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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

La Reconstitution historique, une aventure de Louise Moore

Il s’agit d’une performance théâtrale (théâtre de la Bastille) de Christophe Fiat, en cinq parties distinctes, qui évoquent à sa manière le « 11 septembre 2001 ». J’ai vu la première de ces performances, et j’ai été vraiment déçu.

Deux personnes dans une salle nue, seuls pendent du plafond deux microphones avec leurs fils, et l’un des personnages tient une guitare électrique en bandoulière, tandis que l’autre manipule une sorte de boite à rythmes et bruitages. L’idée est de raconter une histoire, celle d’une journaliste française qui vit et travaille à New York, Louise Moore, et à travers ce récit d’évoquer la manière dont le « 11 septembre » raisonne encore en nous aujourd’hui.

Les thèmes sont intéressants puisqu’on retrouve des aspects politiques, le terrorisme, la sécurité, la peur iconifiée, l’islamophobie etc. Mais malheureusement, je leur ai trouvé peu d’échos dans ce à quoi j’ai assisté. Au début, il s’agit d’échanges tactiles minimalistes (une chorégraphie je pense…) sur fond de musique répétitive et tonitruante, et puis l’un se met à lire un discours sur des feuilles volantes (en utilisant l’un des deux micros pendus), pendant que l’autre déclanche des sons et des bruitages (sonnerie de téléphone, carambolage, boum etc.) selon un schéma prédéfini. Et le discours est une véloce logorrhée qui, en effet, narre quelques anecdotes de cette fameuse Louise Moore. La voix du narrateur est plutôt monocorde, et son débit de parole est ultrarapide, donc on ne capte pas grand-chose en définitive.

On comprend qu’elle a été choquée par un reportage qu’elle a du faire sur les prisonniers de Guantanamo, et ce qu’ils subissent de la part des américains. Et puis on nous lit donc des conversations avec son mec, et ça ne se passe pas bien entre eux.

Le texte n’est pas mauvais, l’idée non plus, mais vraiment ça ne passe pas pour moi. Je me remets sérieusement en question donc sur ma capacité même à non pas comprendre, mais simplement appréhender ce genre de spectacles. Autant j’ai certaines capacités d’abstraction, et j’aime triper sur un concept bien chiadé ou alambiqué, mais là vraiment je suis resté pantois. Disons que je n’ai pas compris le dispositif, et n’ai pas spécialement apprécié qu’on brouille ainsi le fond par la forme. Ce qui m’intéressait a été rendu indigeste et abstrait jusqu’à en effacer le sens.

Bah voilà, je n’ai pas du capter le truc (je préfère me dire que je suis trop bête).

Lisez tout de même la description du spectacle par le théâtre qui explique un peu la démarche (qui n’est pas inintéressante en effet), ainsi que l’article de Libé. Mais pour ce dernier, je réalise qu’en le parcourant jusqu’au bout, je ne saisis pas exactement s’il s’agit d’un éloge ou pas (?).

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  • Pour une autre vision théâtrale du 11 septembre sûrement moins déconcertante et plus… ludique, l’excellente pièce September 11, 2001 de Michel Vinaver se donnera au Théâtre de la Colline du 7 au 17 juin. Je ne saurais que te la conseiller.

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