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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Little Miss Sunshine

Tout le monde a l’air d’adorer ce film, alors je ne vais pas faire ma fine bouche, ou mon intello à deux balles. En effet, j’ai globalement beaucoup aimé ce film. Y’a pas photo, c’est très drôle, c’est une jolie dérision de l’Amérique beauf par une famille dysfonctionnelle comme on les aime tant. Le film fuse littéralement sur l’indépendant et avec une habileté indéniable, ce qui donne donc un plaisir à ne pas bouder. Mais, mais, mais je dois tout de même mettre quelques bémols à une tentante dithyrambe.

« Litlle Miss Sunshine » est simplement le nom d’un de ces horribles concours de Miss dont nous avons vu les documentaires télévisés. Vous savez toutes ces petites américaines coiffées, maquillées et habillées comme leurs mères, et qui font les teupus sur scène, surcoachées par leurs géniteurs. Eh bien la petite Olive Hoover comme toute bonne petite américaine rêve d’y participer. Son grand-père, un héroïnomane libidineux qui a été viré de sa maison de retraite, l’entraîne à ce sujet avec passion. Et voilà, Olive est sélectionnée et doit se rendre en Californie. En même temps, la mère (Toni Collette) accueille son frangin Frank, un spécialiste renommé de Proust, qui a commis une tentative de suicide parce que l’homme de ses rêves, un de ses étudiants, est parti avec le spécialiste de Proust en second. Rajoutons à cela le père, Richard (Greg Kinnear), qui tente de vendre sa méthode pour avoir du succès et scande son manichéen winner/loser. Le sixième larron est le fils qui est un fan de Nietzsche et qui a fait voeux de silence (neuf mois déjà !) tant qu’il ne serait pas accepté à l’Académie de Pilotes.

Du coup tout ce petit monde doit partir ensemble dans un combi Volkswagen jaune qui a quelques problèmes de mécanique pour un improbable concours de Miss. Bon voilà les ingrédients de ce film, et ils sont très bons. La comédie est délicieusement orchestrée avec une musique entraînante, et de savoureuses péripéties. Tout y passe, des problèmes de bagnoles aux découvertes initiatiques de la famille en « quête », et en prime l’inévitable concours des Miss en tant que tel… Vraiment on rigole franchement à des saynètes qui méritent le détour. On avait jamais vu une famille américaine à la fois aussi déjantée, et en même temps élevée en une sorte de modèle d’amour et de tolérance.

C’est du cousu main pour Sundance et le cinéma indépendant américain. Le divertissement est à la mesure des efforts mis dans les dialogues et la psychologie des personnages. Ce film m’a un peu fait penser à « Nurse Betty » (que j’aime beaucoup) dans ce côté décalé, dans cet humour anticonformiste et ce foutage de gueule des amerloques, avec aussi Greg Kinnear dans le rôle principal.

Mais justement c’est « trop » indépendant pour l’être vraiment. Car lorsqu’on regarde un peu les personnages et le film, on se dit finalement que ce n’est vraiment pas si anticonformiste. Il s’agit tout au plus de bobo-trash qui passe partout, est pour tout public et ne froisse personne. Vous avez votre pédé de service bien propret (et suicidaire, ce qui est logique pour un pédé) qui est spécialiste national en Proust, l’ado névrosé caricaturé comme dans une pub de la Poste, le père qui joue les mecs qui n’en veulent et la mère courage qui vainc l’adversité grâce au dialogue et à l’amour (et qui croie en Dieu, ça c’est bien clair). Ajoutez une pincée de graveleux, de revues pornos et même de drogue pour le grand-père (ce qui n’est pas assez crédible pour choquer en fait), et vous avez un inventaire des personnalités « décalées » en présence.

Encore une fois, je ne veux décourager personne, et j’ai indéniablement aimé le film. J’ai trouvé ça marrant et original et tout et tout. Mais ce n’est pas acide, ce n’est pas corrosif, ce n’est pas dérangeant ou un pavé dans la marre. Non ce n’est qu’une comédie exactement dosée pour satisfaire un segment bien identifié. C’est gentillet comme tout, et on passera donc un bon moment, par contre on pourrait attendre un peu plus d’un film qui s’annonce comme dérogeant les codes habituels. Pour moi ce n’est que faux-semblants. Mais le film a le mérite de donner le sourire, de ne pas prendre la tête, et de ridiculiser une bonne fois pour toute les concours de Miss !

L’avis des copines : Niklas, ioio et Mathieu.

Little Miss Sunshine

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  • Pour ceux qui ont vu Donnie Darko, il y a un clin d’oeil avec la redite d’une scéne avec le même acteur et la même ambiance musicale.
    Sinon, il ne me semble pas que ça se positionnait comme une comédie acide et dérangeante: c’est quand même une comédie indépendante à gros succés qui a traversé l’Atlantique.
    Pour la mère, je n’ai pas souvenir qu’elle soit si fervente en Dieu…

  • Il y avait les blockbusters calibrés pour l’été, les films calibrés oscars et maintenant les films calibrés indépendants qui rapportent 10 fois la mise au box office !

  • …Mouai… J’adhère assez à Xavier… :love:
    J’y suis allé parce que l’affiche dans le métro, j’la trouvais rigolotte, le titre me plaisait… et parce que mon boss m’avait filé des places de ciné gratos.

    Pour moi ça se veut pas SI corosif que ça, c’est quand même un film sur l’amour dans une famille… aussi névrosés et pathétiques que soient les protas il n’en sont pas moins attachants et drôles ! Je parlerais plus d’autodérision que de véritable critique.
    La seule “haine” qui est montré dans ce film est dédiée aux concours de beauté et encore ! Plus à leur organisation, qu’à leur vrai but ! Rappelez vous que Miss Prout-prout Californie claque 3 bises à notre petite Olive et est la seule à battre la mesure quand la dernière fait son show… (si si ! J’ai bien regardé !)
    En y réfléchissant, la “seule” critique de ce film, c’est ce culte de la compétition qui régne sur la société américaine …en l’occurence(et commme ça nous rassure, nous petits franchouillards plus intelligents que ces cons d’américains !)
    …Life is a jungle for cheerleaders ! :pompom:

  • En lisant ton post, et bien, je suis plutôt d’accord avec toi, je viens de le voir, et je ne m’étais pas rendu compte que finalement, cette famille n’est pas si hardcore que ça en regard de certains autres films tels qu’American Beauty par exemple. Quoique…Elle reste quand même décalée et hors-norme, et peut-être que si on avait rajouter l’un ou l’autre élément graveleux, ça aurait fair déborder la marmitte et perdu toute crédibilité… Enfin, quoiqu’il en soit, je n’éprouve aucun regret pour l’achat de mon ticket!

  • bonjour,

    ce film est petit bijou
    une grande respiration humaine et salutaire

    le genie de ce film est qu’il raconte une vraie histoire qui est une petite lecon de vie.
    justement sa force est de situer ou sont les vrais valeur de la vie il renvoie une image du looser et du winner .Meme Volkswagen,(Le symbole de la reussite industrielle pars en vrille ), est a l’image de la famille (idee geniale) en general c’est le toutou.

    encore une image bien choisie ou l’on voit sur le bord de la route la Volks à la peine et derriere
    en image de fond un puit de petrole qui fonctionne à plein rendement ( encore une trouvaille genaile)qui vous met sur la meme image

    le loos et le winn.Voila Un film a recommander a tous les looser qui aiment la vie la vraie.

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