeste pour le journalisme engagé et qui participe aussi à l’info, plutôt que de simplement les rapporter. S’exprimer, prendre parti, se battre pour ses idées, refuser la compromission, refuser de se mettre au niveau du plus médiocre pour l’audience ou les sponsors, s’impliquer pour la liberté, ce sont toutes les opinions qui transpirent de chaque phrase et plan de ce film. Or, on ne peut qu’applaudir ce petit rappel historique, qui n’est qu’un écho des compromissions médiatiques actuelles, et c’est autant valable ici que là-bas.

Pour l’anecdote, il est aussi assez frappant de constater que tout le monde fume cigarette sur cigarette, qu’il y a des cendriers partout, et que même lors des tournages des émissions, les présentateurs n’hésitent pas à cloper comme des pompiers. Enfin les comédiens sont absolument tous sensationnels, avec David Strathairn en figure de proue. Georges Clooney signe là un très beau film, et j’ai hâte de suivre ses prochaines expériences de réalisation.

Good night and good luck

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