Bah quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Donc grâce à la copine d’un copain, nous étions un bon petit groupe à aller aux Bains pour cette soirée officielle de Pink où les principaux animateurs étaient affectés à différents endroits de la boite. Il faut savoir que cet endroit malgré un passé mythique n’a jamais été idéal pour servir de club. En effet, c’est vraiment agencé n’importe comment, et c’est la croix et la bannière pour déposer son vestiaire, pour choper un verre ou se déplacer d’un endroit à l’autre. J’ai pu constater hier, que rien n’avait vraiment changé (je crois que la dernière fois où j’y avais mis les pieds, c’était pour une soirée « Cafe con leche »).
A une soirée PinkTV, on peut se dire que ça va être blindé de belles plantes, et bien… OUI ! Aaaaaah grave OUI. :mrgreen: Beaux gosses sur beaux gosses, mais avec le pendant obligatoire et insupportable : des mecs hypra-sophistiqués qui se prennent tous pour des VIP en puissance, et qui cherchent l’étiquette de la chemise de l’autre… « putain mais elle est en Prada ou Gucci celle-là ? »
Un monde fou, une ambiance plutôt bonne, et une grande qualité que Pink cultive depuis le début : la mixité. Donc plein de beaux pédés, mais aussi pléthore de belles goudous branchées, et plus souriantes que leurs voisins couillus (mais très raffinés, crêtés, bagousés, guccisés, amidonnés…). J’ai été un peu déçu par la musique, qui n’était pas très originale ou vraiment recherchée. Quelques bons morceaux mais des enchaînements pas terriblement négociés, et un manque de pêche global qui a empêché la sauce de prendre.
Il n’empêche que c’était une soirée plutôt sympathique dans le genre. Un genre dont je me sens de plus en plus étranger, il est vrai.
Comme Jeff était un peu dans le même état d’esprit que moi, et que nous étions venu, avions vu et vaincu, nous nous sommes carapatés. Et là vingt mètres de queue pour le vestiaire (principalement des gens qui arrivaient), donc j’ai pris mon regard le plus décidé et hautain, et puis je me suis imaginé que je mesurais au moins 30 centimètres de plus. Hop, j’ai simplement grillé tout le monde l’air très sûr de moi. Et ça a grave marché ! :mrgreen:
Avec Jeff, on s’est dit « Bon allez, on va au Dépôt ? ». La dernière fois nous y étions allés justement ensemble, mais c’était il y a trois ou quatre ans, donc cela méritait qu’on rafraîchisse notre expérience en la matière.
Alors n’allez pas non plus vous imaginer que je me suis fait trombiner par une équipe de foot, parce que (les joueurs de foots ne vont pas au Dépôt ?) j’aime beaucoup ces endroits glauques, mais vraiment je suis totalement incapable de faire quoi que ce soit là-dedans. Soit cela me fait rire, et les gens me regardent comme un ouf, soit je suis émoustillé mais j’ai envie de tout sauf de faire du sexe dans un endroit aussi dégueu, qui pue et avec des gens anonymes. Donc le concept m’intéresse, l’ambiance est unique, mais surtout, je me sens dans une backroom comme suspendu hors de l’espace et hors du temps. Voilà le Dépôt, c’est une faille spatiotemporelle pour moi.
Rien n’a changé là en tout cas, à part quelques modifications structurelles mineures, et on retrouve facilement ses marques. Le rez-de-chaussée est toujours un dancefloor à la programmation musicale correcte et aux improbables clients. Et le sous-sol est toujours une antre démoniaque qui sent la sueur, le foutre et l’anus plein de gel (si, si). Pénétrer dans un lieu pareil est une expérience particulière car elle me fait forcément visualiser des images inédites. Arrêté devant une cabine où un type attendait nu et harnaché dans un sling en cuir, j’ai pensé à une copine de lycée qui m’a appelé et m’a donné des nouvelles d’un copain qui a deux petits garçons, et qui va bientôt se marier. Et moi je suis dans ce truc dingue, où des mecs circulent en attendant de se frotter jusqu’à atteindre une jouissance protéiforme, éjaculation ou pure soumission, pénétration ou simple masturbation, etc.
Nous avons tout de même mené quelques expériences (c’est ça de traîner avec des scientifiques) car nous avons remarqué que le débit de mecs suivait la musique. Et donc plus la musique est rapide, et plus les mecs déambulent rapidement. C’est proprement fascinant. Nous nous sommes aussi interrogés sur le pauvre mec dans son sling. En effet, tout le monde passait la tête par la porte, et puis repartait en ricanant. Du coup, nous avons pensé qu’il s’agissait peut-être là d’une forme originale de sadomasochisme social ? :mrgreen:
Et puis, on a beau être dans une backroom, nous n’en restons pas moins des homos. Donc quand Madonna retentit au sous-sol, les cabines s’ouvrent plus vite, et la piste devient rapidement noire de monde. J’imaginais les mecs qui entendent la madone dans leur cabine, et qui se dépêche de finir pour ne pas rater ce passage du dernier remix qui est vraiment génial !
Nous ne sommes pas restés très longtemps, car il ne faut pas exagérer quoi ! Par contre, force est de constater que la musique est toujours très bonne au Dépôt ! ;-) Et puis, on a fait une rencontre en partant… Une rencontre inopinée et qui augure d’une extraordinaire conjonction d’étoiles ou un truc comme ça, mais malheureusement Jeff ne veut pas que j’en parle. Pfff. Donc vous n’en saurez rien, mais c’est dommage, parce que c’était vraiment quelque chose.
PS: Je me disais qu’il fallait organiser une flashmob au Dépôt (un samedi soir à 4h du matin) ! Oh ouiiii ! Ou alors un Paris-Carnet, mouaaaarf.
Faudra donc vraiment que j’aille voir un jour au dépot, histoire de me faire une idée. En plus, en scientifique, les failles spatiotemporelles, ca m’interesse! :boulet:
…hum, en parlant de faille spatio-temporelle, mon ‘ro minet, tu veux dire que le Dépôt est un type de trou noir géant ?!!? :mrgreen:
ah? oui, du MOBILE CLUBBING en backroom?…
@ snooze : j’adore moi aussi les trous noirs géants :
http://www.dinosoria.com/trou_noir.htm
C’est marrant parce qu’ en lisant ” qui sent la sueur, le foutre et l’anus plein de gel” je croyais que tu parlais encore des bains et plus précisement de Cathy Guetta et là je me suis dit ” Tiens elle n’ a pas changée celle-là !”
mouahaha la façon dont tu as passé la queue au vestiaire
remarque, tout ça est logique : pour qu’un mec qui à l’aire de ” s’y croire un max ” ne soit pas ridicule, il faut qu’il ait de bonne raisons de ” s’y croire un max ” . donc si tu arrives à avoir l’air de t’y croire a mort et en même temps à ne pas être ridicule, c’est que tu es quelqu’un d’important, CQFD :petard::pompom:
t’as du pot quand même, moi si j’arrive à passer la première étape en général je me viande en beauté à la seconde :hum::mrgreen:
Z’êtes allés au Dépôt ensuite ?? Sales enflures, vous auriez pu m’y amener !! Non, vous savez très bien que je n’y serai jamais allé. Et puis ça ne m’a pas empêcher de me trouver un gentil garçon…
Mais pas Laurent Artufel malheureusement !!
Il dégage un truc ce type… Même si j’aime pas son piercing au téton.
:love:
C’est un peu pathétique, ce genre de lieu, je trouve. Je crois que je vais déverser mon fiel là-dessus un de ces jours. Moi aussi, j’ai envie de me soulager. :pompom:
@urobore: ah bon? passque toi tu connais des lieux qui sont jamais “pathétiques”? intéressant…
je cite : “je me sens dans une backroom comme suspendu…”
matoo, adepte du sling sensoriel ? :doute:
Tu as parlé à Brigite Boréale ? Je suis fan d’elle ! :pompom:
Eh ben, après une soirée pareille, j’espère que t’as profité du dimanche pour te cultiver en bonne compagnie.:croa:
Suuis content de voir que tu y vas comme moi pour la musique du rdc :P
darkbear88 : Je n’en sais rien mais je sais, au moins, que les baisodromes m’ont toujours semblé pathétiques. :pompom:
Un Paris Carnet au Depot… énorme ;)
Tu me diras, ce serait aller au bout de la notion de partage, non ???
Mais chl’ai déjà fait, griller une file d’attente (pas une queue, ça ne m’est encore jamais arrivé :langue:), c’est parce que quand tu reprends ton manteau t’es prioritaire sur ceux qui les amènent… Nan ? C’est moins crédible que ce que dit Matoo ? :boulet:
Ceci dit le décor du Dépôt est original, c’est grand, parfois très noir !… et y’a beaucoup d’hommes… :gne:
Pour réponde à Urobore, et tout en precisant que je n’ai jamais mis les pieds au dépôt, je trouve ca moins pathétique de vivre une certaine forme de sexualité réelle avec des partenaires consentants, que de passer ses samedis soir à se branler derriere son écran sur un chat, devant sa webcam sur msn, ou avec un gigolo roumain mineur rapporté de la porte dauphine…:gne:
C’est clair.
Rocambole : Se branler seul derrière son écran avec une webcam le samedi soir, je ne trouve pas ça plus pathétique que l’existence d’un lieu comme “Le Dépôt” : je trouve ça tout aussi pathétique, quoique dans deux domaines de sexualité différents. :salut:
Ooups, j’ai oublié une phrase. Je voulais ajouter : “Ce que je trouve intéressant, néanmoins, c’est que tu prennes comme exemples ces étranges alternatives. Le sexe homo ne pourrait-il être qu’obsessionnel et/ou que glauque ?”
Ce que tu appelles “étranges alternatives” sont des pratiques beaucoup plus répandues que tu ne l’imagines Urobore, tout comme comme la sexualité débridée dans les backrooms et saunas. A 40 ans et malgré mes 15 ans cumulés de vie de couple ou je suis resté sage, j’ai eu maintes occasions d’observer, voire dans certains cas de partager la vie nocturne débridée du gay paris :mrgreen:
Moi je ne me permets pas de juger. Comme pour toute pratique, cela peut être nocif si c’est mal fait. Mais baiser en backroom ou un plan cam, je ne trouve pas ça spécialement pathétique, sauf si c’en devient une règle. Mais encore ce n’est pas pathétique, juste monotone. ;-)
Ouaip tu as raison Matoo. Mort à la moralité à 2 balles. Toute forme de plaisir sexuel entre 2 (ou plus) adultes consentants est respectable et bien préférable à l’aigreur ou l’auto-frustration. La seule chose qui me fait flipper à constater dans les lieux de baise c’est l’inconscience totale de certains participants qui ne se protègent pas pendant leur plan Q. Sous l’effet de l’alcool et/ou d’une déprime passagère, il doit y avoir des lendemains qui déchantent.
J’en ai pour ma part franchement marre du politiquement correct. La morale à 2 balles, je la vois désormais incarnée par le “vive la sexualité totalement libre !”. Cette nouvelle morale est à 2 balles parce qu’elle se présente comme une amoralité et comme une liberté. Or, elle n’est ni l’un, ni l’autre : elle est une négation. De la sexualité, justement. De ce qu’elle “est” en soi. Sous couvert de la liberté de chacun, on débouche sur l’excès inverse : la négation même des choses et de leur essence.
D’une période où la sexualité était frustré et tabou, on est passée à une période où la sexualité n’existe plus : c’est aujourd’hui un acte de consommation qui l’a remplacée.
Alors je vais passer pour un réactionnaire (ceci est faux, d’ailleurs) mais, en effet, j’accuse et je montre du doigt. En m’incluant quelque part, cependant. Car j’ai envie de dire non pas “regardez où ils en sont” mais plutôt “regardez où nous en sommes”.
Ceci dit, je ne vois dans cette non-sexualité qu’un symptôme. Pas une cause. Et ce symptôme m’effraie en ce qu’il m’interpelle sur ce qu’il y a derrière.
Alors, Rocambole, mort à la morale à 2 balles, ok, mais je refuse la totale amoralité. Ou plutôt je m’en désespère parce que je ne peux que l’accepter. C’est ce qui fait que je ne peux pas juger : je ne peux qu’être témoin, dans cette affaire.
Je crois que je suis un pessimiste, en fait. Ou un chantre de l’espérance, puisque ce n’est plus que ce qu’il me reste. Au choix. :joker:
Mais j’essaierai d’argumenter pour expliquer mon opinion (car c’en est une). Je le ferai sur mon blog, quand j’en aurai la force (je ferai un ‘tit trackback ici pour relier l’idée). :redface:
:love:Moi, j’ai connu le Dépôt et autre lieux nocturnes et parisiens, la sexualité débridée, puis la sexualité-consommation. Et puis j’ai rencontré…la femme de ma vie ( mais ça aurait aussi bien pu être l’homme de ma vie) et la sexualité a rencontré ou retrouvé les sentiments. Et ça, ça change tout. Je sais, c’est bête à dire, mais ça change vraiment tout! Ceci dit, je ne regrette pas d’avoir mis les pieds au Dépôt( et quand je dis les pieds…), mais ça ne correspond vraiment plus à ce que recherche
baillements.
“Pénétrer dans un lieu pareil est une expérience particulière” apres avoir dit “le sous-sol est toujours […] l’anus plein de gel”… hummm comment comPRENDRE ca ??? (incroyable, le detournement de la phrase!)
bon ok, je sors.
Par contre, le flash mob au depot, est une tres bonne idee si elle etait gratuite. Je me vois pas payer pour y aller…