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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Pardonnez-moi

Dès le début, ce film me paraissait un truc complètement gonflé et borderline… Est-ce que Maïwenn n’est pas une petite fille un peu ouf et arty qui s’est fait plaisir en racontant ses névroses au cinéma ? Le syndrome « enfant, soeur et ex-femme de stars », il faut que je raconte mes états d’âme à toute la Terre au lieu de faire comme tout le monde, d’en parler à son psy ou de refouler ? Ce film pouvait être tout cela, et il l’est un petit peu. Il l’est pas définition disons, car en effet, ce long-métrage ressemble à un documentaire que Maïwenn aurait mené sur sa propre expérience familiale. Elle y raconte son histoire et ses souffrances, elle y exprime son besoin d’exorciser les douleurs de son passé (et son présent), pour l’enfant qu’elle porte.

Donc à la base oui c’est bien un truc narcissique assez gonflé. Mais le film est bouleversant d’authenticité et de beauté. La référence de « Festen » me parlait, et elle est correcte dans le contexte de ce règlement de compte familial bien saignant. Et il y a aussi du « Tarnation » dans cette catharsis du film, comme si coucher sur la pellicule était un moyen similaire à celui d’écrire pour d’autres. « Tarnation » aussi pour l’aspect mêlé documentaire et fiction qui entraîne le spectateur dans une intimité parfois dérangeante, où l’on se sent voyeur contre notre gré.

La grande qualité de ce film réside dans les comédiens et comédiennes qui sont simplement géniaux. Pascal Greggory est hallucinant, et Marie-France Pisier ne fait que confirmer la fascination que j’ai pour cette actrice. Apparemment, il y a eut pas mal d’improvisations sur une base scénaristique, eh bien le résultat est plus que probant. Le film fonctionne avant tout grâce à ces talents, et leur manière de jouer les uns avec les autres avec une complicité manifeste.

Ensuite, il faut saluer Maïwenn. Je ne connaissais pas cette fille, juste qu’elle est l’ex de Besson, la diva bleue du « Cinquième Elément » et la frangine d’Isild Le Besco. Elle a vraiment quelque chose à raconter, et son histoire prend aux tripes car elle évoque la souffrance d’une enfant battue qui veut la vérité avant tout. La vérité pour se construire, pour lutter contre les non-dits, et ne pas faire les mêmes erreurs avec ses propres enfants. Son propos est simple, et s’inscrit remarquablement tout au long du film. On peut lui reprocher bien des attitudes et des actes, mais elle a vraiment quelque chose… Une énergie créatrice, une folie intérieure aussi féconde que déséquilibrante, mais elle montre dans son film qu’elle peut tirer de cela une oeuvre marquante et sensible.

Violette (Maïwenn) est une comédienne qui a un show à succès sur Paris. Elle ne se remet pas de son enfance où son père la battait, et du mépris que celui-ci affiche toujours pour elle. D’un autre côté, elle découvre que sa mère a eu une relation adultérine il y a 20 ans, et que sa soeur n’est donc pas la fille de son père. Elle commence à tout filmer autour d’elle, elle veut faire un film pour son enfant à naître. Lors de son anniversaire, elle révèle le pot aux roses et avec un bel esclandre, elle assène ses vérités à une famille bien névrosée (comme toutes les familles…).

L’avis des copines : Julien.

Pardonnez-moi

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  • Ben pareil que Florian, j#avais vu avec une amie son one woman show, qui était vraiment génial, dans un ptit théâtre près de montaparnasse (il me semble) ca te faisait même oublier que tu étais assise sur des bancs pourris et que tu crevais de chaud. Maintenant en film je suis plus dubitative, mais si j’ai l’occasion, ta critique donne envie d’y aller voir…

  • Ce que j’ai le plus apprécié dans le film, à part l’émotion bien palpable, c’est qu’elle ne s’épargne pas. Elle n’hésite pas à montrer à quel point elle peut être insupportable pour défier son entourage, les obliger à réagir.

  • Un film génialissime! Moi aussi, j’y suis allée à reculons, et c’est bouleversant… et très universel. Chacun peut se reconnaitre dans ce film, même si on n’a pas vécu des choses aussi graves. En dit long sur les névroses dans lesquels la cellule familiale nous enferme. Gros, gros talent.

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