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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

La vie des autres

Il est assez rare que des films allemands nous parviennent, noyés que nous sommes par les productions américaines, mais celui-ci a raflé pas mal de prix, et il mérite amplement son succès. Le scénario, les dialogues, les comédiens, la mise-en-scène, je n’ai pas vraiment de défauts à mettre en avant, et surtout j’ai été alpagué par l’histoire dès les premières minutes. On pourrait peut-être seulement reprocher quelques longueurs, et une fin à rallonge qui n’était peut-être pas nécessaire, mais qui est un parti pris qui a ses avantages.

Nous sommes en RDA en 1984, donc en pleine guerre froide avec une police secrète, la STASI, qui épie tout le monde, et une population dont la liberté est bien entravée par la « raison d’Etat ». Parmi l’élite culturelle du pays, un auteur dramatique, Georg Dreyman, est surveillé à la demande d’un ministre qui est en fait jaloux de sa liaison avec une actrice célèbre, Christa-Maria Sieland. Il demande en définitive à la STASI de trouver de quoi compromettre l’écrivain, pourtant patriote convaincu, et donc de briser le couple. A partir de là, ils sont donc surveillés par un officier zélé de la STASI, Gerd Wiesler. Ce dernier est un homme totalement sclérosé et froid, il écoute jour et nuit le couple, et note tout ce qui se dit ou se fait chez eux. Cependant, peu à peu, il s’attache à ces deux artistes, à leur histoire d’amour, à leurs idéaux et leurs valeurs. Et il commence à éprouver des sentiments qui vont le faire douter sur son devoir d’officier de la STASI.

Les comédiens sont simplement excellents, mais c’est surtout l’histoire qui scotche du début à la fin. Et le personnage de l’officier aux moeurs si étriqués et fonctionnaire zélé dont on ressent peu à peu les émois est un anti-héros absolument génial (même si un petit peu caricatural, et finalement facile à dérider). L’atmosphère du film est d’une crédibilité assez terrifiante, on se croit vraiment en Allemagne de l’Est dans les années 80, avec tous les clichés de l’époque, autant dans les décors que les faits : ambiance grise, mines renfrognées, privations, idées réprimées, les arts comme moyens de propagande, espionnage de tout le monde, menaces psychologiques etc.

Le film traite aussi bien de l’intrigue politique que de l’intrigue amoureuse ou de l’histoire entre l’officier de la STASI et le couple, et c’est une de ses grandes qualités. On se dit qu’on a surtout de la chance de ne pas avoir vécu dans une époque pareille…

La fin est un peu particulière. « La vie des autres » est de ces films qui vont jusqu’à un dénouement ultime, et ne laisse pas l’imagination du spectateur vagabonder pour se figurer leur propre scénario de fin. Là, au contraire, on a épilogue sur épilogue, ce qui serait presque agaçant si ce n’était pas aussi touchant et bien ficelé (et comme j’ai un caractère de midinette, j’ai bien aimé). Mais le film aurait pu s’arrêter bien avant, et cela n’aurait rien gâché à son excellence.

L’avis des copines : Zvezdo, Nij, Phersu, Klendal, Patrick, Olivier.

La vie des autres

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