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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Madame Henderson présente

Basé sur une histoire vraie, ce film est l’archétype de la comédie parfaite pour moi. Madame Henderson devient veuve, une septuagénaire et riche femme qui décide de s’acheter un théâtre et d’y produire une revue musicale en 1937. Elle engage Vivian Van Damm pour diriger le lieu, un charismatique et bougon personnage. Ils nouent rapidement des liens aussi complices qu’orageux, mais la revue fonctionne bientôt à plein régime. Pour se démarquer de la concurrence, Madame Henderson arrive à négocier le fait de présenter des femmes nues sur scène. La seule contrainte est de respecter une certaine fibre artistique, comme une peinture dans un musée, ainsi les filles sont dénudées mais contrainte à l’immobilité totale dans des tableaux coquins à la lumière tamisée. Pendant la guerre, le théâtre ne ferma jamais ses portes, et il sera un des symboles de l’opiniâtreté anglaise qui est là brillamment et justement saluée.

Stephen Frears signe là une oeuvre extrêmement belle, drôle et attachante. Les comédiens sont simplement excellents, avec la fantastique Judi Dench en figure de proue (je l’avais découverte dans « Shakespeare in love » mais même dans « Les Chroniques de Riddick » elle était géniale, c’est dire !!). Bob Hoskins est aussi impeccable, et j’ai été sous le charme de Kelly Reilly que j’avais déjà adoré dans les « Poupées russes ». La comédie est constamment en ébullition grâce à un scénario très dynamique, et des comédiens dont le charisme occupe l’écran de manière incroyable. Judi Dench habite son personnage avec une piquante authenticité pour camper cette vieille dame typiquement anglaise. En effet, on retrouve en elle ce singulier et pur caractère anglais qui oscille sans incohérence entre flegme bourgeois et un esprit fantasque et excentrique (aussi un peu déconnecté de la réalité). Et les pointes d’accent britannique rendent encore plus cocasses des répliques « so witty » et « so british ».

Ensuite comme dans toute production de cette ampleur, on peut saluer la reconstitution des rues de Soho et du théâtre, les costumes, les scènes de chant etc. Mais cela ne vaudrait pas grand-chose sans une réalisation, une direction d’acteur et toutes les qualités que Frears a mis dans son film. On reste bien sûr dans le registre de la comédie, malgré quelques moments un peu plus dramatiques (c’est la guerre tout de même !), et le film est emprunt d’une atmosphère plutôt légère et frivole (comme les spectacles où venaient s’encanailler les jeunes soldats).

Je suis vraiment sorti de là un peu plus léger et euphorique, en ayant passé un moment très agréable. Encore un peu plus anglophile aussi, et conquis par cet humour pince-sans-rire que j’aime tant.

A un moment, Madame Henderson parle à une foule de soldats, mais elle n’est pas assez grande. Un soldat s’approche et lui apporte un tabouret pour qu’elle monte dessus, en le lui indiquant de la main.

Elle le regarde un peu surprise et charmée. Il lui dit un mot. Elle monte sur le tabouret et lui demande : « American ? ». Il hoche alors positivement la tête.

Elle répond alors flegmatique : « Strange people, but such lovely manners ».

Madame Henderson présente

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