MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Munich

Spielberg signe là un de ses bons films pour moi, certes très hollywoodien mais pas aussi simpliste qu’on aurait pu le croire. Il part d’un fait réel extrêmement fort et choquant : la prise d’otage d’athlètes israéliens en 1972 par des terroristes arabes, aux jeux olympiques de Munich, qui finissent tous assassinés. A partir de là, on sait que le Mossad a organisé dans le plus grand secret ensuite l’assassinat des fomenteurs de « Munich ». C’est alors là que le cinéma commence, et que Spielberg nous donne une version de comment tout cela aurait pu avoir lieu.

Les deux heures quarante minutes du film s’évertuent à montrer comment une petite équipe de quelques israéliens, originaires de divers pays, peu entraînés mais motivés, et dotés de tous les moyens financiers, montent des attentats pour venger leur patrie de cette fatale agression. Ces israéliens presque ordinaires, avec Eric Bana à leur tête, deviennent des criminels implacables dont l’unique objectif est de débusquer et supprimer onze personnes listées par Israël dans différentes capitales européennes. Au fur et à mesure de leur implication dans cette machination infernale, des doutes affleurent dans des consciences au départ bien nettes et immaculées.

Les comédiens sont simplement brillants et terriblement convaincants. Eric Bana relève le défi avec un talent indéniable, ainsi que quelques acteurs dont je suis particulièrement féru comme Mathieu Kassovitz ou Michael Lonsdale. Il faut noter d’ailleurs une pléiade d’acteurs, dont beaucoup de français, et énormément de personnages secondaires qui sont très bons. Le scénario imagine l’organisation de ces attentats à Paris, Athènes, Londres, etc.

Et c’est Spielberg qui filme, donc cela donne aussi des plans extraordinaires, une manière de filmer qui en exprime autant que les acteurs ou les décors, des clins d’oeil cinématographiques (notamment des affiches de films dans Paris…), des filtres qui donnent une ambiance très particulière et soignée. La mise en scène est efficace, et la manière dont l’attentat de Munich est remontré pendant tout le film permet quelques horribles réminiscences, alors qu’on a tendance à l’oublier.

Je sais qu’on peut reprocher pas mal de chose aux auteurs et à la manière dont sont présentés l’attentat, les protagonistes ou la situation politique sous-jacente. Néanmoins, j’ai apprécié le sentiment qui vient à se dégager du film, cette impression que le terrorisme pour lutter contre le terrorisme, cette attitude oeil pour oeil dent pour dent, revient à un dilemme et un comble dont on ne peut sortir indemne. Et là manifestement, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Difficile de se venger avec les mêmes armes que son ennemi tout en continuant à avoir une bonne image de soi. Malgré la « justice ou justesse » de la vengeance, on en revient toujours à des « c’est lui qui a commencé » qui font perdre tout sens commun. Et pourtant à voir les images d’un attentat comme celui de Munich, on n’a envie que de se dire que c’est un juste retour des choses. Mais l’inutilité d’une telle riposte est manifeste dans le film, autant que l’engrenage sanglant et sans fin de tels procédés. Le fait que le film ne plaise ni aux israéliens ni à leurs opposants me fait penser que cette vision n’est peut-être pas si délétère.

Munich

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  • Tu ne parles pas de deux scènes ignobles :une fois de plus, Spielberg crée un faux suspense putassier (la fillette, morte, pas morte, uhuhu, je vous ai bien eu, rappellez vous la scène des douches dans la liste de Schindler…)
    Et

    Mélanger scène de sexe et tuerie, bravo…bravo…Quelle gratuité, quel amalgame…N’est pas Coppolla qui veut (mettre en exergue la fin du Parrain III et Munich).

    Dommage, bon film, sinon.

  • Ce film est bouleversant à plus d’un titre : par la crudité avec laquelle nous est montrée la prise d’otage de Munich et les meurtres qui s’en sont suivis (oui, les balles, les bombes, ça fait mal, ça fait des trous pas jolis à voir, ça fait des dommage collatéraux physiques et moraux) par l’ironie de la “croisade”, par l’anéantissement de l’individu au profit de la politique, par l’étrangeté des situations (pour ne pas dire l’absurdité – voir les scènes où Golda Meir / Mamie gâteau enclenche le processus de vengeance autour d’une tasse de café, la scène où le héros rencontre le boss de l’organisation qui le renseigne, à la campagne, lors d’un diner de famille entouré de la ribambelle de ses petits enfants, etc.) mais surtout parce que ce film est d’une étonnante clairvoyance et nous livre quelques clés, à mon sens, de ce qui fait le monde dans lequel nous vivons.
    En tout cas, c’est un film qui m’a laissé sans voix, un peu sur le carreau avec une grosse boule dans la gorge…

  • Et pas d’accord avec la lecture binaire de M.Meuteuveu…revois donc les dernières scènes du film pour te rendre compte que le gouvernement israélien n’est pas si innocent que cela…et qu’il semble avoir profité 1) de la situation 2) de la crédulité des héros

  • Je suis inquiet.
    1938 : la Conférence de Munich
    trente-quatre ans plus tard…
    1972 : les Jeux de Munich
    et trente-quatre plus tard… c’est cette année ! :shock:
    Question : que va-t-il se passer à Munich en 2006 ? :ben:

  • Oh ! dérive des démocraties ! oh ! l’essai sur le totalitarisme et le terrorisme.
    Trouvé en bas de la page “il faut sauver l’amour” cette phrase de non-retour : Sorry, the comment form is closed at this time.
    Et curieusement, les 4 derniers commentaires ont été effacés…
    La liberté d’expression est donc censurée sur ce blog ? :censure::censure::censure::censure:

  • C’est bizarre tout de même, Spielberg a été taxé d’être pro-palestinien après vision de ce film par certains, d’autres (notamment M. pas meuteuveu meuh meuceumeu) pensent le contraire…:gne:

  • Je sais pas où certains ont vu qu’un blog c’était une démocratie. J’ai jamais vu personne faire de constitution pour un blog (sauf Coquecigrue* !)

    et puis bon, recourir à la liberté d’expression c’est quand même un peu utiliser un bulldozer pour écraser une souris… j’veux dire, on est loin des expressions flamboyantes lancées dans toutes les directions offertes par la liberté de parole. Enfin, voilà quoi, les commentaires à la noix c’est pas du “J’Accuse”, donc faut peut-être pas déconner

    (non je ne fais pas du tout ça pour enflammer le débat)

  • Matoo il est beau, Matoo il est gentil… sinon je vais encore
    être censuré… Quand même, il est cher payé le prix du confort de la Matoo.
    Donc tant que les lèche-cul lèchent les poils de la Matoo dans le bon sens, tout
    va pour le mieux, mais dès que quelqu’un assène quelques vérités, le grand
    gouroo ferme le dialogue, comme les rats quitteraient le navire, en censurant
    ceux qui s’expriment à contre-courant de “sa” pensée. Bon, ils sont combien les membres de l’ordre de la Matoo solaire ? Et quand je parle de membres, j’entends par là les adeptes !!!

  • Matoo a le droit, et même le devoir, de censurer tout propos qui pourrait tomber sous le coup de la loi. Exemples : injures, incitation à la haine, appel au meurtre…

    En revanche, s’il s’agit uniquement de censurer des propos contradictoires ou des traits d’esprit qui blessent son ego, cela est bien navrant. Quand on ouvre un forum de discussion, comme les duchesses tenaient salon au XVIIIe siècle, on devrait accepter d’avance la contradiction et, cela n’est pas exclu, l’humour et l’ironie qui peuvent l’accompagner. :ok:

  • Nan F., je pense que c’est tes commentaires à la “moi je connais matoo comme ma poche car je lis son blog et je fais un genre de transfert entre “je suis lecteur” et “je sui le potamatoo” qui exasperent a force je pense. Contente toi d’etre un lecteur silencieux ce sera deja pas si mal…
    oups.

  • On peut me critiquer, mais je n’aime pas les attaques et les jugements de valeur. Et on n’a le droit de ne pas être d’accord avec moi, mais pas de me dire que j’ai tort (sauf si je me trompe dans un raisonnement logique ou un point culturel etc.), ou que je pense mal. Surtout quand je rajoute des commentaires pour expliquer à quel point mon propos est léger et pas du tout un jugement implaccable.

    Mon blog n’est pas un forum ou une foire à l’empoigne. J’en fais exactement ce que je veux. A la base ma porte est ouverte, mais si on me fait chier ou on m’insulte, ou on insiste à me saouler sans faire l’effort de me comprendre (par bétise, manque d’humour et de second degré, ignorance ou points de vue inconciliables), on ne reste pas chez moi. Réciproquement, n’hésitez pas à me barrer de vos favoris, je suis largement optionnel en ce bas monde.

  • SariMarien> Je ne prétends pas connaître Matoo (certainement pas aussi bien que toi), et n’ai nul besoin de faire un transfert car je ne suis pas un célibattu compulsif. Et pourquoi me contenterais-je d’être un lecteur silencieux ? Faudrait-il être un ex à Matoo pour avoir le droit d’être un lecteur volubile non censuré ?
    Je ne pense pas être spécialement censuré…

    Matoo> Biensur, tu as tous les droits sur ton blog et en effet tu es optionnel. C’est l’approche de la Saint-Valentin qui te rend irritable à ce point ? Mais c’est nawak le 14 février, c’est purement commercialeuh !!!

  • :-( SariMarien, vérifie tes sources, plizzz. Décroche ton téléphone rouge et tu auras la réponse en 30 secondes.

    Enfin, on ne prête qu’aux riches, c’est bien connu… :-)

  • euh… non, je n’ai rencontré Matoo qu’une fois, c’était il y a presque deux ans, nous avons déjeuné japonais et c’était fort sympa, c’est tout. ;-)

    Mais bon, OK, si vous voulez que je me casse, c’est pas un problème, comme tout le monde je suis optionnel. :salut: bye bye…

  • Pour me faire pardonner mes dérives humoristiques, je vous livre ci-après une info qui vient de tomber sur mon téléscripteur. On pourrait en tirer un film : “LA MARCHE DE L’IMPERATRICE”. :mrgreen:

    Et Matoo, si tu veux que je cesse de publier sur ton blog, dis-le moi, je n’en prendrai pas ombrage. ;-)

    Les manchots gays du zoo de Bremerhaven continuent à bouder les femelles :pompom:

    BREMERHAVEN (Allemagne), 8 fév 2006 (AFP) – Les manchots mâles d’un zoo allemand, devenus des stars médiatiques l’an dernier parce qu’ils préféraient les relations homosexuelles, ne se sont toujours pas accouplés cette année avec des femelles car celles-ci sont trop timides, a annoncé mercredi la direction.
    Les six manchots mâles du zoo de Bremerhaven (nord-ouest) qui formaient des couples homosexuels depuis des années, faute de partenaires du sexe opposé, se sont à nouveau regroupés “entre hommes” cette année, malgré les efforts de la direction du zoo qui l’an dernier avait fait venir pour eux quatre femelles d’un zoo suédois.
    “Les Suédoises restent en retrait”, a regretté Heike Kück, la directrice de ce zoo implanté au bord de la Mer du Nord, qui participe à un programme de reproduction des manchots destiné à sauver cette espèce menacée – également appelée “pingouin du Pérou” ou “pingouin de Humboldt”.
    L’arrivée des femelles suédoises à Bremerhaven avait provoqué une mini-tempête médiatique en février 2005, des associations gays et lesbiennes ayant dénoncé la volonté du zoo de “modifier l’orientation sexuelle” des manchots.
    “Nous nous réjouissons de tout couple hétérosexuel qui se forme, donne des oeufs puis des oisillons. Mais il est évident que nous acceptons (aussi) les couples de mâles tels qu’ils se forment, et que nous ne les forçons pas à l’hétérosexualité comme cela nous avait été reproché l’an dernier”, s’est défendu une nouvelle fois mercredi le zoo sur son site internet.
    Consolation pour la direction de l’établissement : en plus des trois couples “gays”, quatre couples hétérosexuels se sont malgré tout formés, dont l’un avait donné naissance l’an dernier à deux petits de sexe masculin.
    ab/bfi/phc
    AFP 081515 FEV 06

  • Well, he fucked Paris and Tokyo whislt waiting (glurps lolipop glups), had 3 boyfriends (useless nerds), an attitude which does not tend to represent him as dearest Penelope…as you may porrly insinuate.

    Mmmmm me régale.

  • Though he might not be the patient Penelope waiting for the Ulysses that you are (an adventurous man gone 3 streets away ?), I guess he’s desperately looking for a Valentine !!! :rigole:

  • J’ai été moins enthousiaste car je trouve que Spielberg en fait trop sur les états d’âme des personnages, sans doute pour faire passer la vengeance alors qu’il prêche en même temps la paix… Mais des images superbes surtout la nuit… A+

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