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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Le livre de Joe

J’ai beaucoup de mal à juger ce bouquin, car je l’ai dévoré, je l’ai lu avec une grande avidité, et au final énormément de plaisir. Une histoire fine et intelligente, des personnages attachants, des intrigues palpitantes et haletantes, des dialogues qui font mouche, de l’amour, de l’amitié, des dysfonctionnements familiaux et un happy-end nourri d’un déluge de bons sentiments où la mort d’un proche augmente encore la charge « sensible ». Donc tous les ingrédients pour en faire un excellent roman (américain), mais ce n’est pas tant la recette d’un bon roman que celle d’un film hollywoodien dans la mouvance blockbuster indépendant.

Et là c’est trop ! Jonathan Tropper écrit très bien, et il livre là un récit à l’ineffable efficacité. Mais son bouquin est écrit pour le cinéma, et il transpire trop la compromission hollywoodienne pour que j’encense complètement l’oeuvre littéraire. J’aime aussi lire des bouquins dans ce qu’ils procurent des sensations qui sont uniques et qui ne sont qu’imparfaitement reproduites à l’écran. Or on a là un scripte ou un scénario qui a été adapté pour une sortie en librairie.

Mais insistons plus sur ce qui est drôlement bien dans ce roman.

Joe Goffman est un écrivain à succès new-yorkais. Son premier roman (largement autobiographique) vient d’être adapté en un blockbuster interprété par Leonardo DiCaprio et Kirsten Dunst. Son best-seller évoque son adolescence dans sa ville natale, « Bush Falls », et il y raconte son amour d’ado en la personne de Carly, son fantasme sur la mère d’un copain, ses amitiés avec Wayne et Sammy, ses problèmes de communication avec son père, et globalement une galerie de personnages pas toujours sympathiquement mis en scène.

Le père de Joe est gravement malade, et son frère l’appelle pour qu’il se rende au chevet de leur père dans le coma. Joe est un peu obligé de revenir dans sa ville natale, où à peu près tous les habitants rêvent de le brûler en place publique. Il va peu à peu se retrouver face à ses fantômes, ses anciens potes, ennemis et responsabilités. On devine rapidement qu’il s’est passé quelque chose de grave avec ses deux meilleurs potes de l’époque, Sammy et Wayne. Et alors que Joe débarque à « Bush Falls », l’auteur introduit en alternance des chapitres du fameux livre incriminé, sorte de flash-back qui permet de mieux comprendre la situation actuelle.

Wayne est un des cracks de l’équipe de basket de la ville, qui est une institution au pouvoir surréaliste. Il est donc l’archétype du mec sportif, conformiste et populaire. Sammy c’est tout le contraire, et Joe est encore un autre type. Et malgré tout ces trois là forment un trio inséparable. Joe ferme les yeux sur une relation qui se révèle beaucoup plus intime entre ses deux meilleurs potes.

On retrouve 17 ans après, un « Bush Falls » qui n’a guère changé, et Joe va essayer de retrouver ses marques dans cet environnement aussi hostile que familier ou attachant.

Extrait du bouquin que j’ai posté.

Comme je l’ai dit au début, le bouquin est captivant et enthousiasmant. En outre, les rapports homos sont plutôt bien rendus et crédibles. J’ai dévoré cela avec une sincère délectation, malgré mes petites remarques perfides. Disons que l’auteur a vraiment les outils pour écrire un roman génial, et qu’il a assuré ses arrières (en plus de décrocher la timbale) avec une adaptation cinématographique déjà prête.

Le livre de Joe - Jonathan Tropper

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  • pas d’accord – très gros coup de coeur pour ce livre et le style de tropper – il a une façon d’entrer dans le cliché pour finalement en sortir en fin de paragraphe et le pervertir. Pas non plus d’accord avec l’avalanche de bons sentiments parce qu’après tout ily a aussi de l’amertume dans ce roman ( après tout, le père ne s’en sort pas, non ?). Vraiment, je trouve que c’est un roman exceptionnel et je crois qu’on ne peut pas penser qu’il ait été écrit pour le cinéma – si le cinéma s’en est emparé ( ce qui n’est pas encore le cas d’ailleurs), ce n’est pas nécessairement le but de l’auteur – il a un site web, allez le lire, vous verrez

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