Je viens de remarquer que ce roman d’Allessandro Baricco a au le prix Médicis étranger en 1995, et je me rends compte que j’ai aimé beaucoup de bouquins qui avaient reçu cette même récompense. Et à chaque fois, je réalise cela à posteriori !
Ce livre est fascinant et brillant à bien des égards, ce n’est pourtant pas le genre de roman auquel je suis habitué et dont je suis normalement féru. Il s’agit d’un auteur italien qui raconte une histoire avec un style fantasque, des personnages baroques et des intrigues encore plus fantaisistes. Mais au-delà de cette forme, l’écrivain véhicule des émotions superbes et permet d’examiner l’esprit humain avec une singulière et cavalière acuité.
Nous sommes en Europe mais dans un pays plutôt inconnu, et dans une ville au curieux nom de « Quinnipak ». Cette bourgade vit au rythme d’une entreprise qui fait travailler toutes les familles du coin : une verrerie. Son charismatique patron, Monsieur Reihl, est aussi connu pour sa superbe femme, Jun. On découvre ainsi les us et coutumes de cette petite ville avec ses habitants à l’excentricité plus ou moins développée, comme le jeune Pehnt affublé d’une veste immense qui appartenait à un père qu’il n’a jamais connu, ou bien Pekish qui invente (et compose pour) son « humanophone », un concept qui consiste à faire chanter une seule note à une personne, et ensuite à jouer avec les gens comme d’une touche d’un piano.
Chapitre après chapitre, le lecteur découvre cette étrange et attendrissante communauté, dont les fêlures ne tardent pas à fragiliser l’harmonie. Il y a Monsieur Reihl qui ramène un enfant, fruit d’une relation adultérine, et dont Jun gère plus ou moins bien la présence. Et puis cette idée folle de construire une voie de chemin de fer pour une superbe locomotive prénommée « Elisabeth » qui entraîne des frais énormes. Monsieur Reihl pense trouver la solution grâce à un architecte Français, Hector Horeau, qui veut construire un palais en verre qui nécessitera des milliers de plaques de verre de Quinnipak.
Les personnages sont tout à fait imaginaires et improbables, mais rapidement on est pris dans cette fable dont le souffle authentique et profondément humain ne peut laisser insensible. C’est un très beau roman, avec une écriture qui n’est pas classique et banale, vraiment quelque chose d’original et de stimulant.
“Le soir, comme tous les soirs, le soir tomba. Rien à y faire : cette chose-là n’a d’égards pour personne. Il tombe et c’est tout. Peu importe quel sorte de jour il vient d’éteindre. Que ce soit un jour exceptionnel ou pas, c’est pareil. Le soir tombe, et l’éteint. Amen.
“Chateaux de la colère”
ne lis surtout pas le dernier barrico…. ce type à vraiment chopé la grosse tête
Envoye moi un exemplaire de ton “sodomite code” dédicassé!
aaaaaaaah :)
ah c’est marrant, je l’ai fini il y a même pas un mois. c’est le 3e ou 4e baricco que je lis, celui-là m’a moins plu malgré certains passages savoureux.
moi c’est bizarre, mais le truc que j’aime le plus dans ce bouquin, c’est l’Amérique :mrgreen:
ATTENTI!, ce message n’a rien à voir avec ce post.
C’est juste que l’on vient de m’offrir un bouquin, et j’aurais été intéressée d’avoir ton avis dessus.J’ai donc tapé “Guillaume Dustan” under [search], et…….rien.
Pooouuurquoooiii?
heu…dans l’attente de votre réponse veuillez agréer, Matoo, l’expression de mon respect désaxé.Ou à peu près…Merci!