MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Les Chansons d’amour

Christophe Honoré est un putain de bon réalisateur, et il le prouve encore dans ce film. Car non seulement il sert une très fine et remarquable comédie musicale, mais en plus il affirme encore ses talents de cinéaste, avec une photo superbe, des plans (des visages, des corps, des « liens » entres gens) et des mouvements de caméras très expressifs.

Autre chose aussi, comme dans « Dans Paris » il choisit de montrer le « vrai » Paris, pas celui des cartes postales et des grands monuments, pas celui des rues proprettes et ensoleillées. Non là, il n’est plus dans le 15ème arrondissement, mais dans le 10ème et le 11ème (Et comme certains l’ont remarqué, MA grisette est même au générique, yeaaaah !), donc j’ai été encore plus sensible à sa manière de saisir ces quartiers qui me sont si familiers, et c’est une sacrée réussite.

Par contre, il faut se rendre à l’évidence, et je n’attendais pas vraiment autre chose de sa part, c’est un film de bobo avec un scénario bobo et des personnages bobos, dans des quartiers bobos. Si à la base, c’est un truc qu’on ne peut pas supporter, autant ne pas se forcer à le regarder. Mais en se distanciant un peu de cela, on peut pleinement profiter d’une belle histoire, servie par une poignée de chansons de très bonne qualité, et surtout des interprètes, comédiens, comédiennes qui relèvent le défi avec brio.

Il y a trois partie dans cette comédie musicale, qui sent bon l’hommage à Jacques Demy, et c’est l’histoire (d’amour) d’un couple un peu atypique : Ismaël (Louis Garrel) et Julie (Ludivine Sagnier). On comprend rapidement dans la première partie que les deux héros pimentent leur relation amoureuse, en y incluant Alice, qui travaille avec Ismaël. Julie aime beaucoup Alice, mais Ismaël comment sérieusement à prendre ombrage de ce trio. Et là, arrive un drame : Julie décède d’une crise cardiaque brutale et inattendue. Ismaël gère alors son deuil, entre la famille de Julie qui tente de le soutenir, et une confusion des sentiments et d’orientation sexuelle qui prennent la forme d’un croquignolet lycéen breton (Grégoire Leprince-Ringuet, dont je me demande s’il est de la famille du scientifique).

Et au milieu de tout cela, des chansons, à la manière d’« On connait la chanson » qui illustrent certaines parties du film, et sont plus comme des dialogues chantés (vraiment à la manière de Demy). L’histoire prend justement un tour un peu moins niais que dans une comédie musicale (bobo), ou bien dans un « film français », par ce décès de Ludivine Sagnier, qui représente une rupture d’une brutalité assez inattendue dans la narration. Et on peut apprécier encore plus le jeu et l’aura de Louis Garrel, que j’aime décidément beaucoup.

Christophe Honoré en tout cas ne rechigne pas sur l’expression d’une liberté sexuelle tout à fait assumée, que ce soit les couples libres, les relations homos et la valse des choix qui s’offre à des gens ouverts d’esprit. En cela, le film est très rafraîchissant, et il ose avec beaucoup de candeur et d’espièglerie, et pas d’artifices ou de symbolique surpondérée comme chez Ozon. Il nous rajoute même deux petits marins, avec pompons règlementaires, véritable vision de « Pierre & Gilles » qui tombe comme ça en plein milieu d’un plan de rue banal.

C’est un film vraiment agréable à voir, et qui a le mérite de montrer Paris, tel qu’elle est vraiment. Il s’agit surtout d’une comédie musicale réussie tant pour son histoire (d’amour pour midinettes romanticôôônnes que nous sommes), que ses chansons, et avec en plus un souffle moderne indéniable dans son propos.

L’avis des copines : Niklas, Lieux Communs, Patrick, Demonz (avec quelques morceaux), Sébastien.

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  • Une comédie musicale réussie. Absolument d’accord ! Avec des paroles comme “Avec le bout de ta langue, nettoie-moi partout !” :lol: et “As-tu déjà aimé pour la beauté du geste ?” :love:

  • Oui raffraichissant, et pour un parisien comme moi exile, une deambulation dans cette ambiance, avec ses nuits remplies ou ses rues desertes tot le matin, sa lumiere grise, et ces bobos qui caracterisent si bien la ville lumieres (pour toi Matoo et toi tout seul…) … pour ceux que ca interesse et qui ne l’ont pas vu (mais il faut faire vite je pense) une interview de C. Honnore et aussi de a fine equipe .
    Et puis… la scene entre Ismael et Erouan … un concentre de sensualite … allez ca suffit! N.

  • Perso, je vois plutôt les deux marins comme un hommage aux Demoiselles de Rochefort plus qu’à Pierre & Gilles, mais bon…
    Rhoo mais j’ai l’esprit de contradiction moi ce matin… Désolé.

  • Aïe, me faire une opinion sur ce film… Bon, de toutes façons, me faire une opinion n’a jamais été chose simple pour moi.

    Il y a plein de choses que j’ai aimées, et qui, si j’étais normal, devraient suffire à me faire écrire que j’ai aimé ce film :
    – Louis Garrel et Grégoire Leprince-Ringuet sont mignons à croquer ;
    – quand Erwan prête son pull à Ismaël qui vient de dormir chez lui, là, je fonds ! (Ah, les garçons en chandail…)
    – Paris est filmée remarquablement bien, et comme Mattoo, j’ai bien aimé retrouver des quartiers dans lesquels je vis et me déplace, y compris l’affiche de Sarkozy qui a fait partie de notre vrai paysage quotidien ces derniers temps ;
    – Ludivine Sagnier est excellente.

    Ce que j’ai un peu moins aimé :
    – le côté un peu branchouille et bobo, tant des quartiers (d’accord, je viens de dire que j’aime ces quartiers, mais reconnaissons que c’est un peu bobo quand même) que des personnages (était-il indispensable qu’Ismaël et Julie bossent dans un quotidien entre Bastille et République ?) ;
    – les chansons : j’ai pas été hyperconvaincu et, à peine sorti du film, j’aurais été incapable d’en fredonner aucune (alors que les chansons des films de Demy sont gravées instantanément et définitivement dans nos mémoires) ; et puis, c’était un peu du Delerm au cinéma. Même si j’aime bien Delerm par ailleurs (oui, encore une contradiction pour ceux qui comptent les points).

    Bon, puisqu’il faut quand même donner une opinion, je laisse éclore la midinette qui sommeille en moi (et qui a le sommeil léger) et oui, j’ai aimé, oui, j’irai le revoir, j’achètereai même le DVD, mais quand quelqu’un me dira que c’est une daube, je serai fichtrement incapable de le défendre.

    Et voilà.

    Bises à tous,

    Bruno.

  • J’ai beaucoup aimé!
    Je pense comme Margondin que les deux marins pomponnés renvoient davantage à Demy qu’Honoré ne cesse de citer (Ludivine Saugner qui recule en flottant dans la rue, Chiara Mastroiani qui comme sa mère enfile une couronne en toc..)
    Sur le fond, je ne suis pas sur que le liberté sexuelle soit entièrement assumée. Les personnages n’ont pas l’air super à l’aise dans leur petit ménage àtrois, et dans l’ensemble, ils subissent plus qu’ils ne choisissent..

  • Margondin/Asbel > Ah mais oui vous avez totalement raison ! :-)

    Bruno > En fait, je suis exactement dans le même état d’esprit, et pour des raisons similaires. :ok:

  • Ce que j’aime dans ce film c’est qu’on a des chansons d’amour avec des configurations assez inhabituelles : une chanson d’amour à trois, des chansons d’amour avec un duo de garçon… je les écoutais dans mon ipod juste avant de lire ton post et je les ai encore qui trottent dans la tête au moment où j’écris.

  • je n’arrive pas à comprendre pourquoi la bande annonce et les extraits me donnent aussi peu envie d’aller voir ce film malgré toutes les bonnes critiques que je lis…

  • Je ne suis pas aussi dithyrambique que Mato. Louis Garrel me tape un peu sur le système. Il me fait penser à JP Lèaud chez Truffaut, autre référence de C. Honoré. Sinon l’histoire est sympathique, plutôt légère comme les bobos …

  • Tu spoiles un peu le film là non ?
    J’ai beaucoup aimé aussi, mais je ne savais rien de la mort de Julie ni sur le trouble sexuel d’Ismaël et je crois que je n’aurais pas aimé le savoir.

    Sinon, j’ai pensé à toi pendant le générique et TA grisette

  • Oui, Perrine, on a tous pensé à Matoo avec SA Grisette au générique.

    Mais si j’écris, c’est pour voler à sa défense (même s’il n’a pas besoin de moi pour ça) : s’il “spoile” le film comme tu le dis, alors, Télérama, L’Officiel des Spectacles et Pariscope l’ont fait avant lui :-)

    Et puis, parler d’un film sur un blog, c’est aussi dire ses émotions, et c’est difficile sans révéler au moins en partie ce qui a provoqué lesdites émotions.

    Je suis allé voir le film en connaissant les deux aspects que tu évoques (que je n’ose plus décrire, de peur de déflorer le secret auprès de ceux qui ne le connaîtraient pas encore) et, n’ayant pas particulièrement aimé “Dans Paris”, c’est peut-être l’un de ces deux aspects (sauras-tu deviner lequel) qui m’y a poussé. Et je n’ai pas regretté !

    Des bises,

    Bruno.

  • c’est la première fois que Louis Garrel ne montre pas sa bite à l’écran, la première fois que Grégoire Leprince-Ringuet montre ses fesses… C’est surtout un énorme clin d’oeil aux films de Demy et de Truffaut.

  • Hum, pour etoffer la reflexion, n’y aurait-il pas un gros gros gros gros gros gros gros clin d’oeil a beethoven et notamment sa sonate les Adieux, l’absence et le retour ? (meme construction, j’ai toujours pas compris pourquoi…)

  • *INTRODUCTION ENTHOUSIASMEE*

    Chers amis cinéphiles,

    Je viens de vivre une expérience extraordinaire (je vous rassure rien à voir cette fois avec un dépannage automobile en pleine campagne, Merci Martine !!).

    Je suis plus qu’emballé, enthousiasmé, excité, bouleversé, renversé, traversé, transpercé, chamboulé par le nouveau film de Christophe Honoré : Les chansons d’amour.

    Bon, je vous vois venir, (ou l’inverse) : une comédie musicale, le truc typique de chochotte à mi-chemin entre des parapluies dans la Manche et des couteaux dans la manche dans le West Side de New-York.

    Eh bien oui et non, il s’agit bien d’une comédie musicale mais d’un genre bien différent, bien nouveau de tout ce que vous avez pu voir ou éviter de voir jusqu’à maintenant. En tout cas, ce film mérite vraiment d’être vu par ce qu’il est une réussite totale au niveau cinématographique, une découverte totale au niveau musicale et avant tout une maxi bouffée d’air (de musique) dans la paysage actuel morose.

    Les chansons du film sont très belles et j’ai tout de suite été bouleversé par la voix d’un jeune acteur, Grégoire Leprince-Ringuet, qui rappelle très clairement, le timbre et le phrasé de Dominique A.

    Paris est filmé d’une manière sublime, entre pluie et mélancolie, hommage à Demy et aux parapluies, à Singing in the rain et The crying game. Pleurer sous la pluie, dans un Paris mélancolique et purement gris : comment peut on filmé comme ça une ville, la caresser comme une maîtresse, l’entourer, l’éviter, l’enjôler, ce mec est un maître.

    Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Brigitte Roüan, Chiara Mastroianni bien sûr, quel bonheur vous m’avez procuré en 1h40, au moment où les lumières s’éteignent dans les faubourg de Caen, les projecteurs s’allument sur une scène musicale, un Paris de rires, de pleurs, d’amours multiples, à un, deux, trois, toujours complexes mais jamais compliquées. Quel pied en effet, je n’arrive pas à redescendre de cette prise massive de musique, d’image et d’amour non dilué.

    *DESCRIPTION DU FILM*

    Toutes les chansons d’amour racontent la même histoire : “Il y a trop de gens qui t’aiment”… “Je ne pourrais jamais vivre sans toi”… “Sorry Angel”. Les chansons d’amour racontent aussi cette histoire-là.

    Ces deux phrases extraites du synopsis du film résument sans le dévoiler le propos de ce film musical qui raconte les aventures amoureuses d’Ismaël (Louis Garrel), un jeune homme partageant sa vie et son lit avec Julie (Ludivine Sagnier) sa petite amie, blonde pétillante et Alice (Clotilde Hesme), brune fantasque et collègue de bureau.

    AVERTISSEMENT : LA SUITE DE LA DESCRIPTION DEVOILE LE CONTENU DU FILM

    Au détour d’un concert, le trio vit déjà ses derniers instants puisqu’ Alice (Clotilde Hesme) décide de trouver un autre amoureux et rencontre Gwendall au moment où, Julie somme (en musique bien sûr) Ismaël de choisir entre elle et elle.

    Malheureusement, la vie ne laisse pas l’occasion au jeune homme de choisir et un malaise aussi soudain que violent arrache Julie à son homme, dans la froideur de la nuit et des pavés d’un Paris d’entre deux jours.

    Ismaël est perdu dans ce grand appartement désormais bien vide de ces deux femmes malgré la présence amicale de Jeanne (Chiara Mastroianni), la grande soeur de Julie, tout aussi éprouvée.

    Ismaël va alors aussi croiser la route d’Erwann, un jeune homme de 20 ans, le petit frère de Gwendall (le nouvel homme d’Alice, vous me suivez). La complicité entre le jeune homme en mal d’affection et le un peu moins jeune homme, dévasté de chagrin et si seul va prendre une place de plus en plus grande.

    Erwann est amoureux, son coeur, son corps, ses chansons sont autant d’appel à l’amour d’Ismaël que ce dernier se refuse à lui donner. Mais coup de théâtre final et résolution sublime de ce chassé-croisé amoureux. Ismaël et Erwann se trouvent enfin, s’aiment, « se lavent » mutuellement de leur malheur pour reprendre les paroles d’une des plus belles chansons du film.

    La dernière scène du film est un merveilleux baiser échangé sur un rebord de fenêtre, les deux chats de gouttières, les deux chats des rues, s’unissent contre l’intolérance, contre la rudesse du pavé, de la pluie, de la vie et clôturent en apothéose ce parcours initiatique qui dépassent tous les anciens clivages d’un amour conventionnel au profit d’un amour universel, magnifié et magnifiquement mis en musique.

    *REALISATION*

    ¤¤Un hommage à un genre¤¤

    Par où commencer, je ne sais pas vraiment. J’ai découvert et adoré Christophe Honoré dans son film « Ma Mère », merveilleuse mise en lumière de mon actrice préférée (décidemment, cet homme sait me parler) Isabelle, la grande Isabelle et que personne n’ose s’interroger Isabelle … ? Adjani .Non, Huppert bien sûr. Celle qui fait passer « 8 femmes », autre film musical de mon réalisateur préféré (François Ozon) de cinéma chanté à véritable comédie musicale, théâtralisée et post-filmée.

    Christophe Honoré est très modeste et très audacieux à la fois. Son film est un hommage appuyé à la comédie musicale, genre très varié qui balaye plus de 60 ans de cinéma mondial : de Bollywood à Broadway en passant bien sûr pas Jacques Demy.

    Comme je le disais il filme la pluie et les parapluies et se paye le luxe d’y placer la fille de Catherine Deneuve, l’héroïne des parapluies de Cherbourg. Audace qu’il parachève en cosignant avec Gaël Morel « Après Lui », autre très bon film, que j’ai vu la même soirée, juste avant « Les chansons d’amour » et qui met en scène la grande Catherine.

    ¤¤Le deuil abordé avec pudeur¤¤

    Puisque nous abordons des ponts possibles entre les deux films écrits par Honoré et à l’affiche, il est à noter une extrême délicatesse dans le traitement du deuil à l’écran.
    Pour le film de Morel, j’en traiterai dans un avis spécifique mais notons simplement que la détresse et le courage d’un mère confrontée à la mort de son enfant à rarement été filmé auparavant avec autant d’acuité , de subtilité et de justesse ;

    Dans son film, Christophe Honoré, n’hésite pas une seconde entre dramatisation outrancière et évidente de la mort par les jeu croisé des émotions mises en musique : il ne sombre pas dans cette facilité.

    Il ne tombe pas non plus dans l’écueil inverse de la dédramatisation par le recours à une scénographie et un jeu de contrepoids musical. Il aménage une scène entre les deux, entre la vie et la mort, entre la tristesse absolue et la gaieté défensive. C’est remarquable.

    Quand ensuite, il filme le chagrin de toute une famille, il utilise une ellipse photographique, de clichés noir et blanc qui témoignent d’instantanés, de l’arrêt sur image , tout s’arrête mais tout peut recommencer, en musique : la vie continue comme on dit.

    ¤¤Un rythme effrén餤

    Christophe Honoré opte pour un découpage de son film entre 3 parties, 3 actes d’une même tragédie comique, d’une m^me comédie (musicale) dramatique.

    Partie 1 : Le départ,

    C’est celui de Julie, héroïne musicale interprétée par Ludivine Sagnier, présente dans « 8 femmes » de Ozon comme Isabelle Huppert (Ma mère de Christophe Honoré) et Catherine Deneuve (Après Lui, coécrit par Christophe Honoré) On voit ici la filiation évidente entre ses trois actrices et ses trois réalisateurs de la même génération

    Partie 2 : L’absence,

    Des chansons viennent transcender la souffrance de l’absence, le déchirement d’être « veuf », comme le dit Ismaël même à 30 ans. Un merveilleux plan, nous montre Ismaël errant dans un Paris où il pleut décidemment à chaque instant comme pour laver ses habitants de toute cette solitude (autre belle image de la pluie dans ce film).

    Partie 3 : Le retour,

    Retour à la vie, à l’amour. Par une porte qui s’ouvre sur d’autres possibles. Le jeune mais très talentueux Grégoire Leprince-Ringuet est un diamant à l’état brut, un acteur en devenir, qui porte en lui bien plus que la désespérance d’un adolescent torturé. Il est aussi un Louis Garrel en puissance tout comme Erwann fusionne avec Ismaël. Corps à corps et parade poétique et musicale pour approcher l’autre ; « se pendre à mon cou » lance Ismaël à Erwann, jeune breton merveilleusement entêté comme il se doit.

    * INTERPRETATION*

    Bon, soyons clairs : les Césars, c’est dans 6 mois et je ne vois pas comment Louis Garrel pourrait ne pas gagner le prix de la révélation masculine. Ne pas lui donner serait à mon sens nier l’essence même de ce prix : celui de quelqu’un qui sous l’effet d’une caméra se révèle être un acteur prodigieux. Pour preuve une scène de famille, où Louis Garrel mime toutes les émotions d’un acteur pour amuser la galerie mais aussi mettre en perspective humoristique que le jeu d’un acteur passe aussi par cette capacité à se transcender, à faire vibrer son corps traversé d’émotions comme un instrument où une voix. Dans ce film, il n’est jamais dans la performance mais dans la facilité, le naturel, il nous emmène très loin, trop loin peut être avec lui. Bravo, Monsieur, mille bravos.

    Pour le prix d’interprète féminine, je pense qu’un césar collectif serait le minimum. Toutes ces figures féminines gravitent comme autant de planètes entourant un soleil, peut être celui qui fait tant défaut à Paris, en ces jours de pluie et de larmes filmés par Honoré.
    Chiara Mastroianni, à tout d’une grande, à croire que ces parents lui auraient transmis en cadeau une fibre artistique, si jamais ils avaient été acteurs. Ludivine Sagnier fait elle aussi un passage étourdissant dans ce musical et la troisième partie du film marque aussi son retour.

    Voilà pour finir, je n’évoque même pas les quelques autres Césars que le prix va forcement remporter :

    Meilleur réalisateur, cela va de soi

    Meilleure musique de film, pour toutes les chansons sans exception qui sont autant de découvertes sublimes et si finement ciselées.

    Meilleur film, je n’en parle même pas, ça tombe sous le sens

    Et puis, même si ils ne le méritent sans pas, meilleur film étranger aux Oscars : l’occasion de dire qui si ils osent toucher un cheveu de ce film : le traduire, le remanier, le remakiser : je me charge moi-même d’aller casser la gueule à Baz Luhrmann (je le vois venir celui là) et autres Kidman.

    Voilà, cet avis semblera bien sûr démesurément positif et enthousiaste : j’espère qu’il ne nuira pas à votre désir d’aller rencontrer ce film. Si je suis aussi bouleversé, il y a une bonne raison, croyez moi, pouvant me vanter d’aller voir beaucoup de films mais gardons la prudence de ne pas m’intituler cinéphile.

    CONCLUSION REENTHOUSIASMEE

    Voilà, c’est quand vous voulez pour allez le voir moi, je suis plus que partant pour le revoir : il ne m’a fallu que quelques heures après l’avoir vu pour savoir qu’Avalon resterait mon film préféré, je suis peut être excentrique, égocentrique, narcissique érotique ou fantastique tout comme ce film, mais je le place d’ores et déjà en numéro deux de ma liste de films préférés

    Les chansons originales du film sont très belles et j’ai tout de suite été bouleversé par la voix d’un jeune acteur, Grégoire Leprince-Ringuet, qui rappelle très clairement, le timbre et le phrasé de Dominique A. Lui et tout le reste et tous les autres valent le détour et le retour.

    Voilà, c’est quand vous voulez pour allez le voir : moi, je suis plus que partant pour le revoir, et le revoir et le revoir et le revoir. Peut être même le seul film que je reverrai plusieurs fois au cinéma (et je me suis toujours interdit le principe). Mais là c’est exceptionnel.

    Il ne m’a fallu que quelques heures après l’avoir vu pour savoir qu’Avalon resterait mon film préféré. J

    Je suis peut être excentrique, égocentrique, narcissique, érotique, mélodique et fantastique tout comme ce film, mais je le place d’ores et déjà en numéro deux de ma liste de films préférés.

    Merci de votre lecture

    En temps normal j’aurai envie de vous dire : à bientôt, les amis mais là, encore parfumé de ce film merveilleux, je vous dis.

    JE VOUS AIME, JE VOUS EMBRASSE, LE VIE EST MERVEILLEUSE, MERCI DE M’AVOIR LU, JE VOUS AIME, GROS BISOUS ET A BIENTOT

  • J’avais pas vu un aussi bon film au ciné depuis un moment. Ca m’a personnellement touché et en même temps j’en suis sorti le coeur léger.
    Un vrai cadeau.
    PS: Et si quelqu’un veut me filer le numéro de Grégoire…

  • Je reviens avec un nouveau commentaire sur ce film qui, décidément, m’a plu davantage que je ne voulais l’admettre (mon précédent est le 5ème de la liste, celui dans lequel j’avoue que je fonds pour la scène où Erwan prête son pull à Ismaël).

    Entre-temps, j’ai revu le film et, surtout, j’ai acheté la bande originale.

    Sur le film, on a fait des comparaisons avec Demy et Truffaut. Sur les chansons, je pense très souvent à Sheller et, pour l’une d’entre elles (Ma Mémoire sale), à Gainsbourg. Quelqu’un d’autre voit-il les mêmes cousinages ?

    En écoutant et réécoutant les chansons sans le film, je m’en suis bien mieux imprégné et j’ai l’impression qu’il va falloir que j’y retourne pour encore mieux le comprendre. Comme s’il me fallait une excuse…

    Des bises à tous,

    Bruno.

  • Il y a juste un truc que je comprends pas dans les critiques de ce film. On dit qu’il est bobo, certes mais bobo fait reference a une sorte de gauche caviar or dans ce film il y a beaucoup de references a Sarkozy (le poster de la rose du PS dcehire, des articles sur Sarkozy et contre des membres du PS dans le journal d’Ismael, gros plan sur la photo de Sarkozy…) Bref plusieurs elements qui me font douter sur l’appelation bobo…
    On peut m’expliquer?

  • C’est jusque qu’Honoré a voulu faire un film actuel, et qu’au moment du tournage, il etait pas mal gené par le siege social de Sarko. Quand a l’affiche, dixit le realisateur, on la voit pendant une scene de délation, et il ne pouvait revé mieux… voila ! tres beau film. deja vu 11 fois au cinéma ( oui je sais, c’est abusé, mais quand on aime… )

  • bonjour, il y a , je crois une phrase d’introduction, tout au début du générique de début (ou alors de fin…je ne me souviens plus…) avec une expressions genre “il fait beau…”…est-ce que qqun l’a repéré ???? merciiiii Biz

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