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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Altyn Tolobas

Boris Akounine n’en est pas à son coup d’essai, mais c’était le premier roman que je lisais de cet auteur géorgien. En 10/18, dans la collection « Grands détectives », ça avait déjà des chances de me plaire, mais là c’est encore plus que ça ! En effet, il s’agit d’un excellent roman, un petit bijou dans la lignée des enquêteurs « historiques » que j’aime beaucoup. « Altyn Tolobas » est le premier roman d’une nouvelle saga de Boris Akounine, qui avait commencé avec un certain Eraste Fandorine, un héros enquêteur anglais d’origine russe dans les années 1880, et qui poursuit là avec son petit fils : Nicholas Fandorine.

Nicholas est un professeur et chercheur en histoire, un spécialiste de la Russie de ses ancêtres, et il travaille en particulier sur un parchemin dont une moitié seulement lui est parvenue par sa famille. Il s’agit d’une sorte de testament de l’aïeul qui est venu d’Allemagne pour vivre en Russie : Cornélius Van Dorn. Or, on retrouve apparemment en Russie ce qui semble être l’autre partie du parchemin, et donc du mystère qui entoure ce mercenaire allemand, au service d’un boyard du tsar. Et quand Nicholas arrive en Russie, c’est pour découvrir un pays sous le joug des « nouveaux russes », une ville de Moscou sans foi, ni loi, avec corruption et appât du gain… Apparemment pas mal de gens s’intéressent à ce qu’il pourrait découvrir.

L’intérêt majeur du livre, et ce qui en a fait un roman captivant pour moi, c’est sa construction, car il est fait d’une alternance de chapitres qui ont pour héros Nicholas Fandorine au présent, et son ancêtre Cornélius Van Dorn dans le passé (vers 1676). Ainsi, on suit d’un côté Nicholas qui tente de percer le mystère de son ancêtre tout en se dépatouillant dans des affaires mafieuses, et de l’autre c’est Cornélius qui donne aussi les clefs de ce même mystère sur fond de Russie absolutiste et tsariste, une Russie aux moeurs slaves terriblement difficiles à appréhender pour un européen. On a l’impression que Boris Akounine s’amuse follement à rapprocher ces deux époques décadentes et bordéliques à leurs manières.

On retrouve beaucoup du « Nom de la Rose » dans l’intrigue, vu qu’on comprend rapidement qu’il s’agit d’une histoire de livres anciens et rares, des manuscrits perdus et uniques, un vrai trésor. J’ai aussi pas mal pensé au « Huit » avec ces allers-retours entre le passé et le présent, et le charme fou qui se dégage de la partie narrée par Cornélius. J’ai énormément appris sur cette Russie féodale, et vraiment très lointaine de l’Europe dans ses valeurs.

Boris Akounine réussit l’incroyable prouesse de donner autant de valeur à ses deux intrigues croisées, avec d’un côté le récit exotique, érudit, historique et palpitant de Cornélius Van Dorn, et de l’autre les péripéties plus policières, d’espionnage, inquiétantes et parfois cocasses de Nicholas Fandorine. Et tout cela est plutôt bien écrit, tient carrément la route, et surtout tient en haleine le lecteur du début à la fin. D’ailleurs, j’ai commencé ce roman pour ne plus le lâcher, c’est le genre de bouquin qui ne donne pas envie d’éteindre le soir, et qui fait rater sa station de métro.

Altyn Tolobas - Boris Akounine

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