MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Introverti à l’extérieur, extraverti à l’intérieur. (Inverti ?)

J’ai très mal vécu certaines parties de mon enfance, et de mon adolescence. Oh rien de terrible, enfin comme beaucoup de jeunes pédales quoi, je me trouvais bizarre, mauvais, malfaisant, une sorte d’engeance de la nature quoi. Et en bon cercle vicieux, je « bénéficiais » de deux facteurs aggravants : l’école et mon frère. En cette première geôle, on me demandait tout le temps si j’étais une fille, et je me faisais appeler « pédale » régulièrement. En la seconde, oui on peut taxer les relations avec mon frère de « prisonnières », j’avais un frangin qui me frappait tout le temps pour son bon plaisir et l’inique exercice de son droit d’aînesse.

Il n’y avait pas une occasion qui manquait, à l’école ou à la maison, pour que je sois ridiculisé, et pour que je souffre. Dans les jeux, les cours de sport, les échanges ou conversations, ou bien toutes les activités qui requerraient une quelconque implication physique de ma part. Je me souviens bien que c’est au passage à la seconde que tout a été déclenché. J’ai eu un déclic. J’ai compris que la seule manière d’être tranquille, c’était de miser sur la seule chose qu’on ne pourrait jamais me prendre, sur laquelle personne ne pouvait avoir prise : mon esprit. Je m’étais dit que si je ne bougeais plus, et que si seul mon intellect était en mouvement, alors personne ne pouvait me faire chier. Et je savais qu’un jour ou l’autre, c’est ma tête qui gagnerait contre leurs sévices. Soit parce que j’allais devenir assez fort pour me blinder, me caparaçonner contre les insultes et l’opprobre, soit parce que cette attitude de mort apparente, cette forme cataleptique de vie était celle qui offrait la moindre résistance aux coups (physiques et moraux). Je voulais devenir transparent (j’étais déjà trop narcissique pour avoir envie de mourir… je savais que je vaincrais si seulement je tenais bon), juste transparent.

C’est alors que j’ai arrêté de parler, de répondre aux insultes ou aux sollicitations. J’ai arrêté les sports de compétition qui me confrontaient à mon frangin, et qui n’étaient que des moyens de mettre en valeur mes faiblesses. Je n’ai plus touché un jeu vidéo ou un jeu de société, je n’ai plus regardé la télévision avec mon frère. J’ai stoppé net tout implication physique dans la réalité tangible. Je me suis replié dans mon univers, et j’ai décidé de cultiver mon jardin. Des livres, mais surtout des rêves éveillés qui ne m’ont jamais quitté depuis…

En fait, ça a plutôt bien fonctionné. Evidemment ça a été un peu difficile pour mes parents qui n’ont rien compris, mais ont accepté devant une manifestation aussi implacable de ma part. Et mon frère a cessé de me faire chier au bout de quelques temps, j’étais vraiment un tel macchabée, il faut dire… aucun intérêt. Bien sûr, je caricature un peu la situation (sinon mes parents auraient pété un plomb), et j’ai maintenu quelques relations amicales, ainsi que le minimum vital. Mais cette initiative est une des choses dont je suis le plus fier de mon adolescence balbutiante. J’ai appris à fortifier ce que j’avais en moi, et à observer autrui avec plus d’acuité que jamais. Ce que j’en ai retenu m’a été fort utile lors de ma renaissance, quelques années plus tard.

Mais de cette période, j’ai conservé une séquelle assez handicapante. En effet, j’ai réellement beaucoup de mal à m’impliquer physiquement, je ne m’exprime que très peu avec mon corps. Je crains toujours les railleries, et je suis pris de peurs paniques lorsque je dois « sortir » de moi, ou me révéler à autrui. Même si je suis presque complètement sorti de ma chrysalide, certains signes ne trompent pas, et montrent que mon introversion a quelques caractéristiques peu communes… Ouai et ce sont bien ces trucs là qui font qu’on me dit que je suis totalement « fucked-up », ce que je reconnais. J’essaie de bosser dessus mais c’est difficile.

Cela explique aussi par exemple ma « sobriété névrotique », et le fait que je refuse tout ce qui me fait perdre le contrôle de moi-même, ou un relâchement de mes gardes-chiourmes internes. Bizarrement je n’ai jamais eu aucun problème à m’exprimer et me lâcher au pieu, ou même à l’écrit comme vous pouvez le constater, ou encore à l’oral (comme beaucoup peuvent en témoigner). Mais ma loquacité et mon franc-parler (mon manque de tact même pourraient dire certains) sont eux-mêmes des résultantes d’une maîtrise de mon élocution (et non d’une libération, même si cela peut apparaître ainsi). Je me veux aussi verbeux pour lutter contre les non-dits familiaux que je trouve nocifs et stériles.

Je fais toujours énormément rire Diego avec mes blocages stupides, lorsqu’il s’agit de se lever pour aller se servir à un buffet par exemple. Et ce, surtout dans le cadre de soirée avec des pédés, donc quand je me sens justement en « représentation », alors pour ne pas perdre mes moyens, je ne bouge plus. Bonne vieille méthode… Et Diego me fait un grand sourire et me dit « Oh toi, ça y est t’es fucked-up… Et tu vas encore me dire que si tu te sers, tu vas tout renverser, et que tu vas ensuite mourir. » Voilà ! C’est exactement ce que je ressens.

Malgré tout, je me suis décoincé sur bien des domaines, et peu à peu je reconquiers du territoire. Mais ce n’est pas sans un effort délibéré de ma part, une manière de reprendre confiance en faisant aussi confiance à autrui (c’est fini la prison, les gens sont généralement gentils autour de moi). Et puis je me dis qu’il faut arrêter le freak-control et lâcher un peu de lest à mes méninges.

J’avais 12 ans la dernière fois que j’ai joué au tennis (putain qu’est-ce que j’adorais ça, je jouais en club). Mon frangin m’avait insulté une fois de trop. J’ai abandonné en plein milieu. J’ai tout lâché, impassible, statique et marmoréen. J’ai juste dit à mes parents le soir : « Je ne jouerai plus jamais au tennis. » Et depuis, je n’y suis plus arrivé. Encore aujourd’hui, je tremble à l’idée de retoucher une balle… Ouai je sais, c’est hyper naze. Mais y’a d’autres trucs que j’ai bien repris comme le tennis de table ou le badminton, mais alors les tournois (même entre potes) ce n’est pas la peine, c’est un truc à me pétrifier sur place.

J’ai bien caché mon jeu, et mes amis ne se rendent pas trop compte cela, après tout je suis un cérébral. Mais il y a bien quelques trucs qui les surprennent. Comme pour jouer à un « Jungle Speed » ou à un « Loup-Garou », j’ai bien essayé mais c’est au-dessus de mes forces pour le moment. Je suis nul, je n’arrive pas à me mesurer aux autres, je me sens de nouveau en sixième… Je ne peux pas non plus endosser un rôle ou simuler un personnage, et c’est un cercle vicieux qui rapidement me rend de plus en plus fébrile. J’en pleurerais. Je sais que Jeff avait compris des bribes de cela.

Au jour de l’an, quand ils ont sorti la Wii, tout le monde a joué sauf moi. J’ai sagement regardé, enfoncé le plus loin possible dans le canapé, et j’attendais que ce soit mon tour. Je ne pouvais vraiment pas, et j’ai vu les regards interloqués, quand j’ai refusé ce pour quoi tout le monde se battait presque.

Il est difficile de mesurer la manière dont cette protection d’une époque a été une bénédiction ou une entrave, tant elle a orienté mes choix futurs, et m’a fait devenir ce que je suis. Disons que je ne regrette pas de m’être coupé de certains éléments réels, car j’ai découvert en moi d’autres voies, et cela ne m’a pas empêché de retomber plus tard bien prosaïquement sur mes deux pieds. C’est aussi une des caractéristiques qui me singularise, comme dit Diego : « Mon Matoo, j’adooooore quand t’es fucked-up comme ça ! T’es complètement taré, c’est génial ! ». Qualité, défaut, trait de caractère, névrose, psychose, tendance, je ne pose plus de question. J’évolue encore.

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  • Alors ça si je m’atttendais….et tous ces récits de soirée endiablées en boîte, tu y bouges bien ton corps devant tout le monde, non? (du moins, c’est ce que j’avais cru comprendre).
    On a tous des petits trucs/tics spécifiques, moi par exemple, je déteste me faire servir…
    Et effectivement, ton blocage sur le sport, les jeux, est assez difficile à comprendre….arrivé à 30 ans, tu dois bien te rendre compte que ça n’a absolument aucune importance d’être bon ou mauvais à ce genre de chose et que les seules personnes qui donneraient de l’importance à ta performance ne méritent pas que tu te soucies d’elles (raison de plus pour le faire, histoire de leur mettre le nez dans leur caca puéril)?

  • Elle est très bien ta “sobriété névrotique”. Je suis completement admiratif devant quelqu’un qui fait la fête sans boire une goutte d’alcool.
    Gros Bisous !

  • Hum, cela fait écho avec un billet que tu avais publié il y a quelques années de cela (disons que j’ai la flemme d’aller le chercher là, à 01:53 !) tu en parlais par rapport à tes années suivantes et ton investissement dans les bouquins, et ces sujets que tu devenais le seul à maitriser, sucitant alors l’emerveillement d’autruit et t’imposant sur un sujet que toi et toi seul pouvait maitriser puisque le domaine était en parfait décalage avec les goûts bateaux…. comme si celui ci prenait le flambeau de quelques auto révélations inachevées.. délivrant une nouvelle facette du Matoo que nous autre provinciaux ne connaissons pas :langue:

  • Attention, mode *je raconte ma vie sur le blog des autres* on (mais là, je ne peux pas faire autrement).

    Tu ne peux pas savoir à quel point je retrouve quelques-unes de mes réflexions personnelles sur mes propres blocages dans ce que tu as écrit là. Entre 11 et 16 ans, mon rêve, c’était d’être l’homme invisible (pour diverses raisons, familiale, scolaire, sans oublier l’homosexualité qui se révélait à moi). Je ne parlais à personne, sauf aux animaux, je pensais que c’étaient les seuls qui ne se foutraient pas de ma gueule. J’ai toujours très mal vécu les railleries ; aujourd’hui encore, j’encaisse très mal les critiques, même dites sur le ton de la plaisanterie (ça a d’ailleurs été un des motifs de rupture avec mon ex). D’abord, je réagissais assez violemment quand on se foutait de ma gueule pour des raisons X ou Y (mon poids, mon look, mes fringues has-been, mes manières de tapette). Et puis, quand j’ai vu que mes tentatives pour me défendre causaient encore plus de moqueries, j’ai fini par ne plus rien dire du tout. Je ne parlais que lorsque j’étais sûr que mes propos ne pouvaient être mis en doute, au grand désespoir de mes professeurs (je me souviens des convocations régulières de mes parents chez le principal, ou encore la prof d’anglais qui avait conseillé à ma mère de me faire voir un psy). J’avais horreur de l’idée de suicide, mais je me disais que si je pouvais disparaitre comme ça, pouf, comme par magie, sans crier gare, ça ne serait pas plus mal…

    Je me sens toujours mal à l’aise en société, dès qu’il faut un peu “sortir de ses gonds”, ou m’impliquer physiquement. Ma petite victoire personnelle, l’année dernière, fut de danser. Evidemment, c’était noyé dans la foule de l’Elysée Montmartre, pas sur une petite piste de danse où je sentirais les regards des deux pelés et trois tondus autour de moi. Mais c’était déjà un pas immense. Je pense que mon problème vient surtout d’une peur maladive de l’échec qui paralyse toute prise de risques. Il y a sûrement un brin de paranoïa dans tout ça, et, comme chez tous les paranos, une énorme part d’égocentrisme. mais bon, après tout, je suis blogueur, j’ai le droit :langue:.

    Tu dis enfin “Il est difficile de mesurer la manière dont cette protection d’une époque a été une bénédiction ou une entrave, tant elle a orienté mes choix futurs, et m’a fait devenir ce que je suis.” Je suis assez d’accord avec ça. Je me dis que si je n’avais pas été en proie à de telles complications comportementales, je serais peut-être coincé pour toujours dans le 59, marié, des gosses, bossant dans la même usine que mon père. J’aime à penser que les obstacles que j’ai rencontrés (et ceux que j’ai créés) ont finalement contribué à ma singularité en tant qu’individu. Ca peut paraître un peu idiot et évident de dire ça, mais lorsqu’on a passé des années à éviter les regards et les reproches en jouant à la cruche invisible des Fantastic Four (invisibilité ET champ de force), admettre et comprendre ça est déjà quelque chose.

    Malgré des expériences assez différentes, c’est une des rares fois où un billet me parle comme ça. J’ai peut-être un peu dérapé, mais il est tard et je suis crevé. Merci pour ce post. Plein de bonnes choses pour 2007 :pompom:

  • Il est tard pour moi aussi . Juste envie de dire qu’on (en fait, moi) a tous quelque chose d’invisible man. Mais je me soigne aussi.:roll:

  • Allez va, si un jour tu passes à Lyon tu pourra tester la Wii tout seul, je te la laisserai pendant deux heure à toi tout seul sans personne pour te regarder :)
    Non non ne dis rien, moi j’ai bien compris que tout ce post c’était uniquement pour essayer la console ;-)

  • Je voulais te lire avec de la musique, j’ai donc mis la vidéo du post juste en dessous juste pour le son, et je peux te dire que ça allait assez bien avec ton texte :-)

  • c’est clair… on a tous en nous quelquechose de matooo uoh ouh… beaucoup de réminisecnce effectivement… voilà un billet que TOUS les ados devraient lre PD ou pas…bravo matoo tu exprimes tout ce malaise fort bien…une fois de plus et aussi bravo pour cette determination de jeune ado, je pense que ce n’est pas donné à tous d’avoir cette lucidité, le courage de prendre une telle décision et… de s’y tenir.
    La bise à tous

  • Cellophane
    Mister cellophane
    Should have been my name
    Mister cellophane
    ’cause you can look right through me
    Walk right by me
    And vener know I’m there!

  • Je me retrouve par de nombreux points dans ton portrait. Ca me confirme qu’on a tous des faiblesses, même si j’ai beaucoup de mal à assumer les miennes, par réaction à mon vécu d’adolescent. Ma carrapace à moi, en somme. Ca fait tout bizarre à lire. :roll:

  • Très beau et très émouvant billet:kiss:çà me ramène beaucoup d’années en arrière dans ma très reculée campagne où il était difficile de ne pas être de la même couleur que les autres.
    je me suis donc construite en opposition ” aux autres” donc toujours en faire plus..
    je suis partie loin, reviens rarement…suis toujours totalement extravertie, parfois “arrogante”..et je refuse qu’on me mette dans une case.
    Comme toi je n’aime pas perdre mon self-control donc je ne prend aucun psychotrope

  • Hé hé, ton histoire de force de volonté m’a fait penser à l’ado psychotique de Little Miss Sunshine (I hate them all attitude), et je ne sais pas si c’est vraiment un compliment :gene: :gene:

  • T’as fait le test de Myers-Brigg ?

    C’est très intéressant pour se connaître un peu plus. Essaye de répondre sans trop réfléchir (bon, sauf sur certaines questions pour lesquelles 20 minutes de réflexion peut sembler court : “Vous préférez la justice à la merci, Oui/Non”…).

  • Ton texte m’a surpris car à lire ton blog et ce qui en fait sa grande qualité c’est son équilibre entre privé et public, entre sérieux et frivole entre désir de découverte, de nouveauté et tradition avec bien sûr un grand pouvoir évocateur que tu partages avec un blogueur que tu m’as fait découvrir sale bête qui réussit à soigner ma nostalgie de New York. L’intérèt d’un blog c’est aussi de faire découvrir à son lecteur quelque chose qu’il ignore complètement; c’était mon cas pour Philip Glass dont ta vidéo m’ a donné une grande envie de le connaitre.
    Phlip Glass sale bête:-)

  • J’etais tellement desesperant en sport que j’ai commence a le pratiquer qu’a 21 ans (en dehors du cadre obligatoire, scolaire). Et maintenant je m’en sors pas trop mal (y’a toujours de l’espoir).

    Malgre tous les blocages dont tu parles, tu restes super agreable et socialement plus qu’integre. Si un jour tu les fais tomber comment tu vas trop te berzerker :-)

    PS: si personne voit personne en boite, moi je t’ai vu et effectivement tu remues bien bien :ok:

  • L’important c’est de se comprendre… d’ou sans doute toutes ces reflexions de Marc A qui te touchent si profondement et nous interroge en les lisant (je me suis acheté le bouquin depuis :lol: )???

  • Comme de nombreux ados tu as trouvé un style pour te protéger et en même temps progresser. C’est super, souffres tu vraiment de ne pas jouer à la WII, ni au tennis ? Il te reste des tas d’autres activités à découvrir … et à nous faire partager….

  • C’est un truc de jeune homo introverti de faire l’homme invisible? Car j’ai vécu et vis toujours la même chose… l’apprentissage du métier d’infirmier est à la fois un défi et une thérapie pour moi!

  • Bon OK, je ne t’emmenerai jamais faire du canyoning ou une via ferrata avec moi. J’aurais trop peur que tu sautes dans le vide pour te prouver que tu es capable de le faire !
    Si tu veux faire des trucs de ce genre, suis mon conseil : commence dou-ce-ment !

  • Excellente analyse. Mes névroses ne sont pas vraiment les tiennes, mais tes rapprochements m’aident à les analyser. Merci à toi pour celà. Comme quoi il n’est pas nécéssaire de dépenser des fortunes chez un psy pour avancer dans la compréhension de son propre fonctionnement ! :salut:

  • C’est marrant, je me comporte aujourd’hui exactement comme toi et c’est en te lisant que j’ai fait le lien de cause à effet chez moi… ben euh , merci du coup ! tu as mis des mots sur mes maux (nan jpouvais pas passer à côté de ça :lol:)

  • Impossible de ne pas laisser de commentaire sur cet article : sur certains points je suis exactement pareil que toi!! Mais je me pose une autre question : n’est-ce pas simplement dans ton caractère d’être timide? Ce n’est pas une question anodine, j’ai pléthore d’exemple à fournir sur ma timidité… Par exemple, quand il s’agit d’aller vers un mec qui me plaît, personnellement tu ne me feras pas avancer le petit doigt!!De fait, je refoule complètement mes sensations et mes hormones, et c’et pour ça que certain(e)s me trouvent complètement froid! Mais c’est quelque chose que j’ai combattu, je veux dire cette froideur d’apparence, c’est une image qui se change, pour ma part, c’est survenu au collège… Il faut vraiment que dans un milieu où tu te sens à l’aise, avec des gens que tu aimes, tu exprimes tes choix, ou que eux t’imposent une activité… et c’est avec le temps que cette carapace que tu t’es créée, qui pour ma part est venue naturellement (parce que j’étais plutôt bon à l’école, alors jtai catégorisé) va peu à peu s’effacer, te permettant de t’exprimer avec ton corps et ta voix sans complexe… ne tkt pas, plein de jeunes gens vivent comme toi Matoo!! Grosses bises à tous!

  • “Que dit Zeus ? “Epictète, si je l’avais pu, j’aurais créé libres et sans entraves même ton petit corps, même ton petit bien. Mais, songes-y bien, ce corps n’est pas à toi, c’est de l’argile joliment pétrie. Comme je ne le pouvais pas, je t’ai fait don d’une parcelle de ce qui est à nous, cette puissance de vouloir et de ne pas vouloir, de rechercher et d’éviter et, en général, le pouvoir d’user des représentations ; tant que tu le mets en pratique et que tu mets en lui ce qui est à toi, tu ne trouveras ni empêchement ni obstacles, tu ne gémiras pas, tu ne feras pas de reproches, tu ne seras le flatteur de personne… Quoi ! cela te paraît peu de choses ? – Bien loin de là ! – Cela donc te suffit ? – Je prie les dieux qu’il en soit ainsi.”

    Epictère, Entretiens, Livre I

  • Comme le “boulet de jour” de ce post:mrgreen:, je vais faire la sourde oreille et persister dans ma proposition de participer à une partie de Loups-Garous de tiercelieux. Je te préviendrai,comme les autres, lorsque je me promènerai à Paris avec mon jeu.;-)

  • Cela a été ta façon de gagner et de marquer ton “territoire” non ? Tu es un vrai matoo !
    Ta volonté et ta persévérance font mon admiration.
    Maintenant, tu sais, tu peux te déprogrammer un peu, non ?
    Tu n’es plus en milieu hostile hein ?

  • j’aime beaucoup ce post, celui qui s’y exprime est un véritable être vivant, et pas un masque qui cherche à nous faire plaisir. moi j’aime toujours les fantômes et les caméléons…

  • Excellent post ton histoire me rapl la mienne (pédale, “elle”, “zaza” …) … à l’époque j’avais l’impression d’être seul contre tous, si j’avais su ! au moins ça nous endurcit pour la vie, et on a tout le temps de changer… Pour une fois il ne faut pas croire Confu “Passé quarante ans, les défauts sont incorrigibles.” Tous mes voeux.

  • :pleure: Moi aussi, j’ai vécu sensiblement la même chose! bon, ok j’atais le frère ainé, et c’était moi la terreur. mais sinon… incroyable, je suis passé par les mêmes cycles et je conserve les mêmes séquels. Courage, nous aussi on sera libre un jour! Et là, Flunch fera faillite…

  • J’admire l’authenticité de ce billet. A mon avis bien peu de gens sont capables de porter un regard critique sur leur propre personne et d’avouer leurs forces/faiblesses tout en essayant de comprendre d’où elles viennent pour ainsi y travailler et s’améliorer. Et merci aux blogs d’exister pour permettre à tout le monde de s’exprimer tout en favorisant l’affirmation de l’individualité qui caractérise chaque personne.

  • hello vous, je n’ai pas lu ce soir les 39 commentaires précédents, j’ai juste retenu ta dernière phrase “J’évolue encore.” Si tu ne l’avais pas écrite je te l’aurais dit. Rien n’est définitif dans la vie, tout bouge, le mouvement c’est la vie, et patati et patata :salut:

  • Ton billet me parle beaucoup. Je ressens la même terreur quand je dois aller au buffet, traverser une salle pleine, parler à un groupe d’inconnus, … C’est une peur irrationnelle. Xavier, qui a écrit le premier commentaire, met de la raison où il n’y en a pas vraiment. On sait qu’on ne risque rien mais la peur est là quand même et on n’arrive pas à rationnaliser (enfin je parle pour moi, c’est ma spécialité). D’avoir 30 ans n’y change pas grand chose.
    Tu te demandes si ça “a été une bénédiction ou une entrave”: je pense que c’est les deux, c’est un mécanisme de défense qui permet de rester en vie. Mon parcours est different: j’ai pris beaucoup de subtances psychotropes et au final je peux dire que ça m’a empéché d’avancer (et que c’était nul) mais aussi que ça m’a permis d’être là aujourd’hui, de survivre.
    L’interessant sur ton syndrôme de l’homme invisible c’est que tu as une richesse personnelle qui n’exisisterait pas si tu n’avais pas créer ton propre monde “intérieur”. C’est un peu comme la gloire et sa rançon : l’une n’existe pas sans l’autre.
    si l’homme parfait n’existe pas on est tous perfectible: continue d’évoluer à ta manière, à ta vitesse, tu sembles sur la bonne voie.

  • Première fois que je poste ici (mais loin d’être la première fois que je te lis ;)) parce que ce texte sonne comme une drôle de coïncidence pour moi… Hier soir, gros moment de loose, façon grosse remise en question. “J’ai pas confiance en moi, j’ose pas, un seul regard que j’interprète dans une soirée va me bloquer complètement et me faire cogiter”. Et à côté de ça jsuis super à l’aise avec mes amis et amis d’amis, au boulot, au quotidien je suis extraverti, avenant, etc. Mais UNE SEULE personne dont le regard, l’attitude ou autre me trouble (et souvent sans aucune raison fondée) et je bloque total. Ceci est surtout valable en boîte notamment, je ne danse QUE quand il y a plein de monde autour, que je sens qu’aucun regard ne me juge. Je peux m’éclater comme jamais, si j’en croise un je veux disparaître au fin fond de mon lit dans les bras d’un prince charmant qui sera rassurant. Bref c’est pas gagné. Mais j’y travaille, et quand je vois le beau chemin parcouru en 5 ans, je suis sur la bonne voie :ok:

    C’était 3615 MaVie, mais lire ce texte ce soir m’a simplement fait du bien :redface: Merci Monsieur ! :pompom:

  • La différence prévaut toujours sur taylorisation. Comment s’y retrouverait-on dans un monde de clones; de l’indifférence?

    Evlolue mais n’oublis jamais qui tu es.

    Et si ton blog ne parlait que de football ou de tennis, bah, je ne saurais jamais que dire… :pleure:

  • tu as mis le doigt sur quelque chose d’intéressant.
    sinon tu es peut être moins libéré au pieux que ce que tu crois. on est toujours moins libre qu’on ne croit.

  • foutue carapace!!!…:mur:

    d’un côté elle isole:pleure:
    d’un autre côté elle protège:kiss:

    et puis un jour elle s’efface:salut:… hum…ou pas!:hum:

  • Je pense qu’on se retrouve dans tes mots. Moi aussi. Pour une autre raison que toi, je m’enferme pour ne pas être dérangé, pour grandir sans mourir trop jeune. Aujourd’hui, tu es un bel homme et tu as des amis qui t’adorent, devant et derrière l’ordi. C’est déjà un exploit. Merci pour ces mots sincères.

  • Bizarre… tu as réussis à mettre des mots sur mes maux. Je ne m’étais jamais réellement penché sur le pourquoi de certains de mes comportements, peut être pour ne pas faire remonter certains souvenirs difficiles. Bravo pour ton blog Matoo ! Et, en passant, je suis content de ne pas être le seul à ne pas oser me lever s’il y a un buffet. :lol:

  • Mince j’ai passé une heure à lire tout ces commentaires. Je serai bref. J’ai eu une enfance et une adolescence adorable, on ne m’a jamais fait chier. C’est une chance, d’un autre côté j’en sors utopique et un peu naïf contrairement à ceux qui se sont renforcés à l’encontre d’obstacles.
    En ce qui concerne la timidité, je crois qu’il ne faut pas voir de problème psy à tout bout de champ comme c’est la mode actuellement.
    Je me qualifie moi-même de réservé, mais pas forcément de timide. Parce que au plus profond de ma nature, y a des choses qui me font profondément chier, comme parler pour ne rien dire, jouer à des jeux vidéos en gueulant de façon exubérante etc … ce n’est pas pour autant que l’on est névrosé.
    Bon je pourrais continuer pendant des centaines de lignes alors je garde le reste de mon analyse pour moi. ;-)

  • Quand on est émotif, on se protège comme on peut. Mais vous admettrez mon cher Matoo, qu’il demeure une partie de de nous qui souhaite toujours ardemment sortir. En ce qui vous concerne je ne sais pas mais, mais chez moi, elle en a fait un mantra incessant. On a qu’une vie (Sauf James qui ne meurt que deux fois), il faudra donc trouver un moyen d’avancer encore… On s’inscrit à une thérapie “se lever pour se resservir au buffet ???” parce que j’en aurais bien besoin aussi ^^

  • Juste pour ajouter un point : seule la sobriété névrotique ne me concerne pas. En réalité, sur ce point, c’est pour moi l’inverse : j’ai parfois besoin de dépressuriser l’accumulation de vapeur dans mon cerveau. Résultat : je fais une soirée beuverie (à une époque, c’était avec du chichon) au point de tuer mon esprit et de laisser mon corps prendre une autonomie. C’est un garde-fou que je conserve encore aujourd’hui, même si cela reste assez rare.

  • mais tu sais que tu peux dire merci a ton frere et aux autres !! c grace a des gens comme cela que nous sommes ce que nous sommes… tu crois que ca vient d’ou le cote cynique des Gays… ou le fait qu’on n’hesite pas a dire ce qui nous passe par la tete?? maintenant qu’on est assez grand pour se defendre et bien on n’hesite pas et on le fait bien…. d’ailleurs la moitie des heteros que je connaisse nous jalouse et nous envie, nous les gays … et oui la revanche elle est pour nous…

  • Matoo, dimanche: après-midi tennis et soirée trivial pursuit chez moi, ça te dit? Naaan, je rigole…

    Pendant des années, comme toi, je n’osais pas non plus me lever pour aller déguster le buffet. Puis, j’ai découvert ma thérapie: le théâtre, qui m’a complètement décoincé. Bon malheureusement, ça a eu l’effet inverse car maintenant dès que je vois un buffet, je m’y précipite frénétiquement et ai tendance à tout manger. Mais bon c’est un autre problème.

    Sincèrement bravo pour ce beau post! J’ai 2 questions cependant:

    1) Je n’essaie pas de l’excuser mais, ton frère, essayait-il de te montrer qu’il t’aimait en te foutant des coups? Ce que je veux dire avec ma théorie à la mords-moi-l’noeud, c’est que quand j’étais petit, la grosse Séverine n’arrêtait pas de me foutre des coups de poing dans le ventre. Plusieurs années plus tard, elle m’a avoué que c’était parce qu’elle était amoureuse de moi. Evidemment, je ne traîte ni ton frère de “grosse Séverine” ni insinue qu’il ait pu être amoureux de toi, que neni! Mais n’était-ce pas en fait une façon extrêmement maladroite de te montrer de l’affection, une affection fraternelle qu’il ne savait pas comment exprimer autrement?

    2) Est-ce que tu ne peux plus jouer au tennis ou est-ce que tu crois que tu ne peux plus jouer au tennis?

    Voilà, ça fait 50€.

  • Matoo, c’est un peu un huître. Il est bien dans sa coquille mais bon, faut parfois l’entrouvrir sous l’eau parce que sinon, tu crèves. Mais par contre, paf! tu l’enlèves de l’eau et Tac! il se ferme parce que ça va bien cinq minutes les gars! Alors que tout le monde ne veut qu’une chose: qu’il s’ouvre pour qu’on puisse savourer l’intèrieur. Mais y veut pas! Alors, il reste fermé. Du coup, t’es obligé d’y aller avec les gros moyens: le couteau à huître. Et pis quand t’as un peu forcé et que c’est ouvert, hmmmmmm! Qu’est-ce que c’est bon! Matoo, c’est une huître euhj’vous dis! ;-)

  • Belle analyse. A montrer à tout pseudo-dépressif qui se respecte.
    J’aimerai peut-être te proposer un tennis. J’ai une raquette qui n’a jamais servi. Peur de ne pas voir la balle…

  • Tu as de la chance, malgré tout: moi, je suis passé en “mode esprit” avant 5 ans: je n’en ai aucun souvenir mais si je me fie à ce qu’on me raconte, ce serait vers 3 ou 4 ans. Vers 30 ans, je n’avais pas de « sobriété névrotique » et plus de « blocage stupide et donc c’était le néant… Enfin, sur le plan affectif, j’avais bien reconstruit est maintenant, c’est plutôt au-dessus de la moyenne. Sur le plan sexuel, c’est une autre affaire; j’aimerais comparer mon cas à ces gauchers qu’on force à se servir de la main droite et qui s’en tirent très bien mais ce ne fut pas le cas. D’abord asexuel, puis autosexuel (un grand progrès!) et de plus en plus homosexuel, je me rends compte que mes parents cinglés m’ont bousillé directement mes 20 premières années et indirectement les 10 ou 15 suivantes. Depuis longtemps, je ne suis ni névrosé ni frustré; simplement je ne vis pas vraiment dans la réalité. Mon problème est peu fréquent mais bien moins grave que celui d’autres qui auraient besoin de plusieurs vies pour s’en sortir. Sans parler des gens “bien” qui propagent indéfiniment leurs névroses de génération en génération.

    Voilà, c’atait la minute de sincérité… J’aurais lu ce post (le mien) à 20 ans, je me serais dit qu’il y avait vraiment des cinglés sur Terre, que ce n’était quand même pas sorcier de fonder une famille avec femme et enfants, etc. Heureusement, je n’ai pas fait la connerie de tant de gens, dont mes parents: trouver un conjoint aussi névrosé et avoir des enfants parce que c’est l’usage. Rire des autres est un moyen de retarder, peut-être indéfiniment, le moment où l’on pleure sur soi.

  • Que réponds-tu à tous tes fans qui te proposent des plans théâtre ou tennis ou piscine Matoo? ou bien des cours de “se resservir au buffet”?

  • Je ne suis pas pédé, à ce point je sais que nos cas se différencient grandement, mais comme tant d’autres je ne peux que me retrouver dans certaines de tes paroles. J’ai passé une période de mon enfance encastrée dans une intense solitude parce que j’ai eu le malheur d’être une intellect timide. Ma soeur m’a toujours supporté par contre, mais on ne peut pas toujours compter sur la présence de l’autre, surtout quand le temps avance et qu’elle a du partir. Quand j’avais 3 ans, semblerait-il que mon élocution était exemplaire. A 10 ans, à l’époque de ces railleries, je me suis mise à parler tellement vite, tentant de m’exprimer dans le peu de temps qu’on me laissait pour parler. C’est pas à dire, ils ont même fait une pétition pour me mettre dehors des cours d’éducation physique tellement j’étais nulle. Je m’en suis finalement sortie, avec un changement d’école et puis quelques années plus tard l’apprentissage du taekwondo, le premier sport ou je me suis découvert de la compétence. Toute la rage accumulée pouvait maintenant s’expulser sans que je fasse mal (ou presque) à qui que se soit. Libérateur oui, mais ça ne veut pas dire que les cicatrices se sont effacées. Je porte encore les traces de ces mots qu’on a trop souvent voulu éteindre, et étant en théâtre, c’est un défi constant de les rallumer. Et puis il y a toujours la peur de se faire rejeter quand on arrive dans un nouveau milieu… Je sais que maintenant parfois j’en fais peut-être trop pour me faire accepter. J’ai voulu cesser d’être invisible et la cure est peut-être trop extrême dans le monde qui nous entoure…
    Tu demandes, une bénédiction ou une entrave. Je dirais plutôt un chemin inévitable que l’on doit apprendre à accepter, et comme tu dis, c’est qui nous fait devenir ce que nous sommes maintenant. L’essentiel est aujourd’hui désormais, c’est que je tente d’appliquer chaque jour depuis, mais “j’évolue encore”.

    Merci pour ce magnifique message, j’en fus très très touchée…

  • la vache alors si les heteros pensent comme nous maintenant ca va devenir rapidement le bordel!! non mais ou va t’on?
    allez je rigole:pompom:

  • matoo,ça fait quelques mois que je lis ton blog avec interet mais ce soir ,alors que je déambulait négligemment sur le net je suis tombé sur ce texte (oui oui j’ai bien écrit “texte”, pour moi c’est pas un “post” c’est de la littérature) et j’ai ressenti le petit frisson dans la colonne vertebrale ,tu sais,la peau qui se “chairdepoulise” .
    je crois que tu as touché à quelque chose d’universel meme si les homos s’y reconnaitront plus volontiers.bien sur ç’a m’a scotché car ,à 80% ,j’ai tout pareil mais surtout je veux te remercier pour ta sincérité et je me demande si tu réalise à quel point ce genre de “déclaration à la face du monde” fait du bien à ceux qui la reçoivent.je tiens à préciser que c”est la 1 ère fois que je laisse un commentaire sur un blog.bon vent à toi!

  • Même moi je n’ai pas résité à la WII ! :) Et pourtant je n’aime ni le sport ni les jeux vidéo !
    (ps: si t’as le temps un petit questionnaire à copier sur mon blog et à remplir sur le tien)

  • Je crois que tu viens effectivement de décrire ce que beaucoup d’entre-nous vivent. J’ai bien aimé le passage sur le fait d’être en représentation dans un milieu gay. Il y a effectivement de ça, un truc pirandelien qui dépasse le jeu de rôle et qui font que beaucoup se sentent obligés « de faire pédé » entre eux, genre on est dans une tribu on se reconnaît à des codes, des comportements qui signent notre appartenance au groupe.
    :pompom:

  • Arf, mon Matoo, c’est pour des posts comme ça que j’aime te lire!!!! Le dernier Amélie Nothomb!? ***Baille…*** Tu as vingt fois plus de profondeur dans ce post-là que dans tes élucubrations sur le porno.

    Mais en même temps, j’aime voir aussi le Matoo hurler à mort dans un karaogay endiablé “Laissez moi danser…” alors, lequel est le vrai Matoo?

    Mais les deux!!!!

    Forcément,
    Dragon.Jade :-|

  • Alors depuis le temps, ça va un peu mieux ? C’est étrange car autant je comprends que tu aies pu te construire une carapace étant jeune et dans un milieu “hostile”, autant maintenant, tu devrais essayer de l’enlever davantage ;-)

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