Voilà un drôle de petit bouquin que j’ai incidemment découvert lorsque j’avais écouté l’émission de la RSR où je « passais ». « Peaux de banane » de Maubard (juste Maubard, on n’en sait pas plus, sinon qu’il est né en 1966) est un tout petit recueil de nouvelles bien originales et pimentées. Vous pouvez en écouter des extraits sur le site de la radio d’ailleurs.
Imaginez un mec parigot qui fait sa chronique des petits événements de son existence, mais éclairée par un caractère et des humeurs entre Frantico et le personnage du « Petit Malheureux » (bon ok, si vous ne connaissez pas ces deux références, vous allez avoir du mal à imaginer…). Donc un regard cynique, acrimonieux, plutôt misogyne et geignard, mais aussi très drôle et avec un sens de la formule qui fait mouche. Maubard est taraudée par une constante obsession sexuelle, et passe une bonne partie du bouquin à en disserter de manière aussi pathétique que cocasse.
Le bouquin est très court et se lit en quelques heures avec plaisir. On n’en reste pas forcément marqué, mais il est doté de quelques qualités notables. Disons qu’aujourd’hui, un mec comme ça tiendrait plutôt un blog. Je verrais aisément ces chroniques, qui font quelques pages chacune, publiées dans des posts qui auraient certainement très bien fonctionné. Je me demande d’ailleurs à quel point, cette « littérature » sera-t-elle (ou pas) supplantée par le carnet.
Je ne suis pas sûr que le blog ait le même potentiel qu’un livre : un auteur a besoin d’être reconnu par ses pairs, c’est ce qui fait de lui un écrivain. Tout le monde peut être blogger, c’est l’outil qui crée le blogger. Mais être écrivain, c’est une autre affaire. (Indépendamment du talent, qui n’est pas une condition nécessaire, ni pour l’un ni pour l’autre.)
Donc je crois que le blog ne va pas concurrencer ce type de livres. On n’écrit pas un livre pour les mêmes raisons qu’on blogue. Ou on se trompe lourdement. ;)
Je suis assez d’accord avec ce que tu dis Terry, mais sur ce cas précis, on pourrait vraiment croire que ce sont les posts mis bout à bout d’un “bon” blogueur. Je dis cela avec toute la distance nécessaire, car comme tu le dis ce n’est pas la même démarche…
ça laisse à Matoo le soin de caresser l’idée d’un chemin à inverser : du blog vers le livre !