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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

A l’Ouest

Le second livre d’Olivier Adam que je lis, et quelle claque encore… Mais alors qu’est-ce que c’est triste, ou plutôt neurasthénique, c’est comme rentrer peu à peu dans la morosité banlieusarde banale d’une cellule familiale énucléée. C’est dire ! Par contre, ce texte respire encore d’une troublante authenticité, et d’un style tranchant et sans miséricorde. Le petit bémol réside dans une écriture un peu moins élaborée, et une narration moins poussée, moins construite qui m’a moins accroché que « Falaises ».

Il faut dire que c’est un tout petit bouquin, un petit opuscule dont le propos aurait pu facilement être dilué dans plus de pages. Mais au contraire, l’auteur est tout en concision et en âpreté, une écriture rêche et parfois elliptique qui trace les grandes lignes, et suggère ou souligne plus qu’elle ne s’attarde sur l’intrigue. Les personnages eux, par contre, sont bien posés et font tout l’intérêt de ce court roman.

Cette famille, c’est une mère, Marie, et ses deux enfants, Antoine et Camille, dans un pavillon de banlieue défraîchi. Antoine a 19 ans et sèche les cours, il est complètement dépressif et « nihiliste », tandis que Camille, collégienne, se réfugie dans la prière et la religion, et que la mère, aussi abattue que ses enfants, a des envies irrépressibles de fuite.

En quelques chapitres, l’histoire s’élabore autour de ces trois personnalités qu’Olivier Adam décrit avec beaucoup de précision, tout en pratiquant en touches impressionnistes très délicates. J’ai vraiment été impressionné par la manière dont on pénètre, on en a du moins l’impression, la psyché des membres de cette famille décalée, et pourtant terriblement caractéristique. Cela m’a collé un de ces bourdons…

Comme je le disais plus haut, j’ai par contre été un peu déçu à côté de « Falaises » qui me paraissait beaucoup mieux écrit, et tenir beaucoup plus la route. Car du fait de sa brièveté et la manière dont le roman est expédié, je suis un peu resté sur ma faim, et j’ai regretté de ne pas rester un peu plus en la compagnie des personnages. Mais c’est indéniablement un petit roman qui ne laisse pas indifférent, et qui touchera encore les banlieusards…

A l'Ouest - Olivier Adam

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