MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Livre 4 – XLVIII

Considère sans cesse combien de médecins sont morts, après avoir tant de fois froncé les sourcils sur les malades ; combien d’astrologues, après avoir prédit, comme un grand événement, la mort d’autres hommes ; combien de philosophes, après s’être obstinés à discourir indéfiniment sur la mort et l’immortalité ; combien de chefs, après avoir fait périr tant de gens ; combien de tyrans, après avoir usé avec une cruelle arrogance, comme s’ils eussent été immortels, de leur pouvoir de vie et de mort ; combien de villes, pour ainsi dire, sont mortes tout entières : Hélice, Pompéi, Herculanum, et d’autres innombrables ! Ajoutes-y aussi tous ceux que tu as vus toi-même mourir l’un après l’autre. Celui-ci rendit les derniers devoirs à cet autre, puis fut lui-même exposé par un autre, qui le fut à son tour, et cela en peu de temps ! En un mot, toujours considérer les choses humaines comme éphémères et sans valeur : hier, un peu de glaire ; demain, momie ou cendre. En conséquence, passer cet infime moment de la durée conformément à la nature, finir avec sérénité, comme une olive qui, parvenue à maturité, tomberait en bénissant la terre qui l’a portée, et en rendant grâces à l’arbre qui l’a produite.

Pensées pour moi-même, Marc-Aurèle.

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  • Et aussi…

    “…jusqu’à ce que tu retournes au sol car c’est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras”.

    C’est extrêmement difficile à digérer.
    Plus le temps passe, plus cela me rend malade.

  • Profitons.
    Et comme chantait le CELEEEEBRE chanteur Moustaki dans la Philosophie – Batucada : “nous avons toute la vie pour nous amuser – nous avons toute la mort pour nous reposer”.
    Bien évidemment, loin de moi l’idée de comparer Moustaki et Marc-Aurèle…

  • @ Chondre: celà est inéluctable et çà peut arriver plus tôt que prévu. De notre bref passage sur terre que laisserons nous, mis à part des proches éplorés,rien.
    La semaine dernière, au cours d’un vol mouvementé, j’ai cru mon dernier jour arrivé, eh bien pendant ces quelques minutes terrifiantes,j’étais assez sereine persuadée que nous allions mourrir, c’était une évidence. Je n’ai pas vue ma vie défiler, non je pensais à ma fille et au fait que je ne la verrais pas grandir, (aucune pensée pour mon homme bizarre):joker:
    Après une digestion difficile de cet épisode, je suis encore un peu plus détachée des choses de la vie quotidienne peût-être plus superficielle. Comme je suis en sursis, je me dis qu’il faut en profiter un maximun
    ‘Plus le temps passe, plus cela me rend malade.’ tu ne semble pas très vieux quand même. Et puis il existe de merveilleuse crême antirides, ou alors le botox
    La mort, la seule chose qui nous réunit tous au delà des nos croyances,idées et mode de vie.

  • Ce texte nous met face à l’évidence : le sens de la vie nous échappe. Et c’est, pour nos cerveaux adeptes de la causalité, tout simplement intolérable. L’humanité – qui est pragmatique – lui a répondu par une débauche de croyances de toutes sortes. On fait son lit comme on veut s’y coucher. Surtout par une volonté frénétique et toujours ré affirmée de se perpétuer par la progéniture. Dans le doute, tu enfanteras ! Charge aux nouveaux venus d’essayer de répondre aux questions existentielles… qu’à leur arrivée ils ne manqueront pas à leur tour de se poser !

    On aurait certes pu s’asseoir, une fameuse nuit, autour d’un feu et décider de ne plus jouer à ce jeu là. Il faut croire que cette nuit n’a pas dû se terminer comme on l’avait imaginé…

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